lundi 4 février 2008

Le banquier et... le cochon.



Un beau jour, un banquier,
Malin comme il fallait
Pour exercer son art,
Découvrit d’un client
Un beau morceau de lard
Gras et maigre à souhait.
Le lambeau de cochon
Pendait sous l’appentis
Emballé d’un torchon.
« Mon ami,
Pourrais-je l’emporter ?
Je n’en ai point en ville
De même qualité !
Votre bonté serait,
Vous n’en pouvez douter,
Pour moi… indélébile ! »
Le bougre, très surpris,
Toussa,
Rajusta sa casquette…
Décrocha le beau lard,
Le sortit du torchon…
D’un puissant coup de bras
Le jeta au cochon
Dans la mangeoire pleine
De jus et de mangeaille,
Puis sourit au banquier :
« Rejoignez cette bête !
Allez-y, prenez donc !
Où mangez avec elle…
Vous êtes de famille !
Votre gré sera mien
Et je serai heureux,
Soyez-en bien certain,
De vous voir, en son auge,
Ajouter votre groin ! »

3 commentaires:

micheline a dit…

ce beau ricanement me fait penser , ne saurais bien pourquoi, à cette trouvaille cinglante de Voltaire :

Un jour dans le vallon
Un serpent piqua jean Fréron
Devinez ce qu'il arriva:
Ce fut le serpent qui creva!

mais votre histoire ne dit pas,
du porc ou du banquier,
lequel devint plus gras!

diplodocus continental a dit…

Le cochon est un animal qui plait aux dieux parce qu'il est modeste:il regarde toujours vers le sol...Un jour en Corée ,la chamane me balança sur la tete une marmite de sang de porc au cours d'une cérémonie.Elle était fatiguée et voulait m'avertir qu'un grand danger allait s'abattre sur moi.La foule des fidèles comprit et prit grand soin de moi.C'est un animal sacré le porc...Le banquier n'est pas digne de lui,car il fait de la mauvaise graisse...je vous rejoins...

Anonyme a dit…

C'est facile de tacler les banquiers en général...
Même si c'est plutôt joli, un brin de particularisme (soyons fous, la SG, c'est d'actu) eût sans doute rendu le tout plus agréable...
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