mercredi 16 mars 2011

Renault... espionnage !

Monsieur Ghosn, patron de Renault :
-a fait croire qu'il savait tout, alors qu'il ne savait rien...
-a odieusement et publiquement jugé et accusé avant d'avoir instruit l'affaire...
-a failli provoquer un incident diplomatique avec la Chine...
-a licencié avant d'avoir constaté la faute...
-a présenté des excuses aussi cynique que sa version des faits...
-a proposé de verser de l'argent en compensation de l'honneur perdu de ses cadres...
-a décidé de renoncer à quelques poussières de millions personnels pour en encaisser des centaines encore, par an, pendant des années...
-a fait d'une grande entreprise nationale un lieu de mal-être salarial et une scène (tragi) comique internationale qui assassine une fois de plus l'image de la France...
-a annoncé que, malgré tout cela, il est toujours le patron (le mieux payé du CAC 40) de Renault et pour longtemps !
"Je ne pars pas !" a-t-il conclu.
Faut pas déghosner !
Salut et Fraternité !

lundi 14 mars 2011

Le débat est... tout vert !

Un nouveau débat est ouvert !
Un nouveau débat est tout vert !
De gauche à droite, de haut en bas, et d’avant en arrière, ils sont tous, aujourd’hui, à réclamer un nouveau débat à propos du nucléaire.
C’est le Japon qui, condamné à regarder s’emballer ses centrales après la double catastrophe tremblement de terre-tsunami, a remis bien malgré lui le feu aux poudres politiciennes françaises. A croire que, après s’être prise pour la conscience civique universelle, la mère des Droits de l’Homme (pas de la Femme !), la contrôleuse de la morale bancaire, la Lumière du G20, la « fille aînée de l’Eglise », la terreur des dictateurs… la France est devenue la spécialiste incontestable et incontestée de… la récupération des évènements mondiaux à des fins de basse cuisine électorale !
Un débat !
Un de plus !
Faut-il, ne faut-il pas, mettre le nucléaire au service de la production d’énergie ?
Au moment où Renault trompette à tout va son génie des voitures électriques (un génie tel qu’il déclenche de vraies-fausses campagnes d’ « espionnage industriel » !), où les spécialistes frelatés de l’économie n’ont à la bouche que l’injonction « Croissance ! Croissance ! Croissance ! », où EDF ne rêve que de s’approprier la planète énergétique, où la présidence et les grands patrons de notre pays, serviette de représentants de commerce en bandoulière, arpentent les tapis de cours étrangères pour vendre des centrales dont nul ne sait interrompre la fusion meurtrière en cas d’incident… se réunir, une fois de plus, sous les lambris dorés des palais nationaux et dans les palaces cinq étoiles de Biarritz, Nice, Deauville, ou des beaux quartiers de Paris, hommes seigneurs-femmes servantes, pour, plusieurs jours durant, boire les meilleurs vins, déguster les plus fins foies gras et les plus exotiques homards, et s’adonner aux plus torrides parties de jambes en l’air, le tout sur fonds publics, relève une fois de plus de la plus grossière manipulation et de la plus insupportable provocation.
Car la remise en question de la production d’énergie par le nucléaire, si elle devient urgente et vitale, n’est autre que la remise en question de notre fonctionnement social actuel, et de la vision d’avenir de nos politiques, pour notre pays, et pour l’Europe (à condition toutefois qu’ils en aient une !). Or… y sommes-nous prêts ? Ou, pour le moins, avons-nous l’intention de nous y préparer ?
Nous nous trouvons, là, face à un autre tsunami.
Car cette remise en question passe par l’examen puis l’abandon de nombre de nos habitudes de vie et de consommation, en même temps que par la présentation au peuple de toutes les solutions alternatives, même si elles ne plaisent pas aux grands prêtres argentés du prétendu « néolibéralisme ».
Y sommes-nous prêts ?
Il est permis d’en douter, car …
-fermer les écoles d’aujourd’hui, en alléger les programmes (quand elles existent encore) au prétexte qu’il ne faut pas fatiguer outre mesure les trop fragiles enfants du peuple…
-entendre deux ministres déclarer à propos des prix du carburant qu’il suffit au consommateur de base, pour sauver son pouvoir d’achat, d’apprendre à mieux rouler, et de choisir sa pompe au plus bas prix !
-voir s’installer le projet d’extension du stade de Roland Garros, (lieu de parade du tout Paris à lunettes fumées quinze jours pas an), au détriment de serres historiques et fort utiles à la connaissance de l’Histoire et de la biodiversité !
-repousser aux calendes grecques (voire japonaises) les mesures d’incitation au développement du photovoltaïque, de la géothermie, d’un éolien libéré des magouilles financières rurales…
-ruiner le ferroutage, géré par une entreprise hier encore publique, au profit exclusif des grandes entreprises de transport routier qui sont dorénavant autorisées à faire rouler des monstres privés sur des autoroutes privées !
-repousser les échéances en matière de lutte contre les nitrates dans l’eau et leurs produits « dérivés » les algues vertes…
-clamer haut et fort que les laboratoires pharmaceutiques sont altruistes, étrangers aux manipulations commerciales dont sont victimes médecins, pharmaciens et malades, et garants de la bonne santé du plus grand nombre…
ne prépare pas les esprits de demain à la remise en question nécessaire à cette mutation !
Un débat !
De même nature que le fameux débat d’hier sur « l’identité nationale française », ou l’autre, à venir, sur « la place des religions » dans notre vie sociale ?
Un débat !
Pourquoi pas une question directe aux citoyens ?
Pas sous forme de pseudo-sondage ! Mais une vraie question, franche, directe, claire, assortie d’explications déconnectées des arguties politiciennes industrielles et commerciales, une question qui redonnerait tout son sens au mot « démocratie » !
Le peuple de France est-il si inculte que nos dirigeants ne puissent tenir compte de ses avis sur des sujets aussi… brûlants, ou bien est-il si terrifiant qu’ils n’osent pas le mettre à contribution, après l’avoir anesthésié, autrement que par l’impôt ?
N’étaient l’horreur des catastrophes qui frappent la population japonaise, les douleurs, les tragédies individuelles et collectives, et l’ampleur du drame qui n’en finira pas de si tôt d’ébranler la planète des plus démunis, d’Asie et d’ailleurs, nous pourrions voir dans ce qui se passe aujourd’hui sous nos yeux la nécessité absolue de faire taire tous les menteurs et débateurs professionnels pour aller vers et exiger l’essentiel : le respect de la vie par les faiseurs de systèmes, et le respect de la planète par tous, pour tous !
Mais nous en sommes encore loin. Ne voit-on pas, déjà, les boursicoteurs et bandits de grands chemins financiers internationaux réfléchir à la manière de conquérir les marchés juteux de la reconstruction d’un Japon exsangue ? C’est l'état de la Bourse qui les chagrine déjà… pas la souffrance des peuples !
La Bourse !
Ils iront au Japon, ces conquérants en costume trois pièces, quand tous les risques, pour eux, auront été écartés. Comme ils sont allés en Haïti. Puis ils viendront chez nous quand la catastrophe nous aura frappés.
A moins qu’elle ne les frappe, eux, d’abord !
En attendant, pour tout le monde, à cause de, ou grâce à Fukushima, le débat est… tout vert… de trouille !
Salut et Fraternité !
Image explosion d'un réacteur de la centrale nucléaire de Kukushima AFP photos/HO/NHK

mercredi 9 mars 2011

Egalité... justice !

Le procès Chirac n’aura pas lieu !
Jusque là légalité de tous les citoyens devant la loi était un principe fondamental de notre République respecté tant bien que mal. Mais il fonctionnait suffisamment encore pour permettre au peuple d’y croire.
8 mars 2011. Ce mardi noir restera une date historique : celle de l’assassinat public de l’une des valeurs essentielles de notre prétendue démocratie, cette fameuse égalité de toutes et de tous devant la loi.
Que le président de la République bénéficie d’une immunité efficace durant son mandat peut se comprendre, dans l’intérêt supérieur du Pays. Mais que, une fois redevenu (selon ses propres termes) un "citoyen ordinaire", il soit encore couvert par des comportements, gesticulations, postures de quelques manipulateurs de textes en costume de grand prêtre décoré de pendeloques et d’hermine, relève du deni de justice et du passe-droit féodal.
Au pays qui se veut maître dans le conseil moral au monde entier, que l’art oratoire soit devenu seul moteur de gouvernement a de quoi inquiéter, voire révolter. Surtout si cet art oratoire ne se donne plus pour objectif que de protéger les puissants complices de la politique et de la finance.
On nous promet une reprise de l’audience après examen de la "Question Prioritaire de Constitutionnalité" par les instances spécialisées, dont le Conseil constitutionnel (dont est membre le prévenu… juge et partie !), puis après la campagne présidentielle à venir. Soit aux… calendes grecques !
Mais, si le recours à ce fameux Conseil constitutionnel peut se comprendre dans le cadre d’un fonctionnement « normal » des institutions, qu’a donc à voir la campagne présidentielle avec ce procès si le prévenu est effectivement redevenu un "citoyen ordinaire" ? La machine judiciaire va-t-elle s’arrêter durant tous ces mois de campagne pour tous les « citoyens ordinaires » (égalité républicaine qui permettrait à tous les justiciers professionnels de partir ensemble en vacances à Marrakech), ou bien ne s’arrêtera-t-elle que pour quelques propriétaires de prébendes (privilège féodal) ?
Les gouvernants actuels n’ont pas besoin de donner aux citoyens une nouvelle preuve de leur attachement à l’ancien régime. La décision du 8 mars 2011 suffit !
Mais une question se pose maintenant, tragique, inquiétante...
Jusqu’où le peuple de France acceptera-t-il d’aller derrière ses élus, grands patrons et actionnaires, hommes de robe -qu’ils soient de loi ou d’églises- sur le chemin du mépris et de la violence subie ?
J’ai honte.
Salut et Fraternité.

samedi 5 mars 2011

Eglise et République...

Honte et colère !
Comment pouvons-nous tolérer que, dans notre pays, la France, qui a fondé sa République sur la séparation des églises et de l’Etat, des visées électorales -et elles seules- rapprochent de nouveau le sabre et le goupillon ? Comment admettre que des dirigeants actuels réactivent une complicité perverse, condamnée par les fondateurs de notre démocratie laïque, entre des outils de pouvoir (qu’ils soient prétendument spirituels et/ou financiers) et le Pouvoir lui-même ? Comment accepter que soit considéré comme majeur -voire unique- un héritage chrétien soigneusement expurgé de tout l’obscurantisme que (reniant d’ailleurs les préceptes humanistes fondateurs de la chrétienté) Rome a imposé à l’Occident, à ses hommes et à ses femmes, des siècles durant ?
Certes nos anciens ont élevé d’admirables cathédrales, comme nos plus anciens levaient d’admirables pierres vers le ciel, comme nos contemporains banquiers et grands prêtres d’entreprises élèvent aujourd’hui d’admirables tours ! Mais doit-on pour autant confondre le monument, ses qualités esthétiques ou la prouesse technique de ses concepteurs, avec ce qu'en font ses utilisateurs ?
La cathédrale du Puy est très belle, comme Notre-Dame de Paris, comme le sont celles de Strasbourg, Amiens, Chartres, Beauvais, Metz… et nous avons le devoir de les protéger, de les entretenir, de les mettre en valeur. Car elles témoignent du génie humain.
Mais l’Inquisition est-elle belle ? Et la chasse aux sorcières de la prétendue Renaissance ? Et la nuit de la Saint-Barthélémy ? Et l’injonction mille fois martelée par le Père Dupanloup, évêque d’Orléans, au 19ème siècle « Les filles doivent être élevées sur les genoux de l’Église », les condamnant aux casseroles, au cul des enfants, et au service du seul seigneur et maître après Dieu : le mari ?
Il est urgent de ne pas confondre le militantisme politique des églises-institutions (toutes les églises !), la foi -fût-elle du charbonnier-, et les projets personnels ou partisans d’appropriation de quelque pouvoir que ce soit.
Quoi qu’en disent certains, le curé ne vaut pas l’instituteur de la République !
Chacun à sa place, et le Pays sera bien géré !
Nos élus d’hier n’étaient pas tous des imbéciles incultes, loin s’en faut. Ils ont même mis lesdites admirables cathédrales sous la protection de notre République ! C’est dire leur clairvoyance ! Leurs décisions validées par le peuple valent au moins autant que celles proposées par les manipulateurs de notre temps.
Aucun objectif de prise de pouvoir politique, aucun projet de maintien à ce pouvoir, ne peuvent justifier que soient rallumées les si cruelles guerres de religion.
Aucun homme n’est autorisé à se servir de Dieu, à des fins personnelles ou de stratégie partisane !
Le seul devoir de l’être humain est, s’il croit, de servir son Dieu -quel que soit son Dieu- en se répétant chaque jour qu’Il a créé tous les êtres égaux : patrons et salariés, femmes et hommes, élus et électeurs, croyants et incroyants… tous dignes du respect de tous et de chacun !
Si, rédigées par quelque sombre gratte-papier des palais nationaux, les lignes lues sur le parvis de la cathédrale du Puy sont l’expression de la philosophie politique actuelle de notre pays, alors…
Je suis en colère, et… j’ai honte !
Salut et Fraternité !
Image : couverture de Au PLaisir d'ENA Gilles Laporte 2001 éd. DGP Québec