mercredi 21 avril 2010

LUMIERE...

La lumière du jour, les ombres de la nuit,
Tout retrace à mes yeux les charmes que j'évite...
Racine - Phèdre II- 2
image Lumière du matin dans le grenier photo GL 21 04 10

dimanche 18 avril 2010

MOT A MOT

Samedi dernier, j'ai animé le dîner littéraire de notre association Plumes et Saveurs qui recevait Madame Danielle Mitterrand. Une soirée inoubliable !
Simplicité, parler vrai, authenticité, générosité, courage, engagement au service de causes essentielles : respect de l'environnement, respect de la vie, droits de l'homme, préservations et mise à disposition de tous des richesses naturelles de la planète dont, surtout, l'EAU...
Danielle Mitterrand ne connaît pas la langue de bois. Elle parle aussi clairement de ses combats, de son passage à l'Elysée ou l'expression "Première Dame de France " la laissait indifférente, parfois la révoltait ("toutes les femmes de France sont égales !"), que de la relation avec son mari, candidat, puis Premier secrétaire du Parti socialiste, puis Président de la République... François Mitterrand.
Son livre "MOT A MOT" (éditions Le Cherche Midi) : un appel à la vigilance, de multiples coups de coeur, de sérieux coups de gueule, une autre vision de l'humanité, un hymne à... l'amour.

Oui, soirée inoubliable !
Merci, Madame.


jeudi 15 avril 2010

Les Funambules...

Bravo, la Cie B.A.L. (Bal d'Arts Légers) qui, sur la rive bleue de Méditerranée, dans un pays de lumière et de parfums, nous rappelle avec talent que nous... sommes, même si nous obsède... avoir !
Pas simple pour un dramaturge, de créer dans cet esprit ! Pas simple pour ses comédien(ne)s de s'exprimer sur de tels sujets ! Pas simple pour l'équipe entière de proposer une telle réflexion au public ! Pas simple pour le public d'accepter l'effet miroir de la pièce !
Il est tellement plus simple de s'empoigner au petit matin sur le parvis d'un temple de la consommation pour, le premier, acheter à prix d'or le dernier truc électronique à écran tacto-dermo-crétino états-unien !
Oui, du bel art, Cher Thierry Vincent ! Oui, du beau spectacle, et édifiant, par-dessus le marché !
Bravo, la niçoise Cie B.A.L. !
On peut voir le reportage de France 3... ici :
http://culturebox.france3.fr/all/20965/les-funambules-de-la-compagnie-b.a.l.-au-theatre-de-nice image Monique Loudières étoile du Ballet de l'Opéra de Paris dans Les Funambules de Thierry Vincent photo Sean Geraghty

mercredi 14 avril 2010

Juges... jugés ?

D’un côté : accusé d’un meurtre dont s’accuse un autre homme, Marc Machin a passé sept ans en prison. Sans cesser de clamer son innocence. De l’autre : condamné pour un viol dont la victime affirme avoir tout inventé, Loïc Sécher a été condamné à seize ans de prison malgré ses cris d’innocence.
D’un côté comme de l’autre, des individus victimes d’une machine judiciaire qui, malgré ses preuves de terribles cafouillages (souvenons-nous d’Outreau, de Patrick Dils, Christine Villemin, Omar Raddad, ou, plus loin dans le temps, de Seznec…) se comporte comme une annexe du Vatican, arguant sans cesse de son absolue infaillibilité.
La justice vient de les « blanchir », mais refuse de les innocenter. Marc et Loïc devront être rejugés par la cour d’assises de Paris !
Tout se passe comme si les juges redoutaient d’être jugés.
Tout se passe comme s’ils partaient du principe qu’ils ne peuvent jamais se tromper.
Or…
Suffit-il de se parer d’hermine ou de dentelle de Calais, de revêtir une robe, de se couvrir d’une mitre ou d’un mortier, de jargonner une langue incompréhensible du commun, latin ou juridosabir, de n’apparaître qu’en procession dans des lieux d’ancien ou de nouveau culte, pour se croire devenus des incarnations de l’absolue Vérité ?
On constate de plus en plus fréquemment des acharnements curieux de la part des juges, aussi bien contre des petits dont pourtant l’innocence semble établie, qu’en faveur des grands (exilés en Suisse par exemple), dont la responsabilité semble pourtant clairement engagée !
Comme on constate un silence retentissant de la justice à l’égard de celles et ceux qui ont conspiré, permis, puis effectué des constructions dans des zones que la loi avait pourtant reconnues dangereuses et classées inconstructibles.
Infaillibilité ?
A quand la prière collective du peuple, un genou en terre, sous la loggia ministérielle, et la bénédiction Urbi et Juri reçue sur les pavés luisants de la place Vendôme ?
Quand ?
Attendons et… jugeons !

image Marc Machin AFP Olivier Laban - Loïc Secher MATTEI Mehdi Fedouach

jeudi 8 avril 2010

Enseignement artistique... la ruine !

Alerté par quelques amis et enseignants (Jean-Yves Patte, musicologue - France Musique, Dominique Houdart, comédien, administrateur de la Société des Auteurs Compositeurs Dramatiques - Compagnie Houdart-Heuclin...), je découvre la nouvelle décision de mise en ruine de l'école.
Alors que la violence en milieu éducatif se développe, alimentant opportunément les thèmes électoraux des tenants de l'"ordre", que l'analphabétisme progresse dans notre société au point de faire place nette à tous les manipulateurs politiques et commerciaux, que se tiennent de prétendus "états généraux" sur la sécurité en établissements scolaires, que l'on constate avec effroi avoir déjà sacrifié une génération au moins sur l'autel des faux rendements pédagogiques et du vrai profit pour quelques-uns, le Ministère s'apprête, après l'Histoire et les Humanités, à réduire, voire supprimer les enseignements artistiques.
Partout, et depuis toujours, il a été prouvé que ces activités sont de nature à restaurer les notions de courage, engagement personnel, travail, créativité, innovation et solidarité, favoriser l'intégration, ou la réintégration d'individus en difficultés (théâtre, création collective, exploration et mise en valeur de ses propres richesses...), et à faire naître, ou renaître, une authentique conscience citoyenne.
Une telle décision, si elle n'est suspecte, paraît pour le moins incompréhensible et incohérente.
Quoi qu'il en soit, elle est redoutable parce qu'elle entame gravement l'équilibre de nos jeunes, futurs adultes, et met en péril davantage encore l'harmonie sociale.
Voici le texte d'une pétition émanant du Théâtre du Soleil. Je l'ai signée. Si ses termes et idées, respectueux et responsables, rencontrent les vôtres, vous pouvez y apposer votre nom.
Il en va de l'avenir de tous !

THEATRE DU SOLEIL
À
Monsieur le Président de la République

Monsieur le Président,
À plusieurs reprises, vous vous êtes publiquement engagé à promouvoir l’éducation artistique et culturelle. Or, la réforme des lycées qui entrera en vigueur en septembre prochain appauvrit les enseignements artistiques en classe de seconde, ce qui aura inévitablement des conséquences en première et terminale. Les élèves de seconde pouvaient jusqu’alors choisir un enseignement artistique dit de détermination parmi : théâtre, musique, danse, cinéma-audiovisuel, arts plastiques, arts du cirque, histoire des arts. Il s’agissait d’un cours hebdomadaire de 3h (6 h pour les arts du cirque), centré sur la pratique artistique et l’ouverture culturelle. En outre, pour les arts du cirque, la danse, le cinéma et le théâtre, le programme établissait qu’un artiste professionnel en lien avec une institution culturelle faisait équipe avec le professeur pour conduire la pratique artistique. La réforme du lycée supprime ces enseignements de détermination. Elle instaure à la place des enseignements dits d’exploration. L’horaire hebdomadaire du cours est restreint à 1h30. Le programme réduit la pratique artistique à portion congrue et supprime le travail avec les artistes dans les classes. C’est un incontestable appauvrissement. De plus, l’interprétation et la mise en œuvre de cette réforme varient d’une académie et d’une discipline à l’autre, laissant place à l’arbitraire et à l’injustice. Nous, professeurs, artistes, citoyens, vous demandons, M. le Président, d’intervenir auprès du Ministre de l’Education Nationale et du Ministre de la Culture afin que la réforme du lycée soit amendée et que soient préservés des enseignements artistiques ambitieux dès la classe de seconde, dans lesquels les artistes interviennent aux côtés des professeurs pour initier les élèves au processus de la création.

Pour signer cette pétition : http://www.theatre-du-soleil.fr/thsol/ guetteurs-et-tocsin/nous-professeurs-artistes-citoyens
image Jeanne Heuclin au théâtre

mercredi 7 avril 2010

Le Loup de Métendal... Est Républicain

Tout juste sorti en librairie, mon livre Le Loup de Métendal se promène dans la presse, et chez les lectrices-teurs. Il y fait des enthousiastes :
Marcel Gay (journaliste L'Est Républicain) :
"Gilles Laporte raconte dans un superbe roman l'histoire de Clémence et sa passion pour las arts du feu... Cette histoire purement fictive s'inscrit à merveille dans le contexte historique au point de s'y confondre... L'auteur évoque des thèmes d'une grande actualité : la laïcité, la condition de la femme, la colonisation, l'antisémitisme... le Loup de Métendal est aussi un hymne à l'amour que seule la mort peut anéantir."
Jeanne Cressanges (écrivain) :
"C'est vraiment un beau livre. l'histoire est superbe, bien menée, bien écrite. les personnages sont intéressants. Tout ce texte est fort sensible, à l'image de l'héroïne et des personnages... les héros ont beaucoup de force, et bien que la plupart soient sympathiques, ils sont décrits sans miévrerie, ce qui leur donne toute leur humanité"
Sophie Loubière (journaliste France Inter) :
"Quelle écriture, quelle rigueur, quel enchantement. Je me délecte de cette retranscription de ces vies rudes habillées de si belles émotions."
Ecoles Juives :
"Gilles Laporte a du style et de l’allant, une manière tonique de remonter le fil du temps, de mettre en scène les protagonistes de l’Histoire.
Un livre enlevé qui ressuscite le glorieux passé de la Lorraine.
Le bel hommage, à la fois érudit et romanesque, d’un écrivain à sa terre natale à travers le portrait d’une femme qui se bat pour sauvegarder sa faïencerie et son amour.
"
Martial Portail (France Bleu Creuse)
"Un livre passionnant, une très belle histoire de femme ! "
Sabine Lesur (journaliste Vosges Matin)
"Un roman entre histoire et terroir qui explore avec finesse la fin du 19ème siècle."
Jean-Marie Drot (journaliste et écrivain)
"Comme j’aurais aimé rencontrer Clémence ! Tu en as de la chance d’avoir « vécu » avec elle… Je viens de refermer ton livre, ta saga de notre terre, et j’en suis bouleversé, plein d’admiration et de gratitude. C’est à la fois une fresque historique savante et une série d’inoubliables portraits que domine, éclaire, illumine Clémence… « La femme, c’est l’avenir de l’homme » disait Aragon… Comme c’est vrai en te lisant."
Elise Fischer (journaliste - RCF et écrivain)
"Je t'ai lu, bien lu. C'est super ! Clémence est attachante et j'aime son parcours. J'étais triste de la quitter...J'aime comme tu racontes (…) Dans un roman à une époque précise, j'ai toujours pensé que les événements de l'histoire devaient interpeller nos héroïnes et nos héros. Tu le rends très bien sans que cela soit pesant. Et puis ce côté amour impossible mais qui triomphe avec Palmyre, Juif au grand coeur."
Centre Presse
"Un hommage d’un écrivain pour sa terre natale, les Vosges, presque un siècle d’histoire lorraine et vosgienne…"
***
De quoi rougir de confusion ! Merci à toutes et à tous.
Pour sûr, mon Loup ne regrette pas sa forêt !
Image aimable autorisation de L'Est Républicain (texte Marcel Gay - photo Philippe Briqueleur)

lundi 5 avril 2010

Tempête Xynthia : tragédie... d'Etat !

La situation des sinistrés de la tempête Xynthia est dramatique. Marqués à jamais par la mort d’êtres chers, traumatisés par la destruction d’un patrimoine souvent patiemment et laborieusement constitué, déchirés par l’obligation de s’arracher à un sol dans lequel s’étaient profondément engagées leurs racines, ils vont devoir regarder tomber leur maison sous les coups de boutoir d’engins envoyés par l’Etat, par ses représentants, les mêmes qui, voilà quelques années, les ont encouragés à venir habiter dans cette zone meurtrière, qui leur ont accordé, en toute connaissance de cause, un redoutable permis de construire.
Alors, à juste titre, se développe un courageux et bel élan de solidarité rassurant quant à l’essence même de la nature humaine : groupes spontanés de bénévoles, associations d’aide, Secours catholique, Secours populaire, Fondation de France… Tous les Français de cœur se sentent atteints dans leur propre chair par le résultat d’une catastrophe prévisible, dont toutes les conséquences étaient prévues.
L’indemnisation qui va être décidée, certes insuffisante pour reconstituer les éléments de vie d’hier, arrivera à point pour panser quelques plaies et, osons le croire, redonner espoir aux victimes de celles et ceux qui ont provoqué la tragédie.
Victimes… pas de la mer, pas des vents, pas d’une tempête que d’autres ont précédée et qui en précède d’autres !
Mais…
Victimes des maires et responsables de l’attribution des permis de construire, services de l’Equipement, préfectures, sous-préfectures… victimes des promoteurs immobiliers (parfois en lien avec les précédents) que l’appât du gain rapide et facile encourageait à l’ignorance volontaire des règles existantes… victimes des institutions et entreprises chargées de la surveillance et de l’entretien des digues… victimes d’industriels du tourisme et d’élus départementaux qui voyaient, dans le bétonnage de cette côte, une preuve exemplaire de développement économique du pays… victimes d’architectes imprévoyants qui planifiaient là des maisons ordinaires conçues pour des lieux que l’eau ne menaceraient jamais… victimes !
Et si les malheureuses fortunes individuelles de ces pauvres gens sont définitivement englouties avec leur bonheur de vivre, qu’en est-il des fortunes autrement considérables de toutes celles et tous ceux qui les ont menés dans cet endroit maudit, qui les ont encouragés à s’y installer, qui les y ont installés, parfois au prix d’amorales pressions politiques contre les lois et règlement existants, qui les ont condamnés sciemment à la tragédie vécue aujourd’hui ?
Tandis que les uns dorment encore dans des gymnases sous des couvertures d’emprunt et se demandent comment ils pourront manger demain, les autres ronflent sous les ors républicains ou les demeures de hautes terres d’où le paysage est plus somptueux encore que du plat pays derrière la digue, et se gavent de fruits de mer… venus d’ailleurs !
Peut-être serait-il juste que, indemnisant plus correctement encore les victimes de l’insatiable appétit de quelques hommes, l’Etat arrête de nous répéter que les responsables sont le ciel trop tourmenté, les vents trop impétueux, la mer trop violente et trop haute, la terre trop basse, et qu’il demande quelques comptes aux trop discrets mais vrais auteurs de cette inoubliable et terrible page d’Histoire. Nous aurions ainsi, nous Français modestes et compatissants très affectés par la situation d’autres Français modestes ruinés, la preuve que la Justice républicaine existe encore chez nous.
Osera-t-il le faire ? Ou se contentera-t-il, une fois encore, mettant l’endosse sur la seule "impitoyable" Nature, de faire subir par l’ensemble des citoyens contribuables non protégés par le bouclier fiscal, les conséquences du mépris, de l’ignorance, de l’avidité de quelques-uns ?
Attendons… voyons, puis, le moment venu… jugeons !
photo Inondation Vendée Ouest-France Thierry Creux

vendredi 2 avril 2010

Il était une fois, un sous-ministre...

Il était une fois un sous-ministre qui aimait voler, voler, voler…
Seul de préférence, ou avec quelques amis choisis !
S’envoyer en l’air dans le cuir, la soie et les bois exotiques.
Danser au septième ciel, jouer à Martine nique…
Il venait d’un pays où le fromage est roi,
Où son prix est Comté, où les vaches ont des cornes.
Mais est-ce suffisant pour dépasser les bornes ?
Mais est-ce suffisant pour ignorer la loi…
Morale ?
Oui, je râle !
Car enfin…
Alors que huit millions de Français sont des pauvres,
Que dans les hôpitaux
Les médecins se comptent sur les doigts de la main,
Qu’à l’école sans maître
Les élèves se rongent et les ongles et le frein,
Que chez nos bons patrons
On pousse encore le prix de gaz et de lumière
Pour donner aux bons Suisses
Sous l’œil du juge éteint le fruit de notre écot !
Quand on quête sans cesse
Pour lutter contre le cancer et les misères
Qui terrassent des gens éperdus de détresse…
Que fait le sous-ministre qui aimait voler, voler, voler ?
Il loue un bel avion,
Un oiseau fulgurant et privé
Qui d’un coup d’aile et dans le cuir, la soie et les bois rares
Va causer d’Haïti, puis revient au bercail… sans retard
Où, tapant du talon, l’attendait son bon maître.
Cent seize mille cinq cents Euros, le bel aéronef !
Pendant que l’hôpital s’enfonçait derechef
Avec l’école en larmes
Dans les limbes obscurs d’où l’on ne revient pas !
Cent seize mille cinq cents Euros d’impôt des pauvres
Puisque derrière un bouclier en or massif
Les riches font la bombe en offrant leur passif !
Et sans regret, le sous-ministre… naturel,
Puisque sa République… a défaut d’être juste
A besoin d’être belle
Comme un vieux qui se teint, une vieille en peinture,
Qui claudique en Cardin, se tire la figure !
Jusqu’où iront-ils donc ?
L’histoire nous enseigne
Que tous ces princes fats qui méprisent et qui feignent…
Ne s’arrêtent jamais… que devant le canon !
Pauvre France !