mardi 20 mars 2012

Montauban-Toulouse

Le traumatisme est grand. Et il a de quoi l’être !
Parce que l’horreur des crimes commis ces derniers jours dans notre pays est insupportable !
De Brest à Strasbourg, et de Lille à Perpignan, nous avons tous la nausée !
Tous ? Presque tous !
Car, quelque part, à Montauban, à Toulouse encore, à Lyon peut-être, à Rennes ou à Nancy, quelque monstre est peut-être en train de graisser son arme, de se préparer à passer à l’acte.
L’état mental de notre société est aujourd’hui tel que le pire peut désormais se produire partout.
On n’instrumentalise pas sans risques les pires pulsions, les plus vieux fantasmes, les plus étroits conditionnements.
Or, depuis plusieurs années, nos «élites » ne s’en privent pas !
Elles prennent un plaisir malsain et intéressé, à des fins de satisfaction de vieilles lunes partisanes ou confessionnelles, surtout de prise ou de séquestration du pouvoir, à jouer avec des allumettes, assises sur un baril de poudre.
Aller recevoir ses insignes de « chanoine » au palais du Latran, et y déclarer solennellement que « l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur », c’est pour le chef d’un Etat républicain et laïc… jouer avec des allumettes !
Donner publiquement des leçons de refondation théologique aux religions, c’est pour le Premier Ministre d’un Etat républicain et laïc… jouer avec des allumettes !
S’allier avec un Etat dont le chef prête serment sur la Bible, condamne et emprisonne arbitrairement ses citoyens de peau noire, et lance à travers le monde des croisades contre « l’axe du mal » (Bush), aller jusqu’à passer des vacances dans son ranch, c’est vouloir, avec lui, faire régresser l’humanité de mille ans, c’est… jouer avec des allumettes !
Jeter un opprobre d’Etat sur la perversité de quelques pratiquants d’autres religions que la majoritaire, en invitant à penser que tous les fidèles de ces religions sont de comparables pervers, c’est… jouer avec des allumettes !
Faire un amalgame entre les coups de colère provoqués par la misère des populations de certaines « zones » et leur appartenance à quelque confession que ce soit, c’est… jouer avec des allumettes !
Faire une généralité nationale d’une rue de Paris transformée en lieu occasionnel de prière, c’est… jouer avec des allumettes !
Ne pas faire appliquer les lois anti-discrimination (y compris homme-femme) votées par le Parlement, notamment en ce qui concerne le recrutement et l’accès aux postes de travail dans le privé et dans le public, c’est… jouer avec des allumettes !
Rappeler, aux tribunes officielles, avec aplomb et certitude dogmatiques, les « racines chrétiennes de la France », c’est… jouer avec des allumettes !
Nous devrions pourtant tous nous souvenir que les mots et stratégies de violence appellent toujours la violence ; alors que les paroles et attitudes d’apaisement produisent parfois la paix !
Et ce n’est pas la prétendue suspension d’une campagne électorale indigne de notre République qui aura changé quoi que ce soit à la situation !
Déjà, du haut des tribunes, à peine séchées les larmes de circonstance, au milieu d’océans de drapeaux tricolores aux couleurs ternies par leur présence en de tels lieux, nous entendons de nouveau, pour tout argument électoral et tout programme, tous horizons confondus, l’escalade des promesses de paradis (fiscal pour quelques amis des amis), l’insulte proférée en boucle depuis des semaines : « Menteur ! »
Pourtant, il leur serait si simple, à ces représentants des « élites » de rappeler ce qu’ont obtenu par la lutte citoyenne nos anciens de la Troisième République, ce respect sur le territoire national de toutes les fois, de toutes les croyances, de toutes les pratiques religieuses, assorti de cette seule exigence : l’interdiction de troubler l’ordre public, cette règle de vie sociale seule capable de permettre l’intégration vraie, cette loi morale plus forte que toutes celles de papier souvent stériles (parce qu’inappliquées) : la LAÏCITE !
Il leur serait tellement facile de rappeler, à condition qu’ils le sachent eux-mêmes, que les racines de notre pays, ne sont pas arrivées dans les malles des premiers bâtisseurs d’églises, toutes les églises, mais qu’elles sont à chercher dans la grotte de Tautavel, et dans l’univers si lumineux des artistes de Lascaux !
Là, comme en d’autres lieux comparables du monde, commence notre histoire commune, notre histoire universelle, certainement même en des temps plus anciens encore à explorer !
Là est notre identité, pas « identité nationale » qui rejette, et produit la division, mais notre véritable identité, l’identité humaine, la seule capable de rapprocher, d’inviter à vivre la FRATERNITE !
Tout le reste n’est que manipulations politiciennes capables de livrer au pire des individus fanatisés et/ou soumis à leurs seules pulsions.
Montauban, Toulouse, la France, L’Europe, la communauté humaine en vivent la terrible démonstration !
Inclinons-nous devant les dépouilles des victimes d’un monde devenu fou par l’imprudence (ou la volonté) de quelques factions terribles, toutes cultures et origines confondues, qui, pour avoir joué avec des allumettes, assis sur un baril de poudre, ont fini par ruiner le fragile équilibre entre sacré et profane que des hommes d’honneur et de cœur avaient réussi à créer en les mettant chacun à leur juste place, il n’y a pas si longtemps.
Inclinons-nous !
Et n’oublions pas que…
Les valeurs d’un Etat démocratique et laïc ne doivent pas être celles d’une religion, quelle qu’elle soit, aussi enracinée soit-elle sur son sol. Elles sont celles qui doivent inspirer le respect de toutes les religions, et leur pratique saine dans les limites du Droit. La Tunisie nous le démontre aujourd’hui même en refusant la référence officielle à la Charia dans sa nouvelle constitution ! Bel exemple de sagesse politique dont devraient s’inspirer tous nos candidats en campagne !
Montauban… Toulouse… inclinons-nous, et…
Méditons, pour… l’action !
Il est encore temps de se ressaisir.

Salut et Fraternité !


Image La mélancolie Domenico FETI (d'après) 1620 détail Musée des Beaux-Arts Nancy

mercredi 14 mars 2012

Vue sur la campagne 3 - Quinquennat de sept ans !

Sauvés !
Le candidat-président vient de nous le dire avec une emphase et un faste inoubliables : « Il a appris ! Il a compris ! »
Cinq ans de vie au palais de l’Elysée et d’exercice du pouvoir lui ont permis de savoir enfin comment fonctionne la société française, comment travaillent les femmes et les hommes de notre pays (quand ils ont du boulot !), comment ils vivent (quand ils ne survivent pas, ou ne se suicident pas au travail !), comment se fabriquent les petites culottes chez Lejaby, l’acier à Gandrange, les panneaux solaires chez « Photoshop » (entreprise chère à son conseiller particulier), comment se conçoivent les horaires flottants de trains, se fixent les tarifs ascensionnels des carburants, s’organise la fuite des capitaux à l’étranger !
Cinq ans de séjours dans les palais de la République (plus les années dans les sous-palais ministériels aussi bien chauffés que Le Palais) lui ont permis de découvrir que Total et ses comparses ne paient pas un centime d’impôt en France alors qu’elle y pompe une grande partie de ses bénéfices directement dans un gisement qu’elle croit inépuisable : la poche de l’automobiliste, que l’école n’est plus efficace (après fermeture des Ecoles Normales et suppression de dizaines de milliers de postes d’enseignants), que les malades n’ont plus accès aux soins (sauf si leur banquier les autorise à choisir l’Hôpital américain de Neuilly !), que les banques n’ont pas réinjecté dans l’économie de production les pactoles offerts sur sa décision par les contribuables mobilisés pour les sauver, que La Poste ne sait plus acheminer le courrier !
Cinq ans de flatteries courtisanes de son entourage lui ont permis de s’apercevoir que le charter n’est pas forcément la solution la plus respectueuse des droits de l’homme pour traiter les effets de l’immigration, que les religions ne s’affrontent que si on les y pousse, que La Princesse de Clèves vaut bien autant pour la culture générale que Disney, que les Etats-Unis ses amis qu’il dit être le « pays le plus libéral de la terre » est le plus protectionniste du monde, que les guerres coloniales de Côte d'Ivoire, d'Afghanistan et d'ailleurs n’ont rien de généreux ni d'honorable (aussi bien pour ceux qui les subissent que pour ceux qui les mènent), que l’Europe existe et qu’elle n’a pas envie de n’être que française, que les syndicats ouvriers et cadres peuvent avoir de bonnes idées (le Médef n'est pas de cette planète-là !)…
Cinq ans de monologue écrit par ses ombres ont donc préparé le Résidant de la République à la tâche qui était la sienne depuis le premier jour de son mandat ! Mais voilà… bien qu’en charge des affaires publiques depuis plus de vingt ans à des postes divers et souvent prestigieux, jusqu’à ce lumineux dimanche UMPiste de Villepinte, il n’avait pas pris conscience qu’il ne savait pas conduire un grand pays comme la France vers des horizons respectueux de la devise républicaine « Liberté-Egalité-Fraternité ».
Maintenant, IL SAIT, et il est capable de mener une vraie bonne politique pour notre pays et pour son peuple, sans doute même pour tous les peuples d’Europe qu'il a entrepris de réformer, car… il a APPRIS, il a COMPRIS ! Alléluia !
Alors, avec le chanoine du Latran si attaché aux « racines chrétiennes de la France », chevalier de l’Ordre espagnol de la Toison d’Or, chantons en chœur : Il est né le divin Sauveur
Alléluia !
Mais il est trop tard !
Dans leur grande sagesse, nos vieux disaient autrefois : "Ce n'est pas quand on a fait dans sa culotte qu'il faut serrer les fesses !"


Trop tard !

Il ne nous reste plus, désormais, qu’à regretter que le quinquennat présidentiel ne dure que cinq ans !
Un quinquennat de sept ans, comme jadis, aurait permis à l'homme providentiel, au terme de son long apprentissage, de bien travailler tout de même au service de notre République pendant deux ans encore !
Mais… c’est fini !
Regrets éternels.
Salut et Fraternité.

vendredi 9 mars 2012

Vue sur la campagne 2 : 8ème coalition !

Menacée à l’intérieur, visée de l’extérieur, la République est en danger !
Retour à une histoire vieille de deux siècles !


Sous prétexte de modernité, les Etats banco-monarchistes d’Europe ont décidé d’assiéger la France. Les mêmes qui avaient déclaré la guerre à notre pays à sept reprises entre 1792 et 1815 pour châtier ces sauvages de Français qui avaient osé se doter d’une… République !
La France subit donc, aujourd’hui, la 8ème coalition.
Conduite par des adjudants-chefs aux ordres des spéculateurs généraux de la planète basés outre Atlantique, armée par les alliés de circonstance (Allemagne, Angleterre, Italie et Espagne, aussi bien mariés que peuvent l’être la carpe et le lapin), avec le soutien logistique des bandits de la finance internationale, mue par des réflexes issus tout droit d’un 18ème siècle croupissant, cette coalition a déclaré une guerre inavouée au peuple français en contestant d’avance son possible choix démocratique présidentiel.
8ème coalition, car…
Comploter ensemble le refus de recevoir le candidat de gauche à la prochaine élection présidentielle, c’est, méprisant les peuples (les leurs et le nôtre !) accourir au secours d’un roi en péril, juché sur un trône branlant, armé d’une main d’injustice baguée d’or et de diamants sur poignet ceint d’une montre Rolex.
Par cette magouille internationale, ces adjudants-chefs avouent leur soumission aux généraux de l’escouade financière imbibée des préceptes criminels de Friedmann (le grand prêtre états-unien de l’ultralibéralisme), leur volonté de mettre les populations d’Europe au service exclusif de leurs patrons, leur mépris violent de la souveraineté démocratique nationale.
Ils devraient s’intéresser un peu plus à l’Histoire qu’à leurs perspectives de carrière dorée ! Ils y apprendraient qu’une telle violence n’engendre toujours que… la violence !
Dernière heure : notre candidat-président sortant a déclaré avec aplomb qu’il « vient de découvrir que nombre d’entreprises du CAC 40 ne paient pas d’impôt en France, dont Total… » ! Puisque ses services de renseignements manquent d’efficacité, je lui conseille de lire attentivement et régulièrement mon blog. Il y aurait découvert cette information dès le 21 juillet 2011 dans mon billet « Paranoïa et politique ».
Entre deux chapitres de La Princesse de Clèves, utiles à sa culture générale, quelques lignes de Laporteplume pourraient, éventuellement, être utiles à la culture citoyenne présidentielle !
Je n’ai sans doute pas les capacités intellectuelles ni la longueur de bras des « élites » qui nous « gouvernent », mais je sais tout de même reconnaître celles et ceux qui me respectent et respectent mes concitoyens, et les autres qui nous prennent pour des imbéciles !
La coupe était déjà pleine depuis longtemps !


Mais, cette fois, trop… c’est trop !


Salut et Fraternité.

vendredi 2 mars 2012

Vue sur la campagne 1 Econo-déconnolâtres

Plus le temps passe, plus la campagne menée par les tenants actuels du pouvoir s’enfonce dans la boue, même par temps sec !
Et leurs propos, s’ils pouvaient -hélas !- se prévoir dans la bouche de candidats marginaux pétris de mauvaise interprétation de l’Histoire et de méconnaissance des valeurs de la République, sont tout simplement avilissants pour la société française quand ils sont tenus par le représentant actuel de l’Etat !
Car enfin…
Déclarer que vouloir imposer les revenus de plus d’un million d’euros par an à soixante-quinze pour cent, c’est vouloir vider la France de sa substance, revient à justifier, puis prendre la défense des nouveaux émigrés avant même qu’ils aient franchi la frontière avec leur butin, et relève de l’invitation à la trahison nationale ! C’est justifier la fuite des aristocrates de 1791 et leur prise d’armes contre la France citoyenne d’alors, justifier encore les vagues de spéculateurs déserteurs du 19ème siècle terrifiés à l’idée de leur hypothétique spoliation par des «rouges partageux », donner raison une fois de plus à ceux qui, au lendemain de l’élection d’un socialiste à la Présidence de la République en 1981, ont fait franchir les frontières de Suisse, du Lichtenstein, du Luxembourg, ou de plus loin, à des valises bourrées de billets de banque et de lingots, privant le pays des moyens indispensables à sa présence active dans le monde !
En 1916, on a condamné à mort pour moins que cela de malheureux soldats qui n’avaient commis que le crime de refuser d’exécuter des ordres imbéciles, comme celui de se glisser dans le pantalon plein de sang et de merde du Poilu copain qui venait de se faire descendre !
Or que seraient ces actuels aristocrates-roturiers de la fortune sans les force et qualité de travail de leurs personnels en général, de leurs ouvriers en particulier ? Que seraient-ils, ces actionnaires-rentiers, sans les plus values dont ils se goinfrent sur le dos de salariés qu’ils ne connaissent même pas ? Que seraient-ils sans l’engagement au quotidien de celles et de ceux qui s’activent dans leurs ateliers et leurs bureaux, qu’ils pressent jusqu’à l’os, puis qu’ils jettent après les avoir remplacés par des esclaves venus d’ailleurs, ou avoir transféré à l’étranger leurs outils acquis parfois grâce à des fonds publics ?
Déclarer avec solennité, dans le flou candidat-Président, que ceux-là expatrieront leur magot pour le protéger contre les décisions à venir de justice sociale (beaucoup l’ont déjà fait !), et que ce comportement de désertion est logique (voire salutaire !), relève de la complicité avec la malhonnêteté de celles et ceux qui considèrent qu’exploiter l’autre, puis s’approprier et dissimuler tous les fruits de cette exploitation, est la loi naturelle et éternelle de cette planète, la loi de la jungle !
La France vaut mieux qu’être mise au service de quelques-uns qui, se donnant des allures de Robin-des-Bois ou d’anges salvateurs, prétendent la servir. Et les travailleurs de notre pays valent mieux que les menaces de ceux qui les font trimer pour… le roi de Prusse !
Quant à parler maintenant d’ « épuration » à propos de la réorganisation nécessaire des services publics tellement mis à mal ces dernières années, c’est insulter notre démocratie et sa volonté de propositions au service de toutes et de tous, c’est vouloir réactiver la « légende noire » des jugements arbitraires, dénonciations à la chaîne, femmes tondues, et exécutions sommaires d’un temps où, suite à l’une des pires tragédies européennes, quelques-uns avaient décidé de diviser les Français, de les opposer les uns aux autres, pour faire oublier les fautes politiques et compromissions d’un Etat qui avait failli à tous ses devoirs. C’est vouloir, aujourd'hui, faire associer une image de honte à celle des candidats qui ont fait un autre choix de société ! C’est vouloir la guerre pour la guerre, pas le débat d’idées.


Indigne !
En sommes-nous là ?
Cherche-t-on à nous faire prendre les vessies des spéculateurs prêts à fuir pour des lanternes ?
Cherche-t-on à faire oublier de récentes années noires ?
Telle serait la volonté des femmes et hommes politiques qui tiennent le haut du pavé (et des micros) en ce moment, qu’ils ne s’y prendraient pas autrement !
Nous reparlerons de ces comportements, hélas, dans quelques semaines, avec les Arcelor-Mital, Petroplus, Lejaby et autres massacrés de notre histoire qui ne sont pas dupes, qui savent que, le monde politique contemporain étant ce qu’il est, selon le grand maître du genre Charles Pasqua… « les promesses n’engagent que ceux qui y croient ! »
Méditons.
Salut et Fraternité !