jeudi 29 janvier 2009

TERRE ! Soleil noir... soleil d'or...


SOLEIL NOIR… SOLEIL D’OR


1
Elle était bleue, elle était verte,
Elle sentait bon la découverte,
Notre Terre !
On la vivait sans y penser
La travaillait sans la blesser…
On l’aurait pu croire éternelle,
C’est vrai, car elle était si belle !
Elle donnait tout ce qu’on aimait,
Elle nourrissait, nous protégeait…
Ma Terre,
Notre Terre !

Refrain
Terre-mère…
Pourquoi ont-ils perdu la tête ?
Pourquoi vont-ils te massacrer ?
(bis)
Toi ma planète !
Toi notre mère…

2
Elle assistait les paysans,
Elle transportait les marchands,
Notre Terre !
On y semait le blé doré,
Elle nous donnait le vin ambré…
Le lièvre, l’ourson, la gazelle
Eux-mêmes la trouvaient si belle !
Elle nous offrait le pain, le lait,
Soirs chaleureux et matins frais…
Ma Terre,
Notre Terre !

3
Elle berçait les laminaires,
Reproduisait les scorsonères,
Notre Terre !
On visitait ses océans,
Plongeait dans ses gouffres béants,
Pour y rencontrer la murène…
On y parcourait les déserts
À bord du vaisseau dromadaire…
Ma Terre,
Notre Terre !

4
On l’aurait pu croire éternelle,
C’est vrai, car elle était si belle,
Notre Terre !
Mais sont venus les conquérants,
Chercheurs d’or, filets dérivants,
Avides d’anchois, de pétrole !
C’est vrai que nous les aimions tant,
Tes produits si bons, si tentants,
Qu’on t’a refilé… la vérole !
Ma Terre,
Notre Terre !

5
Elle nous donnait le vin ambré…
Aujourd’hui les ceps vont crever…
Sur notre Terre !
Et pour voir l’abeille ouvrière,
Visiter fleur et son nectaire,
Désormais, il nous faut rêver !
Pour oser respirer son air,
Inspirer son flux salutaire,
Il nous faut avancer… masqués !
Ma Terre,
Notre Terre !

6
La maison brûle nous dit-on !
Mais on massacre encore le thon…
Sur notre Terre !
En Chine, en Inde le béton
Coule à pleins flots ; et le coton
Du Mali produit la misère !
Elle nous offrait le pain, le lait…
Elle nous couvre d’un ciel défait…
Ma Terre,
Notre Terre !

7 (parlé)
Mon Dieu, mon Dieu, la vie est là,
Simple et tranquille
* ! Cette terrible
Rumeur-là… vient de la ville !
Qu’as-tu donc fait, toi que voilà…
Pour cet enfer ?
Que de méfaits pour nos ébats…
Sur notre Terre !
Terre qui donnait ce que j’aimais,
Qui nourrissait, me protégeait…
Je n’ai su que te faire la guerre !
C’est un soleil noir qui s’éteint,
Mais un soleil d’or que tu tiens…
Mon frère,
En creux de main, en fond de cœur.
L’espoir est permis en cette heure !
Espoir et courage, pas la peur…
Pour…
Ma Terre,
Notre Terre !

Refrain
Terre-mère…
Ce matin ils perdaient la tête !
Ce soir ils voudront te sauver !
Oui, ce soir on va te sauver !
Je l'espère.
Toi ma planète !
Toi notre Terre !
*Paul Verlaine Le ciel est, par-dessus le toit… (Sagesse 1881)
Soleil noir... soleil d'or texte inédit GL répertoire SACEM
Si la voix vous en dit (avec mon autorisation !)
image : TERRE site école primaire de Marigny-le-Châtel

mercredi 28 janvier 2009

SOLIDARITE !


SO ciété

LI bérale ultra

DA ngereuse pour l'humain

RI sque majeur et

TE rrifiant !




Image Jules ADLER Grève au Creusot 1895 Musée Beaux-Arts Pau photo GL

LAMENNAIS... grève !



Il était prêtre…
Il était aristocrate…
Il observait la société de son époque, début 19ème siècle !
Le relire, par les temps qui courent…


J’ai eu foi dans la race humaine. Ses destinées changeront lorsqu’elle voudra qu’elles changent, et elle le voudra sitôt qu’au sentiment de son mal se joindra la claire connoissance du remède qui peut le guérir.
(…)
Regarde, ô peuple, s’il n’est pas temps de justifier l’Auteur des êtres, en te créant un sort plus conforme à sa justice, à sa bonté.
Tu dis : J’ai froid ; et, pour réchauffer tes membres amaigris, on les étreint de triples liens de fer.
Tu dis : J’ai faim ; et on te répond : Mange les miettes balayées de nos salles de festin.
Tu dis : J’ai soif ; et l’on te répond : Bois tes larmes.
Tu succombes sous le labeur, et tes maîtres s’en réjouissent ; ils appellent tes fatigues et ton épuisement le frein nécessaire du travail.
Tu te plains de ne pouvoir cultiver ton esprit, développer ton intelligence ; et tes dominateurs disent : C’est bien ! il faut que le peuple soit abruti pour être gouvernable.
(…)
Tous les hommes naissent égaux, et par conséquent indépendants les uns des autres : nul, en venant au monde, n’apporte avec soi le droit de commander.

Félicité-Hubert de Lamennais (1782-1854) Le Livre du peuple Pagnerre Paris 1838 p. vj-vij-viij-73
Image : Félicité de Lamennais par Paulin Guérin 1826 musée château de Versailles

dimanche 25 janvier 2009

Diderot... Montaigne !


"L'ignorance et l'incuriosité sont deux oreillers fort doux ; mais pour les trouver tels, il faut avoir la tête aussi bien faite que Montaigne"


Diderot Pensées philosophiques XXVII Flammarion-Le Monde de la philosophie 2008 p. 26
images : Montaigne peintre inconnu - Diderot par Louis-Michel Van Loo

mercredi 21 janvier 2009

OBAMA... Etats-Unis

Les États-Unis (pas l’Amérique !) ont un nouveau président. Les États-uniens (pas les citoyens du monde !) ont un nouveau dirigeant. Après huit années de désert intellectuel et moral qui laisse ce pays dans un état de déliquescence avancée, la planète dans les affres de l’asphyxie et de terribles guerres militaires et commerciales, l’espoir est enfin permis ! Ce président Barack Obama vient de prononcer des mots forts. Il a promis de "dépenser avec sagesse", de "gérer en pleine lumière", parlé d’ "humilité", "retenue", "paix", "courage", "dignité", "paix" encore, "respect", "égalité", "paix" toujours. On mesure le changement avec la présidence précédente ! Mais il a dit aussi "Nous n’allons pas nous excuser pour notre façon de vivre" et ajouté que la question ne se posait pas de savoir si "le marché est une force du bien ou du mal", affirmant ainsi que la présence au monde des États-Unis ne changerait pas de nature, que leur culte du libéralisme ne serait pas ébranlé, que… rien n’allait changer de fondamental sous le soleil qu’il s’apprête en outre à "dompter", tout comme "le vent" et "le sol". Et il a martelé afin que tous l’entendent bien que "nous, Américains, sommes prêts à nouveau à jouer notre rôle de dirigeant" dans le monde. Phrase clé s’il en est, que nous pouvons traduire plus directement ainsi : attendez-vous, vous citoyens du monde, à devoir adopter davantage encore demain notre mode de vie, nos habitudes alimentaires, notre conception de l’économie et de l’harmonie sociale, notre gestion des ressources de la planète, notre ordre international ! Autrement dit : sachez, vous peuples de la terre qui m’entendez, que les États-Unis sont le modèle absolu et qu’ils ne renonceront jamais à vous soumettre à leurs canons culturels, sociaux et économiques, voire… aux autres !
Certes, l’ère Obama qui s’ouvre tranche avec l’ère imbécile et criminelle qui vient de s’achever… certes, elle promet des aménagements sociaux et un retour à des valeurs piétinées par la précédente équipe… certes, elle ouvre des perspectives de respect du droit… mais elle promet de renforcer en même temps cette suprématie incarnée déjà par un Roosevelt responsable à Yalta (avec l’aide de ses complices) d’un désastreux partage du monde, Roosevelt auquel se réfère souvent le nouveau Président.
L’enthousiasme ambiant, l’obamania qui fait tourner la tête à plus d’un humain de notre temps, de quelque pays qu’il soit, l’émotion vraie que soulève l’accession au pouvoir états-unien de cet homme dont la naissance ne portait que promesses d’exclusion, sont probablement l’un des plus beaux cadeaux offerts en ce moment à l’humanité souffrante ! Mais ils sont aussi le plus redoutable outils mis entre les mains du fin politique Obama qui pourrait profiter de ce consensus mondial pour asseoir davantage encore la domination de son pays sur l’ensemble de la planète !
L’homme paraît être des plus honorables et admirables que l’Histoire ait produits. Mais le système qui porte le politique fait la preuve en ce moment même de sa dangereuse perversité !
Suivons de près, par exemple, les prochaines négociations et décisions de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Elles nous diront si le vent du respect des peuples et des cultures souffle vraiment désormais d’outre-Atlantique, ou si… à l’Ouest… rien de nouveau !
Ne pas vendre la peau de l’ours… bien sûr, mais se souvenir toujours que, des États-Unis (qui ne sont pas l’Amérique !) et de son nouveau Président, nous pouvons craindre le pire et… attendre le meilleur !
Vive l’espoir !
photo source inconnue merci de m'en indiqur l'origine pour mention

samedi 17 janvier 2009

Hugo : La République

La grande République a des griffes fatales.
Gare à ceux qui voudraient, sans être les vrais mâles,
Sans être les époux réels et sérieux,
Faire accepter au fond des bois mystérieux
Leur virilité fausse à la rude femelle !
Pallas demanderait de quoi Davus se mêle ;
La géante serait peu tendre au myrmidon ;
S’il osait essayer un instant d’abandon,
L’ongle altier pourrait bien maltraiter cette nuque ;
Ce n’est pas sans danger parfois qu’une perruque,
Eût-elle un aspect fauve et d’âpres épaisseurs,
Prend des airs de crinière aux yeux des connaisseurs ;
Je ne conseille pas au sieur Scapiglione
De faire le lion auprès de la lionne.

Victor Hugo Les Années funestes Paris 16 Octobre 1871 éd. L’Intégrale/seuil 1972 p. 188
image : dessin de Victor HUGO plume et lavis encre de Chine

vendredi 16 janvier 2009

La Malédiction des louves...

Quel bonheur, hier après-midi ! Reçu par la chaleureuse journaliste et talentueuse écrivain Elise Fischer dans les studios parisiens de RCF pour une heure de radio, en compagnie de Gilbert BORDES. Plaisir de parler de mes livres TERRE et Lumière d'Aurore, certes, mais plaisir plus intense encore de rencontrer cet auteur dont, de L'Angélus de minuit à La Peste noir, en passant par L'Heure du braconnier, les romans me transportent depuis toujours. Plaisir... bonheur plutôt, de l'entendre parler de ses livres, bien sûr, de sa vie d'homme simple amoureux des choses simples et vraies, de son exploration incessante de l'âme humaine, de sa passion pour... la lutherie, du bois dont on fait les beaux violons, des arbres qui nous l'offrent, ces arbres qui savent "sonner" au toucher pour qui sait... les entendre ! Quoi de plus beau qu'un bel érable ondé et ses promesses de vibration sous l'archet ? Quoi ? L'âme humaine, si secrète et essentielle serait-elle de ce même bois que l'âme du violon, cette pièce si secrète et essentielle dont dépend l'intensité de l'expression, le juste et l'harmonieux ? Oui, bonheur d'entendre Gilbert Bordes ! Et... de le lire !
Je n'ai pas encore lu son dernier livre, mais je cours me le procurer ! Le voici :
Observateur sans pareil des travers de l’âme humaine, Gilbert Bordes s'est inspiré d'une histoire vraie pour son nouveau roman : La Malédiction des louves. En cette fin des années 1970, dans un village de Touraine, la fabrique de meubles dirigée d’une main de fer par l’intransigeant Martial Peyrignac vit des heures sombres. Faute de trouver rapidement de l’argent frais, la fabrique est condamnée à déposer le bilan. Mais l’entrepreneur semble ne pas en tenir compte. Il reste sourd à la proposition d’aide de son frère, avec lequel il est brouillé depuis la Libération, et aux revendications de ses employés, très remontés contre leur patron. Un événement tragique vient bientôt empoisonner une atmosphère déjà délétère : le cadavre du frère de Martial Peyrignac, Louis, est retrouvé près du moulin des Louves, jadis théâtre d’un fait divers sanglant. La malédiction des louves se serait-elle réveillée ? Un second crime, commis quelques heures à peine après le premier, plonge le village dans la stupeur. Cette fois c’est le maire de la commune, médecin et rival de Peyrignac, qui en est la victime. Comment ne pas soupçonner le chef d’entreprise d’être à l’origine de ce double assassinat ? La population en est fermement convaincue, tout comme la justice, qui le condamne à la réclusion à perpétuité. Rapidement dessaisi du dossier, le commissaire Puylieut a toutefois l’intime conviction que le meurtrier court toujours... Par amour pour la belle Virginie, la fille de Martial Peyrignac, et contre l’avis de sa hiérarchie, il décide de reprendre l’ enquête à son compte.
Si le coeur vous en dit !
Romancier des situations contemporaines (Le Porteur de destins, prix Maison de la presse ; La Nuit des hulottes, prix RTL/Grand Public), Gilbert Bordes s’est aussi révélé grand romancier de l’Histoire avec Les Frères du diable (Robert Laffont, 1999) et Lydia de Malemort (2000). La Malédiction des louves est son vingt-troisième roman.
italique : présentation de l'éditeur Robert Laffont
La Malédiction des louves éditions Robert Laffont nov. 2008

dimanche 11 janvier 2009

Laon... cathédrale

L'Eglise aurait-elle été instituée pour être le reliquaire des enfances perdues ?
Roger BICHELBERGER Le Maître de Nollet éd. Fates 2008 p. 55
image : les boeufs de la cathédrale de Laon photo GL 12 02 08

jeudi 8 janvier 2009

Liberté, Volonté, Passion... KANT

Il ne suffit pas d’attribuer, pour quelque raison que ce soit, la liberté à notre volonté si nous n’avons pas de raison suffisante d’accorder aussi cette même liberté à tous les êtres raisonnables. Car, étant entendu que la moralité ne nous sert de loi qu’en tant que nous sommes des êtres raisonnables, elle doit valoir aussi pour tous les êtres raisonnables, et puisqu’elle doit être dérivée uniquement de la propriété de la liberté, il faut aussi prouver que la liberté constitue une propriété de la volonté de tous les êtres raisonnables, -et il ne suffit pas de la démontrer à partir de certaines prétendues expériences de la nature humaine (ce qui au demeurant est absolument impossible et ne peut être établi qu’a priori), mais on doit la prouver comme appartenant à l’activité d’êtres raisonnables en général doués d’une volonté.
Kant Fondation de la métaphysique des mœurs 2ème section éd. Flammarion 04/08 p.148

dimanche 4 janvier 2009

DAKAR

Ils sont partis !
Après avoir ravagé l’Afrique, ils vont mettre la pagaille, semer leurs miasmes, violer la nature et tuer des vies (végétales, animales et/ou humaines) en Amérique du Sud. Comme si les pays de ce sous-continent en souffrance n’avaient pas besoin d’autre chose que de la folie de quelques nantis avides d’une gloriole assise sur la promotion de quelques marques elles mêmes avides de profits !
Ils sont partis, et des porte-voix officiels et officieux nous les présentent comme des héros, ces aventuriers de chiffon, alors même qu’ils sont l’exemple à ne pas suivre de désoeuvrés en mal de sensations chèrement payées par l’environnement !
Bien sûr, on nous objectera que c’est pour porter là-bas les bienfaits du progrès, de la technique, des fruits de la recherche, de la conscience humanitaire, comme autrefois on nous a fait le coup des pompes pour le Sahel… bien sûr on nous expliquera que notre sécurité routière profite largement des expérimentations faites par les véhicules sur des pistes d’enfer… bien sûr on tentera de nous convaincre que la pseudo-aventure vécue là-bas est un vrai moteur pour des jeunesses en proie au doute, et que ce faux-rêve sera générateur de passions utiles à notre société… bien sûr ! Mais on ne justifiait pas différemment les massacres coloniaux d’hier !
Derrière les pantins-sandwichs qui s’agitent sur des engins dégueulants d’huile de vidange, de gaz à effet de serre, et de vacarme à tuer dans l’œuf tous les poussins d’espèces protégées, se dissimulent les vrais acteurs d’une tragédie que nous partageons malgré-nous : les marchands internationaux de ferraille, de plastique, de carburants et d’images, fossoyeurs de la planète !
L’accepte qui peut… le refuse qui veut !
image ANDES Fougères arborescentes fotosearch