lundi 22 juin 2009

Etats généraux... Congrès...

Retour à la case départ !

Préoccupé par l’état du pays, le roi Louis XVI fait rechercher dans les règnes précédents les solutions aux problèmes de son temps : « Sa Majesté cherchera toujours à se rapprocher des formes anciennement usitées ; mais lorsqu'elles ne pourront être constatées, Elle ne veut suppléer au silence des anciens monuments qu'en demandant, avant toute détermination, le vœu de ses sujets, afin que leur confiance soit plus entière dans une assemblée vraiment nationale, par sa composition comme par ses effets. »
En cas de silence de ces formes anciennement usitées, il demandera le vœu de ses sujets…

Conséquence de cette décision :

« De par le Roi,
Notre aimé et féal.
Nous avons besoin du concours de nos fidèles sujets pour Nous aider à surmonter toutes les difficultés où Nous Nous trouvons relativement à l'état de Nos finances, et pour établir, suivant nos vœux, un ordre constant et invariable dans toutes les parties du gouvernement qui intéressent le bonheur de nos sujets et la prospérité de Notre royaume. Ces grands motifs Nous ont déterminé à convoquer l'Assemblée des États de toutes les provinces de notre obéissance, tant pour Nous conseiller et Nous assister dans toutes les choses qui seront mises sous nos yeux, que pour Nous faire connaître les souhaits et doléances de nos peuples, de manière que par une mutuelle confiance et par un amour réciproque entre le souverain et ses sujets, il soit apporté le plus promptement possible un remède efficace aux maux de l'État, que les abus de tous genre soient réformés et prévenus par de bons et solides moyens qui assurent la félicité publique et qui nous rendent à Nous particulièrement, le calme et la tranquillité dont Nous sommes privés depuis si longtemps.
Donné à Versailles, le 14 janvier 1789
»

C’était il y a 220 ans !
Aujourd’hui, la démarche est la même : rechercher dans les formes (États généraux-Congrès) et lieux anciens (Versailles) des lumières capables de liquider nos ténèbres actuelles. Une différence toutefois : hier, les députés étaient invités à exprimer le vœu de ses sujets, alors qu’aujourd’hui, ils sont invités à se taire !
Hier, le Roi voulait se taire pour les entendre, Eux !
Aujourd’hui, le souverain veut se faire entendre pour les faire taire, eux !
Hier, malgré sa bonne volonté évidente, il en a... perdu la tête.

Alors... aujourd’hui ?

mardi 16 juin 2009

Bordes : la Malédiction...

La Malédiction des louves.
Voilà un livre que j'aime !
Comme j'aime son auteur :
Un homme authentique, vrai, simple...
Qui explore l'âme humaine comme un égyptologue explore le sable des bords du Nil, avec méthode et passion !
Qui raconte des histoires comme savaient le faire les conteurs d'hier, comme le font encore les vrais écrivains, ceux qui écrivent eux-mêmes leurs livres !
Qui allume dans les yeux d'abord, dans le coeur ensuite, une flamme qui ne s'éteint jamais, parce qu'ils savent l'entretenir sans cesse, avec classe et générosité !
Oui, dans le déferlement de livres signés par quelques-uns qui ne les ont pas écrits, parmi ceux nés d'un vrai talent et du sens aigü de l'autre, il y a La Malédiction des louves, de notre ami Gilbert Bordes.
A lire, si vous avez envie de bonnes heures durant cet été !


En cette fin des années 1970, dans un village de Touraine, la fabrique de meubles dirigée d’une main de fer par l’intransigeant Martial Peyrignac vit des heures sombres. Faute de trouver rapidement de l’argent frais, la fabrique est condamnée à déposer le bilan. Mais l’entrepreneur semble ne pas en tenir compte. Il reste sourd à la proposition d’aide de son frère, avec lequel il est brouillé depuis la Libération, et aux revendications de ses employés, très remontés contre leur patron. Un événement tragique vient bientôt empoisonner une atmosphère déjà délétère : le cadavre du frère de Martial Peyrignac, Louis, est retrouvé près du moulin des Louves, jadis théâtre d’un fait divers sanglant. La malédiction des louves se serait-elle réveillée ?Un second crime, commis quelques heures à peine après le premier, plonge le village dans la stupeur. Cette fois c’est le maire de la commune, médecin et rival de Peyrignac, qui en est la victime. Comment ne pas soupçonner le chef d’entreprise d’être à l’origine de ce double assassinat ? La population en est fermement convaincue, tout comme la justice, qui le condamne à la réclusion à perpétuité. Rapidement dessaisi du dossier, le commissaire Puylieut a toutefois l’intime conviction que le meurtrier court toujours... Par amour pour la belle Virginie, la fille de Martial Peyrignac, et contre l’avis de sa hiérarchie, il décide de reprendre l’ enquête à son compte.

Biographie de l'auteur :
Romancier des situations contemporaines (Le Porteur de destins, prix Maison de la presse ; La Nuit des hulottes, prix RTL/Grand Public), Gilbert Bordes s’est aussi révélé grand romancier de l’Histoire avec Les Frères du diable (Robert Laffont, 1999) et Lydia de Malemort (2000). La Malédiction des louves est son vingt-troisième roman.
Je reçois notre ami Gilbert Bordes pour notre dîner littéraire Plumes et Saveurs à Contrexéville, Villa Beauséjour, ce samedi 20 juin à 19h30. La soirée promet d'être belle !
Pour réserver : 03 29 08 04 89 villa.beausejour@wanadoo.fr
images : couv. Hervé Gyssels/Photononstop portrait John Foley-Opale

lundi 15 juin 2009

Pastourelle... cleire brunette ! fin

Traduction de la dernière strophe :

"Sire, mon coeur avez conquis
Par votre façon d'implorer.
Si vous ne pensez pas à mal,
Je vous garderai pour ami ;
Eloignons-nous de Perrinet
Qui est tout près. Je vous accorde
Un doux baiser : Prenez-le moi."
Lors l'enlaçai et elle dit :


"Je suis née dans le bonheur,
Car j'ai bel ami."

Comme quoi... il arrive que les histoires d'amour finissent bien !

mercredi 10 juin 2009

Pastourelle... Cleire brunette ! suite et fin

Traduction du 2 :

Je descendis sur l'herbe verte
Et m'allai seoir à ses côtés.
Je lui fis un salut modeste
Qu'elle rendit avec bonté.
Je contemplai son corps parfait
Et lui dis : "Belle, mon coeur est
Surpris de votre tendre aspect,
Faites de moi votre ami."

"Le mal que je sens, amoureusement
M'attache à ma Dame."

suite et fin :

"Sire, conkis aveiz m'amor
Par vostre biau prieir joli
Mais ke vos ni panceis follour
Je vos retanrai a amin ;
Alleiz arrier por Parrinet
Ki lai siet. Un baixier doucet
Vos octroi, prenez lou de mi."
Lors l'ambrassait et elle dit :

"Je fu de bone houre nee
Ke j'a bel ami."
Entre les deux premières strophes et cette dernière, il en manque cinq. Que s'est-il passé entre temps ? Laissez courir votre imagination (galopins !). Si vous ne trouvez pas, je vous l'expliquerai tantôt, avec la traduction de ces derniers vers !
A bientôt !

samedi 6 juin 2009

Pastourelle... Cleire brunette 2


De Metz à Fristot l'autre jour,
Je chevauchai sur mon chemin.

En un pré vert, lors d'un détour,
Une pastourelle aperçus
Faisans chapelet de fleurs
Et qui chanta de fort bon coeur
Cette chanson que j'entendis,
Dès qu'elle m'eut vu venir :
"Je suis une jolie brunette,
Seulette et je n'ai point d'ami."

( traduction)


Suite...
Me dexendi en lai verdour,
Seoir m'alai de joste li.
Je lai saluai per dousour,
Mout bien salut me rendi.
Je regardai son cors sadet
Pues li di : "Belle, mes cuers est
Sopris de vostre dus semblant,
Reteneis moi por vostre amant."


"Amerouzement me tient por vos
Dame li malz ke je sant"
A demain...

vendredi 5 juin 2009

Pastourelle... Cleire brunette 1


De Mes a Frisot l’autre jour
Me chivachoie mon chamin.
An un vert preit lonc un destour,
Une partorelle choixi ;
De flours faixoit un chaipelet
Et chantoit de cuer joliet
Ceste chanson, bien l’antendi,
Si tost con elle m’ait choixit :
"Claire brunette suis en mi
Laisette et si n'ai point d'ami."

Début d'une pastourelle chantée au 13ème siècle par les trouvères lorrains. Suite demain, avec... la traduction !