mercredi 30 avril 2008

1er Mai...


Respect, justice, travail, bonheur... AMOUR à toutes et à tous !
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Il y a longtemps que je t'aime...

A coeur ouvert... lettre ouverte à Philippe Claudel.

Mon cher Philippe,
La semaine passée, par téléphone, je t’avais dit que j’irais voir ton film Il y a longtemps que je t’aime dès son arrivée dans notre petite ville de Mirecourt (berceau du Roger Viry-Babel -tu lui dois beaucoup, dis-tu- et de nos violons). C’est fait. Hier soir.

Des années que je n’avais pas vu un film aussi beau, aussi dur, et aussi puissant ! Tu m’as fait pleurer, oui, et je suis fier de le dire, pleurer ! De douleur et de bonheur à la fois !
En ces temps de brutes épaisses, tu vas chercher derrière l’apparente incarnation du mal, le grand, le pur et le généreux qui, avant tout, fonde le genre humain. Quel courage ! Tu refuses de hurler avec les loups contre les loups. Tous tes livres nous l’avaient déjà révélé, aussi bien -pour les plus récents- Les Âmes grises que Le Rapport de Brodeck. Tu les fréquentes sans cesse, ces loups, sur nos trottoirs et dans leur tanière, tu leur répètes sans cesse que leurs jugements ne sont qu'asservissements, que leurs crocs ne sont que des ornements naturels et/ou des outils nécessaires à la survie, qu’ils ne te font pas peur. Tu les rencontres pour leur répéter que, bien qu'ils mettent /soient mis au ban des vivants -tous les vivants !- au nom de / par une société archaïque, quoi qu’ils fassent, ils sont de ton monde, de notre monde, et qu’ils ont droit à l’amour ! Qu’ils ne te font pas peur ! Oui, mon cher Philippe, tu m’as fait pleurer, et… réfléchir ! Je suis sorti hier soir de la salle du Rio, à Mirecourt, labouré dans ma tête et dans mon cœur comme une prairie après le passage d’une harde de sangliers, mais éclairé ! Ton long voyage au centre de la détresse, à l’époque où tu enseignais dans nos prisons, ta difficile exploration des misères de l’âme humaine ont fait de toi un porteur de Lumière. Il y a longtemps que je t’aime révèle, rayonne, illumine ! Tout ça dans des images d’une simplicité somptueuse, niché au fond de dialogues d’une justesse rare, incarné par des comédiens oublieux de leur métier et vrais, profondément vrais !
Des années que je n’avais pas vu un film aussi beau, aussi dur, aussi puissant, aussi généreux !
Je ne suis pas prêt de l’oublier ! Jamais !
Tu es à l’autre bout du monde en ce moment. Et tu nous manques, ici, en Lorraine. Mais peu importe notre besoin de te garder chez nous, pour nous ! L’important est qu’ils profitent bien de ta présence, celles et ceux que tu rencontres, là-bas où tu es, et qu’ils apprennent à voir par… ton regard. L’important est que ce regard sur l’âme humaine, le tien, soit désormais partout où vivent les hommes. Car c’est un regard bon, générateur d’espoir.
Dans ce monde de brutes épaisses, nous sommes bien là, avec toi et grâce à ta création… au cœur de l’essentiel !
Merci, mon cher Philippe.
Je t’embrasse très fort.
Gilles
PS : Lumière pour Lumière : je t'offre celle de ce matin, un lever de soleil lorrain sur la forêt, face à mon bureau.
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mardi 29 avril 2008

Confession d'Adrien

J’ai beaucoup aimé Confession d'Adrien le Colporteur, le nouveau livre de la romancière Élise Fischer publié dans la belle collection de Jeannine Balland. Aimé passionnément son style alerte et coulant, les émotions qu’il sait allumer, l’éclairage qu’il porte sur ce 19ème siècle si riche et, parfois, si terrible. Son héros, aussi, Adrien Mangin, le colporteur qui arpente les routes de l’est de la France et qui, au soir de sa vie, ressent le besoin urgent de livrer le secret qui pèse sur sa conscience depuis plusieurs décennies.
Il est né à Chamagne (ce village des Vosges où, vers 1600, est né le beau peintre Claude Gellée dit le Lorrain, ce village encore où une certaine Ségolène Royal a vécu enfance et adolescence) le jeune Adrien qui, entré très tôt en apprentissage chez un imprimeur d’Épinal, découvre là, sur la rive droite de la Moselle, les secrets de fabrication des… fameuses images !
Mais, un jour, sa vie bascule.
Commence alors la longue marche de l’homme et… notre savoureuse impatience !
Pour notre plus grand plaisir.
Merci, chère Élise !
À déguster, absolument.


Confession d'Adrien le colporteur Elise Fischer
éd. Presses de la Cité coll. Terres de France

lundi 28 avril 2008

Gaz de France et... les Ch'tis !


Le film de Dany Boon Bienvenue chez les Ch’tis est en marche vers les 20 millions de spectateurs (tandis que celui de l’ami Philippe Claudel, dans un genre très différent Il y a longtemps que je t’aime… caracole vers le million et réussit une brillante carrière internationale) !
Beau résultat ! Réjouissons-nous sincèrement de la bonne santé du cinéma français.
Un tel succès n’a pas échappé à Jean-François Cirelli, ancien énarque et familier des cabinets ministériels (notamment celui de J-P Raffarin, Monsieur La France d’en haut), PDG de Gaz de France, qui vient de faire don à la Ville de Bergues de son local désaffecté devenu pour les besoins du film le bureau de poste des Ch’tis. Avec tambour, trompettes et communiqués de presse à répétition, il le fait savoir à la France entière et au monde, tentant de renforcer ainsi son image de mécène. Si le film avait fait flop, il aurait évidemment évité de se rappeler au bon souvenir des Français presque tous consommateurs de son gaz. Mais l’aubaine était trop belle ! D’un coup de baguette magique (une ponction infinitésimale dans le trésor de guerre de GdF-infinie misère comparée au parachute doré défiscalisé qu'il empochera à son départ), il cherche à s’attirer la sympathie des 20 millions de nos concitoyens qui ont aimé le film, soit presque un tiers de la population française ! Mieux que n’importe quelle campagne de publicité au coût beaucoup plus élevé. Son objectif : se refaire une virginité à bon marché en faisant oublier les hausses successives de son gaz. Souvenons-nous : total hausse 2005 : 19%... 1er janvier 2006 : 5,8%... 1er juillet 2007 : 5,8%... 1er décembre 2007 : 4%... 1er avril 2008 (poisson riche en arêtes !) : 5,5% ! Faire oublier aussi que, durant cette même période, les bénéfices de Gaz de France ont explosé (comme quelques conduites d’ailleurs !) Pour mémoire, ils étaient en 2005 de 1743 milliards (en hausse de 29%) et, pour le seul 1er trimestre 2008, le chiffre d’affaires est en hausse de 15% ! Impressionnant ! Ce contexte a permis à l’action de passer de 36 € (février dernier) à 42,8€ aujourd’hui, soit +6,28% depuis le 1er janvier !
On nous dit, en haut lieu, que cette politique industrielle est destinée à favoriser la fusion avec SUEZ, dirigée par Gérard Mestrallet, lui aussi énarque, lui aussi ancien des bauges ministérielles.
Foin des justifications amicales et confraternelles, au-delà de la partie de dominos qui passionne ces grands seigneurs (ne pas confondre avec serviteurs) de l’État, on peut constater que c’est l’éternel principe des vases communicants qui régit leur stratégie : ce qu’ils prennent directement dans la poche des usagers glisse directement dans celle des actionnaires ! Directement du porte-monnaie de la France d’en bas au compte en banque de la France d’en haut !
Avec la complicité bien involontaire des… Ch’tis !
Il ne faudrait pas que, désormais, la réussite artistique ne soit plus, pour nos patrons, qu'une occasion supplémentaire de manipulation du peuple par les élites politiques (leurs associées) aux seules fins de gouvernance. Fort heureusement, nous connaissons tous de vraies démarches de partenariat, de vrais engagements de mécènes, de vrais soutiens à la création, souvent anonymes ou, pour le moins, discrets ! Raison de plus pour ne pas tomber dans le piège tendu par le gazier national.
Sur notre front, il n’est pas écrit « La Poste » !
Ce cadeau de local désaffecté à la Ville de Bergues est la preuve que le généreux donateur prend tous les Ch’tis pour des blaireaux (pas sympa pour les vrais blaireaux !) et, avec eux, tous les Français (ses clients) qui, de bon coeur, ont aimé, aiment, et aimeront encore longtemps le film de Dany Boon !
Bienvenue chez les… Énarques !
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samedi 26 avril 2008

Printemps


À toutes celles et tous ceux qui, en ces premières heures du vrai printemps, sont ou se sentent en prison…
cette musique de l’âme de Verlaine :


Le ciel est, par-dessus le toit,
Si bleu, si calme !
Un arbre, par-dessus le toit,
Berce sa palme.

La cloche, dans le ciel qu’on voit,
Doucement tinte.
Un oiseau sur l’arbre qu’on voit
Chante sa plainte.

Mon Dieu, mon Dieu,
La vie est là, simple et tranquille.
Cette paisible rumeur-là
Vient de la ville.

- Qu’as-tu fait, ô toi que voilà
Pleurant sans cesse,
Dis, qu’as-tu fait, toi que voilà,
De ta jeunesse ?

Paul Verlaine a écrit ce texte en 1873 alors qu’il était emprisonné à Bruxelles pour avoir tiré au pistolet sur son ami Rimbaud. Il a été publié en 1881 dans le recueil Sagesse.


photo GL - Mirabelliers en fleurs à Gripport (Lorraine) 26 04 08

vendredi 25 avril 2008

Au théâtre ce soir...


Pièce à succès, que celle jouée en direct, hier soir, par notre télévision redevance !
Du genre de celles qu’aiment par-dessus tout les directeurs de salles : bonne campagne de presse d’annonce, nombre d’acteurs réduits (une seule vedette et cinq faire-valoir), décor pompeux unique, éclairages et son rustiques, public sage et retenu mais présent, critiques nombreuses et bienveillantes… de quoi assurer le succès immédiat et la durée, donc de bons profits pour un investissement réduit. On peut prendre le pari que cette pièce restera à l’affiche à Paris au moins quatre années encore !
Quant au contenu : shaekespearien Beaucoup de bruit pour rien »), sacerdotal (« mea culpa, mea culpa, mea maxima culpa / Ideo precor beàtam sanctam Carlam semper cansionem…), populaire condescendo-démagogique (« ces patrons qui dix ans après, ne savaient pas… hum ! »), généreux, ouvert, participatif presque… la preuve : demain, le Parlement pourra s’associer à la représentation, en formant peut-être les chœurs à la manière du succès antique d’Eschyle Les Perses ! Ne manquait, peut-être qu’un brin d’humour (Anne Roumanoff aurait pu apporter sa touche de vrai talent, mais son nom rappelait trop, peut-être, au premier rôle… l’époque soviétique !).
Seul regret : que cette pièce, faute de titre, ne puisse pas être clairement identifiée par les amateurs de bons spectacles. Indispensable pour assurer sa pérennité ! Il lui faut un titre !
Suggestion :
Reprendre le titre d’une comédie désopilante et émouvante à la fois, remarquablement interprétée au ciné par le regretté Jacques Villeret, et au théâtre de la Porte Saint-Martin par le truculent Dany Boon, titre qui convient parfaitement au thème, à l’ambiance, au ton de cette pièce unique…
Le Dîner de cons !
Qu'en dites-vous ?
Bonne soirée.
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mercredi 23 avril 2008

ETAT... la dérive

Grève, aujourd'hui, dans les ports pour protester contre la privatisation programmée des activités de manutention !
Après l’acheminement du courrier, les trains, les autoroutes, le téléphone, le gaz et l’électricité, les prisons, les écoles, la sécurité sociale, l’hôpital… voici donc le personnel portuaire mis en exploitation par des entreprises dont la préoccupation première n’est pas la juste répartition des profits !
Que l’État soit incompétent pour construire des voitures automobiles, concevoir et lancer des ponts, produire de l’énergie ou fabriquer et vendre de la barbe à papa sur les foires, on peut le comprendre (il en a trop souvent donné la preuve éclatante !), mais qu’il se sente aussi incompétent en matière de gestion sociale et d’aménagement du territoire a de quoi inquiéter ! Abandonner des pans entiers de service public à des patrons seulement animés par l’espoir de profit est dramatique. Dramatique pour les usagers de plus en plus isolés ! Dramatique pour les consommateurs de plus en plus matraqués ! Dramatique pour le pays de plus en plus abandonné à la friche et au désert, que ce désert soit physique (combien de régions s’atrophient faute d’irrigation suffisante en moyens essentiels de vie !) ou culturel.
L’exemple du fauchage de nos bords de routes est édifiant : confié à des particuliers gestionnaires de leur boutique (peu conscients de la nécessité de respect du patrimoine collectif), ce domaine public et rasé, tondu, raboté, haies abattues et arbres mutilés, au point d’en faire disparaître toute trace de vie animale ou végétale : plus de fleurs donc plus d’insectes (les abeilles, entre autres, payent un lourd tribu à cette politique Attila), plus d’herbe donc plus d’escargots ou autres animaux rampants, plus de refuges (la campagne environnante mise en coupe à nu par l’agriculture intensive -auteur elle-même et seule de sa propre politique, on vient de le voir avec les OGM !) donc plus d’espèces endémiques garantes de l’équilibre naturel ! Plus on fauche, rase, tond, arrache, abat, débroussaille et déchiquette sur des distances ou surfaces importantes, plus ces particuliers gagnent d’argent !
Dans un État correctement géré, les impôts devraient servir en priorité à donner à tous les citoyens (ses payeurs !) les services indispensables à une vie normale, que ces citoyens habitent sur (dans un hélicoptère sans doute !) Paris, Lyon ou Marseille, ou qu’ils aient choisi de vivre et travailler au pays, au fond de la province bourguignonne, bretonne, auvergnate, béarnaise ou lorraine ! Il s’agit là, semble-t-il, de la conformité fondamentale à la notion républicaine sacrée d’Égalité. Que chacun, où qu’il soit, puisse compter sur l’expédition de ses lettres ou le virement de sa pension, les soins, l’approvisionnement en énergie, l'animation culturelle, le service éducatif… participe du bien vivre ensemble et résulterait d’une conception honnête de la vie sociale, à des années lumière de la conception productiviste et financière qui semble donner le ton aujourd’hui.
Où donc passent les impôts (cette contribution à la vie collective d’une société), s’ils ne sont pas d’abord investis dans ces missions naturelles et prioritaires de l’État ? Dans les cadeaux à répétition aux déjà possédants… aux politiques ralliés à la voix de son maître (quel que soit ce maître !)… aux serviteurs serviles d’un appareil riche en perspectives d'évolution de carrière ? Dans les spectaculaires opérations de rapatriement d’organismes humanitaires et/ou otages (avec versement de rançon) ? Dans les prestigieuses missions diplomatiques de repentance en Chine et ailleurs (à quoi servent alors nos ambassadeurs et leur cour en poste permanent ?)
Où passe-t-elle, cette contribution ?
La mondialisation (de l’économie et/ou de son fils naturel le terrorisme) n’explique (n’excuse) pas tout !
Au moment où la pression fiscale se renforce, le constat est terrifiant : faute de fidélité à l’esprit des fondateurs de notre démocratie et d’entretien juste du vivre ensemble, notre société souffre d’une maladie dont nul ne sait si elle est encore curable.
Quel jugement pourraient porter ceux (nos prédécesseurs) qui, parfois au prix de leur vie, nous ont confié le pays (la planète) et ses valeurs ? Quel avenir pour ceux, nos successeurs, qui attendent de nous que nous leur transmettions un patrimoine correctement entretenu ?
Reste à espérer que cette maladie sera guérie…
Elle le sera, pour les dockers et tous les autres dont nous sommes...
si (et seulement si !), fermement… nous le voulons !

mardi 22 avril 2008

Cannelle... épilogue

Que croyez-vous qu’il arriva ?
Le bon procureur
procura
au bon chasseur…
la relaxe !
Alors le juge impressionné
pardonna au chasseur chassé
d’avoir tué Dame Cannelle !


Amis d’ici, amis de loin,
sachons enfin
que…
Dans ce pays de grand bien,
Généreux, révolutionnaire,
droits de l’homme, âme de la terre,
exemple au monde, égalitaire
Pour désertifier la planète,
à nos enfants faire place nette,
pour assassiner une espèce…
il n’est pas de crime avéré
!
Sachons-le bien !

C’est la balance…
aux bras cassés !

dimanche 20 avril 2008

Césaire... la grâce !

Ils sont venus, ils sont tous là,
Même ceux du sud de… l’ironie !
Il vient de mourir…

Oui, ils étaient tous là, dans une étrange communion, celles et ceux de métropole qui, en notre nom, ont rendu un hommage national au poète rebelle Aimé Césaire. Même celles et ceux qui, voilà quelques mois seulement, voulaient faire voter une loi imposant aux historiens de décrire dans leurs livres et d’enseigner à nos enfants les « bienfaits » de la colonisation. Tout ce contre quoi, justement et avec force (mais pacifiquement), Césaire a combattu toute sa vie !
Décidément, il est puissant notre conditionnement religieux de la confession que double toujours l’autre, sincère ou pas, de la contrition !
Car enfin, si les affligés d’hier, réunis en étrange communion autour du cadavre de l’un des plus beaux hommes de cœur de notre humanité, n’avaient pour dessein personnel et partisan que de se recréer une virginité politique à peu de frais, alors ils étaient insultants, une fois de plus, envers le poète, envers son peuple, envers cette belle mais douloureuse négritude qu’il incarnait. Tout comme sont insultants envers la miséricorde divine (si on y croit) celles et ceux qui vont s’agenouiller au fond d'un confessionnal, débiter des fadaises dans l'obscurité à un homme invisible (rarement une femme !), réciter quelques mantras de pénitence pour, de retour sur le parvis, reprendre aussitôt leurs activités d’asservissement de l’autre !
Mais peut-être (après tout !) étaient-ils là sincèrement, les élus et grands seigneurs de l'Etat, après que la grâce les eût touchés, cette grâce particulière venue du fond du cœur, des vers et de l’action politique d’Aimé Césaire, qui fait subitement prendre conscience de la notion de dignité !
Peut-être !
Alors, si cela est, nous allons voir bientôt (tout de suite) les comportements changer de celles et ceux qui pleurnichaient, dimanche à Fort-de-France, autour du cercueil de l’homme qu’André Breton avait baptisé « prototype de la dignité humaine » ! Notamment les comportements de patrons pour l’embauche de candidats différents, de ministres pour les expulsions-reconduites à la frontière, de commerçants internationaux en conquête de marchés dans le monde des miséreux, d’associations pour le placement d’enfants, de missionnaires acharnés à convertir, de Président qui devrait désormais se sentir plus proche du peuple que des phalanges oisives et possédantes, ses amies d’hier !
Si cela est... Peut-être !
Dimanche 20 avril 2008 : date charnière de notre histoire ? Possible. Ce matin, grâce à Aimé Césaire, commence peut-être une ère politique et sociale nouvelle. Soyons donc attentifs. Ne ratons pas la métamorphose. Réjouissons-nous et participons !
Mais, si nous ne remarquons aucun changement (ce qui serait surprenant, n'est-ce pas ?), alors il nous restera à nous réunir autour du souvenir du poète insulté pour chanter avec son peuple, à plein chœur (cœur ?)
Ils sont venus, ils étaient tous là,
Même ceux du sud de… l’ironie !
photo source inconnue. Merci de m'en indiquer l'origine pour mention

jeudi 17 avril 2008

Césaire...






Debout, et... SILENCE !


Chut, il médite, l'Homme Libre !


Chut... il dort, le poète...
mon frère !



A Aimé Césaire, ces premières fleurs de mon jardin...
photo GL

mercredi 16 avril 2008

Lettre sur les aveugles...

Et qu'est-ce à votre avis que des yeux, lui dit Monsieur de... "C'est, lui répondit l'aveugle, un organe sur lequel l'air fait l'effet de mon bâton sur ma main". Cette réponse nous fit tomber des nues ; et tandis que nous nous entre-regardions avec admiration :"Cela est si vrai, continua-t-il, que quand je place ma main entre vos yeux et un objet, ma main vous est présente, mais l'objet vous est absent. La même chose m'arrive quand je cherche une chose avec mon bâton, et que j'en rencontre une autre."
Diderot Lettre sur les aveugles à l'usage de ceux qui voient 1772

Fragonard portrait de Diderot - 1769 - musée du Louvre (photo GL)

mardi 15 avril 2008

Rigueur printanière...


Le printemps de la rigueur est là !
Même si nos gouvernants se jouent Les femmes Savantes (qui nommaient les pieds ces chers souffrants, et le nez les écluses du cerveau !) en interdisant l’usage du mot (comme sont interdits les mots balayeur : technicien de surface, aveugle : non-voyant, chômeur : demandeur d’emploi, cancer : longue et douloureuse maladie, sourd : malentendant, inculpé : mis en examen…), force est de constater que nous sommes bien entrés dans une période de RIGUEUR. On aura beau nous donner du plan d’économie budgétaire, politique de résorption de la dette, ou d’une décision de gestion raisonnable et saine des deniers publics, c’est bel et bien de rigueur qu’il s’agit !
Nul ne devrait s’en offusquer, tant notre situation est désastreuse ! Tous devraient s’en réjouir, cette politique de rigueur étant destinée à assurer notre avenir immédiat et, à terme, celui de nos enfants !
Mais voilà…
Décider que la Sécurité sociale ne remboursera plus les lunettes, que 16 à 17000 postes devront disparaître demain de l’Education nationale, que les chômeurs qui n’accepteront pas deux heures de déplacement par jour pour aller au travail seront radiés, ou que les soins dentaires ne seront accessibles qu’à quelques-uns… ne vise toujours que cette rafarineuse France du bas.
Qui, en ce moment, parle (entre autres) de taxer les plus values boursières, les grandes fortunes (chaque jour plus grandes) ou les indemnités d’élus ? Qui ose remettre en question désormais le fameux bouclier fiscal qui coûte tellement au pays ? Qui dénonce la hausse du prix du gaz (en dépit des promesses faites quelques semaines plus tôt) accordée par l’Etat pour conforter la seule rémunération des actionnaires de GDF ? Qui, en ce moment, pose des questions sur le train de vie des occupants de nos palais nationaux ? Qui propose d’assujettir le montant des allocations familiales au niveau de ressources des familles ? Qui ?
Rigueur nécessaire ? Evidemment !
Mais rigueur pour tous !
Il ne sera possible de la soutenir, cette indispensable rigueur budgétaire, que lorsqu’elle concernera tous les citoyens, ceux du bas comme… ceux du haut, lorsque le ministère des finances, ou le premier ministre, nous expliquera la nécessité de maintenir à son niveau et sous sa forme actuelle (héritée de la monarchie royale) la rémunération des trésoriers-payeurs-généraux, celle des conservateurs des hypothèques, des membres de la Cour des Comptes, des directeurs régionaux et départementaux des impôts…
Il sera possible de soutenir cette indispensable rigueur budgétaire lorsque les services de l’Etat nous présenteront un état détaillé des indemnités et primes de maires, adjoints, conseillers généraux, conseillers régionaux, qui se cumulent avec celles de présidence de communautés de communes, syndicats intercommunaux et autres couches du millefeuille politique actuel, celles aussi des députés et sénateurs, sans oublier les diplomates permanents ou occasionnels, planqués d'ambassade ou recasés d'office, ministres, secrétaires d’Etat, chargés de mission et autres porteurs de valise de tout poil, primes et indemnités pour la plupart défiscalisées. Quant à la retraite de ces citoyens-là… qui ose demander des précisions sur les niveaux atteints et les modalités d’attribution ?
Rigueur, certainement, sous peine d’aggraver une situation déjà très préoccupante, mais rigueur dans le respect de l’égalité républicaine !
Ou alors il faudra demander à nos Femmes Savantes de trouver, pour désigner l' EGALITE, cette belle notion issue de l’histoire de notre démocratie... un autre mot !

Bon courage !
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dimanche 13 avril 2008

Schwaebisch-Hall...





Le temps de reprendre la plume...

Schwaebisch-Hall, perle médiévale posée sur une terre en perpétuelle ascension...
Accueil par des femmes et des hommes au coeur... gros comme ça !
Culture et affection...

Bonheur du partage !
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mercredi 9 avril 2008

conférence...

Billets en attente durant les trois prochains jours : Je vais donner une conférence en Allemagne, au Cercle Français de Schwaebisch-Hall.
Sujet :
Louis II de Bavière, ou l'énigme de la folie royale.
Ou : la folie d'un roi francophile devenue, pour la Prusse de Bismarck, le moyen d'annexer... la Bavière !
La redoutable notion française (18ème siècle) de NATION...
Ou : recherche des racines de deux guerres mondiales !
Passionnant et tragique !
Ecrivez-moi, si vous en avez envie. Je vous lirai (et répondrai) à mon retour.

A bientôt !

Semons !


Merci à vous, amies, amis de France, Belgique et Tunisie, du Canada et du Maroc, d’Espagne, d’Algérie et du bout de la toile… qui m’écrivez !
Merci à vous Micheline, Castor, Stef, Christiane, Diplodocus Continental, Claudie, Anaïs, Béatrice, Françoise, Rénica, Marion, Claude, Sylvie, Sucredelune, Cécilia, Sophie, Brigetoun, François, Coriolis, Da7dou7a, Vincent, Véronique, La Féconde de Mosy, Marianne, Nathalie, Elvira, Hubert-Gontran, Imane, Brigitte, Anne-Lise, Pascal… merci à vous toutes et tous, anonymes chaleureux !
Vos pensées, commentaires, remarques, suggestions, questions enrichissent mes billets. Ensemble, ils forment le terreau dans lequel s’enracinent des plantes qui, demain peut-être, porteront de beaux fruits !
Car c’est pour demain que nous échangeons aujourd’hui !
C’est pour demain que nous partageons aujourd’hui la pensée, la connaissance, l’émotion, le regard sur les êtres, les phénomènes et les choses !
Car c’est pour demain que nous vivons aujourd’hui cette nouvelle et belle aventure de la circulation sans frontière… des idées et… des élans du cœur !
N’est-ce pas là, à l’opposé des dogmes culturels et pensée unique imposés par les dictateurs de toute nature, l’expression de notre dignité et de notre franche liberté ?
Internautes de tous les pays, unissons-nous !
Ensemble, travaillons la terre, et semons pour les récoltes à venir !

Salut et Fraternité !
Peinture (détail) La Création de l'Homme Michel-Ange (Chapelle Sixtine Rome)

lundi 7 avril 2008

La Flamme... à Paris !


Elle est à Paris, la Flamme !
La Flamme qui brûle pour les firmes agroalimentaires anglo-saxonnes…
La Flamme dont se servent les marchands terroristes internationaux pour incendier le monde…
La Flamme dont la Chine allume le bûcher destiné à ses sorcières et sorciers tibétains, contestataires et autres…
La Flamme qui ruine l’esprit sportif et la fraternité internationale…
La Flamme qui, curieusement, méprisera les quartiers populaires du nord-est parisien, affichant ainsi officiellement sa préférence pour les quartiers bon chic-bon genre-bonne fortune du sud-ouest…
La Flamme que (à l’heure des économies budgétaires) vont protéger plus de trois mille policiers, gendarmes, pompiers, gardes républicains montés à cheval, agents de la force publique montés sur patins à roulettes, militaires en hélicoptère, CRS casqués en cuirasse de plexiglas…
La Flamme qu’il sera interdit d’approcher à moins de deux cents mètres…
La Flamme qui éclaire les culs-de-basse-fosse de Pékin…
La Flamme qui consume l’espoir du monde…
Elle est à Paris, LA FLAMME !

Vive la fête populaire au son… du canon !
Flon…flon…

mercredi 2 avril 2008

ONDEE





Pour respirer, encore et toujours, dans un monde étouffant,
cette ONDEE du beau poète Roland MARX,
extraite de
Rêve Errance
Illustrations de Fernand GROSJEAN
(éditions Flammes Vives 95130 Le plessis Bouchard 2007)



La moiteur de juillet qu’abandonne l’orage
égoutte sa sueur au pied des peupliers
des platanes chenus et des cyprès en nage.

La terrasse du bar, parasols repliés,
brouille le ciel maussade au miroir d’une flaque
tandis qu’au mur figé -réclame de jadis-
un gaillard rubicond, sur l’émail d’une plaque,
vante un apéritif à l’arôme d’anis.

Mais l’averse a chassé les buveurs de pastis…
Roland MARX, un poète ami, un frère...
Fernand Grosjean, un artiste ami, un frère...
Rêve Errance, un recueil que j'aime déguster sans modération.
Venez à ma table... partageons !
Salut et fraternité !

mardi 1 avril 2008

FOOT... insultes

Les insultes proférées à l’encontre des Gens du Nord par les supporteurs parisiens lors du match de football Lens-PSG n’avaient pas de quoi surprendre qui suit un peu l’évolution de notre société !
L'insulte est en effet, aujourd’hui, le moyen classique utilisé par certaines de nos élites pour afficher leur supériorité. Souvenons-nous le « salope » de Patrick Devedjian à l’endroit de Anne-Marie Comparini… N’oublions pas le renvoi de Ségolène Royal à la maison pour y « garder ses gosses » par le sénateur Michel Charasse… Gardons en mémoire le « casse-toi, sale con » présidentiel adressé à un visiteur durant l’inauguration du Salon de l’Agriculture… L’exemple vient toujours d’en haut. Il est toujours suivi par celles et ceux qui s’identifient à nos modèles, pour ne pas dire nos héros !
Quant à la gangrène qui ronge le foot…
On nous dit qu’elle serait le fait de quelques exaltés, de groupes minoritaires d’agités, de hooligans ! Pourtant, nous avons bien vu une pièce d’étoffe, longue de trente mètres, soutenue par une tribune entière dans le stade samedi dernier ! Il en a fallu, des blousons pour en dissimuler les morceaux à l’entrée du stade, des dizaines de mains pour les assembler, autant, voire davantage de bras pour suspendre la banderole à la balustrade, et la complicité de centaines, voire de milliers de parisiens de l’ensemble de la tribune pour l’y maintenir ! Il en a fallu aussi, du temps aux forces de l’ordre, pour intervenir et la faire retirer !
Ce temps (ou les moyens) qui, curieusement, a manqué aux forces de l’ordre pour boucler fermement cette tribune (pourtant lieu clos !) et y interpeller tous les présents afin de leur demander des comptes !
Le vocabulaire lui-même usité dans ce milieu du football, et qui a tendance à gagner tous les sports, participe de cette violence banalisée. N’entend-on pas (ne lit-on pas) chez les commentateurs sportifs des expression comme « écraser l’autre », « tuer l’adversaire ou le match », « mettre le feu au stade » ? Comment, dès lors que ces expressions évoquent des réussites individuelles ou collectives, faire comprendre au commun des citoyens que nous sommes, que les actes qu’elles signifient originellement sont criminels ? Comment, dès lors que mettre le feu est synonyme de talent, juger le pyromane qui incendiera l’été prochain la garigue de Provence ?
Parce qu’elle n’appelle plus un chat un chat, c’est toute notre société qui est malade !
Parce que tous les moyens sont bons pour accéder à la notoriété ou au pouvoir, c’est tout notre présent qui est nauséabond !
Parce que le sport est devenu la pire des vitrines commerciales (les enjeux financiers y sont plus importants que la pratique sportive elle-même), c’est tout notre avenir social qui est compromis !
Pour spectaculaires et intolérables qu’elles soient, les perversions du football ne sont qu’un symptôme. Elles ne sont pas la maladie ! S’appuyer sur l’horreur des insultes du match Lens-PSG (comme sur celles du stade de Metz quelques jours plus tôt) pour développer une réflexion globale sur la nature de nos valeurs de référence et l’état de notre relationnel est indispensable et urgent. Il en va de notre santé mentale collective.
Plus nous tarderons à regarder cette réalité en face, plus la maladie deviendra incurable !
Au travail !
Salut et profonde affection aux Ch’tis !