lundi 24 août 2015

ANSCHLUSS

Par sa cruelle répétition, l’Histoire nous aura pourtant prévenus.
Nous ne pourrons pas dire dans quelques semaines, quelques mois au plus, que nous ne savions pas !
Le troisième Anschluss est en cours.
Souvenons-nous du premier Anschluss, de mars 1938, quand l’Allemagne nazie avait décidé, pour créer sa grande Mitteleuropa d’annexer tous les pays de langue germanique d’Europe centrale. Sous la pression, le chancelier autrichien Schussnig avait organisé un grand référendum pour demander à son peuple s’il souhaitait un rapprochement avec l’Allemagne. Redoutant son résultat négatif, Hitler avait ordonné l’invasion de l’Autriche. Violant tous les principes démocratiques, l’armée nazie avait pulvérisé la souveraineté de ce pays dont les habitants, qui n’avaient plus le choix, avaient ratifié leur ruine à près de 100% des électeurs, les rares opposants/résistants ayant été au préalable envoyés dans les camps de concentration nazis. La France avait mollement  fait savoir qu’elle pourrait ne pas être entièrement d’accord… l’Angleterre de même. Quant aux Etats-Unis, leur silence assourdissant avait valu acceptation, voire complicité, qui avaient conforté Hitler dans ses désirs fous d’hégémonie : « Deutschland über alles ».
Résultat : après l’Autriche, l’Allemagne s’intéressa à la PologneLa Seconde Guerre mondiale était devenue inévitable !
Le second Anschluss se poursuit, piloté par l’Union européenne aux ordres désormais de l’Allemagne, elle-même aux ordres des Etats-Unis : celui de l’Ukraine, pays cœur historique de la Russie. Partant d’un accord de rapprochement négocié avec une fraction d’activistes politiques ukrainiens, entre 2007 et 2012, l’Union Européenne considérait comme acquis d’indéfectibles liens entre Bruxelles et Kiev. Mais, en décembre 2013, le président Viktor Ianoukovitch refusa de signer l’acte définitif d’association qui visait aussi l’Arménie, l’Azerbaïdjan, la Géorgie, la Moldavie et la Biélorussie. C’est ce refus qui provoqua les manifestations de la place de l’Indépendance. Thierry Repentin, ministre français chargé des Affaires européennes, déclarait alors : « Il faut accompagner l’Ukraine vers un autre avenir… », la faire « rentrer dans un grand forum démocratique ». Tandis que, après la promesse de prêt d’un milliard d’Euros accordé par l’Union à l’Ukraine, Maja Kocijanc, porte-parole de Catherine Ahston, haute représentante de l’Union pour les Affaires européennes, affirmait : « C’est un signe de solidarité, pour montrer notre soutien », et que Peter Stano, porte-parole du Commissaire européen chargé de l’élargissement et de la politique de voisinage ( !?!) concluait : « On veut montrer à la Russie qu’on soutient toujours l’Ukraine ». Quant au fameux FMI (Fonds Monétaire International) piloté par Washington, il promettait aux Ukrainiens un prêt de 15 milliards de dollars en échange d’un plan d’austérité, d’une hausse du prix du gaz, de l’augmentation de l’âge de la retraite et de la privatisation des mines publiques. Résultat : des milliers de morts, une grande partie d’Europe centrale déstabilisée, une nouvelle « guerre froide » en gestation, des embargos imbéciles décidés par les Etats-Unis appliqués à l’aveugle par la France qui accentue ainsi sa ruine (chantiers navals, éleveurs, producteurs de fruits et légumes, industriels et artisans…), l’opprobre jeté sur un pays européen maillon essentiel de la chaîne européenne seule capable de rééquilibrer le monde et d’éteindre les incendies religieux qui ravagent l’Orient. Et ce n’est pas fini !
Le troisième Anschluss démarre sous nos yeux : celui de la Grèce par les mêmes redoutables associés que sont une certaine et prétendue « Union européenne » aux ordres de l’Allemagne, les banques privées et dites « publiques », et le FMI, l’incontournable bras armé de Washington. Résultat : la souveraineté d’un pays bafouée par des donneurs de leçons de morale politique, un peuple grec laminé, la démocratie assassinée (née dans ce pays voilà 2500 ans !), des responsables politiques manipulés avec la malveillante complicité d’une France daladière aussi molle qu’en 1938, et le silence  d’une Angleterre chamberlaine aussi assourdissant qu’au retour de Munich… Autre résultat  de nature à réjouir Berlin : la plupart des grandes fortunes grecques se sont mises à l'abri dans des banques… allemandes, et une vingtaine d’aéroports internationaux grecs sont en cours de rachat par des sociétés… allemandes !
A qui profite le crime social ?
Pendant ce temps, le premier ministre français va assister aux frais du contribuable, avec son amie la chancelière Merkel, à une partie de balle au pied espagnole en… Allemagne, tandis que son ministre des Finances vend les aéroports français à la Chine (comme le Pirée, port d’Athènes !), et remplace les trains de nos régions par des lignes d’autobus acquises -ou en cours d’acquisition- par des entreprises de transport en grande partie… allemandes.
Si le problème n’était pas si grave, nous pourrions conclure cette présentation de notre situation d’un immense éclat de rire accompagné d’un sonore : « Cherchez l’erreur ! »
Mais dans la situation actuelle de conflit économique -et armé : (Ukraine)- déclaré par les spéculateurs financiers anglo-saxons et l’OTAN  à l’Europe de Schumann, Monet, de Gaulle et Adenauer, fermer les yeux serait criminel.
L’Histoire se répète, avec les mêmes acteurs, des acteurs sans foi ni loi qui profiteront de la colère des peuples rendus incontrôlables par les souffrances qu’ils leur imposent pour prendre le pouvoir en Europe.
En ce moment : Ukraine… Grèce…
Dans combien de temps… la France ?
Cultivons notre vigilance citoyenne et agissons alors que nous le pouvons encore, afin que le troisième Anschluss ne produise pas… la Troisième Guerre mondiale !
Salut et Fraternité.                                                                            
      24 08 2015 ( jour de saint Barthélémy !)