dimanche 30 octobre 2011

INDIGNATION ou...

« Réjouissons-nous ! »
La France est maintenant à la remorque de l’Allemagne. Et, ensemble, France et Allemagne (avec les autres pays européens con-vaincus de la perfection du système ultra-libéral) sont à la remorque de… la Chine !
« Réjouissons-nous ! » clament nos dirigeants, qu’accompagnent le chœur des vierges ( !?!) de leur cour parle-ment-taire. « Nous avons sauvé l’euro, l’Europe, et le monde ! » Pas moins !
Ils ont surtout sauvé les banquiers, les pétroliers, les patrons délocalisateurs, et les bandits de grand chemin qui rançonnent le peuple à longueur de décision, ceux qui envisagent sans rougir de hausser le taux de la TVA, de sortir les chômeurs des logements sociaux, d’augmenter les cotisations de mutuelle, de punir les malades d’être… malades, de « dérembourser » les médicaments, de fermer les écoles, de vendre les prisons à un grand entrepreneur privé ami, les autoroutes et La Poste à d’autres (tout aussi amis)…
Ils ont surtout sauvé le record d’Europe du nombre de millionnaires détenu par la France, les actionnaires pleins aux as de Total qui vient de pulvériser le montant de ses bénéfices en même temps que de relever encore le prix du carburant (et qui ne paie toujours pas d’impôts en France !), les niches où se cachent des chiens hargneux défiscalisés, les rémunérations des hauts personnages de l’Etat (élus ou cooptés) qui préfèrent plonger les mains dans les poches des pauvres parce qu’ils sont plus nombreux, que dans celles des riches qu’ils prétendent trop rares (et qui pourraient partir à l’étranger si on leur demandait de se comporter, pour une fois, en citoyens dignes) !
« Réjouissons-nous ! »
Ils ont sauvé… leur monde !
Que les humbles crèvent n’est pas leur problème ! C’est leur seule survie qui les préoccupe et, pour elle, celle de leur système !
A quelques députés qui proposaient timidement de se montrer solidaires du peuple souffrant en réduisant sym-bo-li-que-ment leurs avantages financiers et en nature, les autres (y compris sénateurs) ont, d’une seule voix, fait aussitôt savoir que la mesure serait inutile, qu’elle ne rapporterait que des cacahuètes au Trésor ! Et tous, ceints de leur écharpe tricolore, de rester assis sur leurs lingots, tandis que le nombre de chômeurs, mal soignés, mal logés, mal éduqués, mal jugés, mal nourris… explose. Au PARLE-MENT, se TAIRE serait de mise, en ces heures de vraie tragédie !
Ils ont tout perdu, mais ils veulent nous faire croire qu’ils ont tout gagné !
Nous prendraient-ils tous pour des imbéciles ?
Aujourd’hui, le monde est sauvé, paraît-il.
Mais demain ?
Ma conscience citoyenne, celle reçue de mes parents ouvriers, de mes maîtresses et maîtres d’école (au temps où l’école républicaine existait encore), et de l’exemple de quelques responsables politiques respectueux du peuple de notre pays (j’en ai connu ! C’était voilà… bien longtemps !) me dit, maintenant, que :
Il est trop tard pour s’indigner !
Il est urgent de s’insurger !

Salut et Fraternité.

Image Adler Jules La grève au Creusot Musée des Beaux-Arts de Pau photo GL

jeudi 13 octobre 2011

La voix de Pinochet...

« Bolchevik » ! Ai-je bien entendu ?
« Bolchevik » !
Le succès démocratique est tel du côté de la primaire socialiste que la caste attachée exclusivement à ses prébendes et soucieuse de ses seuls intérêts individuels se sent obligée d’aller chercher dans l’histoire du communisme international des références qu’elle agite sous le nez des citoyens comme le matador agite le chiffon rouge au mufle du taureau. Serait-ce que ses chefs n’auraient d’objectif, tout comme le matador, que de considérer l’autre comme une bête destinée à être mise à mort ?
On les savait prêts à tout pour rester au chaud, en compagnie de leurs amis affairistes et banquiers, dans les palais de la République.
N’avaient-ils pas, déjà, relancé la chasse au loup, l’épandage en Bretagne de lisier producteur de meurtrières algues vertes, augmenté la taxation des mutuelles, fermé les écoles publiques pour ouvrir des prisons… privées, bavé sur l’homme d’Afrique, protégé les riches et massacré les pauvres, déclaré des guerres sans la moindre consultation parlementaire, acheté les voix des médecins, des paysans, des indigents chaque jour plus nombreux à grands coups de primes, assassiné la conscience citoyenne à grand renfort de promesses « qui n’engagent que celles et ceux qui y croient », vendu les services publics aux petits et grands amis, mis les Etats d’Europe à genoux devant les « marchés », écouté les journalistes, qualifié d’ « anticonstitutionnel » ce qui exprime l’esprit même de la constitution, manipulé les juges, fiché les élèves dès l’école maternelle, soviétisé à (l’extrême)droite la société française… ?
« Bolchevik » !
Prêts à tout, à davantage même !
Mais...
La situation s’éclaire chaque jour davantage.
D’un côté, terrorisés par les progrès de la démocratie et la voix du peuple enfin audible en politique, ceux qui agitent le chiffon rouge en espérant tuer bientôt la bête…
De l’autre ceux qui réveillent l’esprit citoyen, libèrent les énergies vitales du peuple, et transforment les arènes en forum…
D’un côté, des résidents de niches dorées qui aboient de fureur en voyant passer une caravane de citoyens libres…
De l’autre des femmes et hommes capables de dominer leurs différences pour regarder -et inviter à- regarder ensemble vers un avenir qu’ils voudraient plus serein et plus juste !
D’un côté, une « France du haut » gavée jusqu’à l’indigestion, qui dégueule sa primitive loi de la jungle dans des borborygmes à consonance d’insulte…
De l’autre, une « France d’en bas » qui s’organise, redécouvre les vertus citoyennes que les autres ont dites « ringardes », se range en lignes d’action autour d’une devise résolument moderne : Liberté, Egalité, Fraternité.
« Bolchevik » ?
Le déni de démocratie a toujours engendré les pires dictatures !
« Bolchevik »…
Pour faire le ménage chez l’autre, il faut déjà être propre chez soi !
« Bolchevik » !
Un terrible frisson m’a parcouru quand j’ai entendu ce mot…
J’avais cru reconnaître, venue d’outre tombe, la voix de… Pinochet !
J’ai tendu l’oreille…
C’était celle de Franco !

Salut et Fraternité.



mercredi 12 octobre 2011

La Société des Ecrivains d'Alsace, Lorraine et du Territoire de Belfort (SEAL) vient de couronner mon roman historique "La Fontaine de Gérémoy" de son prix de littérature 2011. J'en suis honoré et très touché.
Ce prix m'a été remis devant une belle assemblée, le 9 octobre, dans les salons de l'hôtel Hilton, à Strasbourg, par Madame Christiane Roederer, présidente de l'Académie d'Alsace, et Monsieur Jean-Michel Jeudy, président de la SEAL. Je les en remercie du fond du coeur.
Voici un extrait de ce livre : l'incendie qui a ravagé le casino de Vittel dans la nuit du 17 au 18 juillet 1920. Avec le personnel, les curistes, la population de la ville et les pompiers, mes héroïnes la Malie et Julie, mes héros Léo et le Polyte, luttent contre les flammes...
Bonne lecture !
Mai et juin avaient coulé lentement sur la ville et dans la station. Juillet promettait un bel été, doux et paisible. La veille, au petit matin, Léo avait réussi à entraîner le Polyte en forêt de La Voivre sous prétexte que, stimulés par les douces pluies printanières, les premiers jaunirés avaient peut-être pointé le bout de leur nez dans les sapinières. Le panier au bras, ils avaient grimpé la Courte Montjoie, franchi la passerelle sur le chemin de fer, arpenté toute la butte sous le Vieûmont et Lorima, étaient rentrés trempés jusqu’aux genoux par la rosée, bredouilles et épuisés. Mais ils avaient repéré les arbres à abattre, à la mauvaise saison, pour le bois de chauffage à venir, s’y voyaient déjà : patates sous la braise, lard à griller sur une baguette de coudrier, rouge du Montfort… Ils feraient du bon boulot, ensemble, dans cette forêt, l’hiver prochain !
-Tu entends ?
Debout sur la porte de la chambre, en panné de chemise, le cheveu en bataille, planté sur deux jambes aussi noueuses que des vieux ceps, Léo se grattait la poitrine d’inquiétude.
-Pour sûr, que j’entends ! Qu’est-ce encore que ça ?
Assis sur le bord de son lit, le Polyte secouait la tête. Il avait du mal à émerger, à cause du verre de vin d’opium avalé le soir, sur ordre du docteur Claudel, pour faire venir le sommeil. Certaines fois, il prenait en plus une infusion compliquée de passiflore, poire du bon Dieu , herbe sacrée , tilleul, camomille dans laquelle il jetait, en plus, dix cônes de houblon de Rambervillers.
-Ça à l’air sérieux ! J’y vais ! lança Léo en sautant dans sa culotte de velours.
-Attends… je viens aussi ! Ils n’auront peut-être pas trop de quatre bras de plus.
Le lourd tocsin de Saint-Rémy tombait sur la ville, répondait à celui de Saint-Louis, aigrelet et lointain. La dernière fois qu’on l’avait entendu, c’était pour l’incendie de la maison Bazelaire, sur la place des Dames, en 1906… en juillet déjà ! Drôle de mois ! Le Polyte se secoua, sauta à son tour dans sa culotte de velours, s’enroula dans la ceinture de flanelle, se précipita dans le couloir. Chien Jaune voulut le suivre. Il le retint « T’es trop jeune pour aller traîner la nuit, lui dit-il en appuyant une bonne caresse sur la tête de la bête qui se mit à geindre. Bien trop jeune ! Tu rencontrerais le loup… qu’est-ce que tu ferais, hein, qu’est-ce que tu ferais ? Il ne ferait qu’une bouchée de toi, mon pauv’tit Chien Jaune ».
Léo tournait déjà derrière de cul de Saint-Privat quand il gagna la rue. Les jointures lui faisaient mal. La tête pesait drôlement sur les épaules. Il força le pas. D’un coup d’œil, il avait pris la mesure du feu qui embrasait le ciel du côté de Gérémoy.
-Nom de Dieu ! lâcha-t-il. Nom de Dieu de nom de Dieu !

Plus ils avançaient vers la station thermale, plus les ténèbres flambaient. N’eût été la crainte d’un vrai drame à découvrir dans quelques enjambées, ils auraient pu admirer les couleurs étonnantes du ciel d’été : à main droite, sur les Seize Mutins, mauve encore de jour naissant dans les derniers voiles de nuit ; à main gauche, croqué dans son bleu de ténèbres, intense et profond, par les toits de nouvelles villas ; devant, incandescent, il bouillonnait de nuées ardentes, crachait des volées d’étincelles qu’une jeune bise portait loin vers le sud par-dessus la ville.
-Nom de Dieu de nom de Dieu !
Poings serrés dans les poches, le Polyte mâchonnait sa surprise en marchant, et sa colère. Il forçait encore le pas, n’arrivait pas à rejoindre Léo qui courait presque devant, se retournait de temps en temps, lui lançait des « Alors, tu viens… plus vite… plus vite ! »
-Nom de Dieu… il va me faire crever !
Partout, des gens s’agitaient, un seau à la main, une cuvette, une bassine, un pot de chambre, un faitout même, s’interpellaient, s’encourageaient, envoyaient chercher des renforts, des récipients, des bras, des échelles… Toute la ville était dans la rue, et convergeait vers le brasier.
-Le casino !
-Mais non, c’est le Grand Hôtel ! Pourvu qu’il n’y ait plus personne dedans !
-Mais non… c’est le casino !
Des charrettes de paysans circulaient dans tous les sens, des hommes tiraient une pompe à bras de la brasserie Samaritaine en hurlant « Place ! Place ! Place… » tandis qu’un autre, perché sur la machine, casqué à la hussarde, agitait comme un fou le battant d’une cloche… « Place ! Place ! Place ! »
-C’est le casino !
-Le casino !
Déjà le pavillon central était la proie des flammes. Les colonnes de Garnier, son dôme disparaissaient, avalés par les fumée et les langues de feu qui montaient en tourbillonnant dans le ciel, se jetaient sur les grands arbres du parc, menaçaient de s’abattre sur le théâtre et les hôtels voisins, et de les embraser à leur tour.
-Heureusement que le lieutenant Bidault a sorti son cheval pour l’entraîner à quatre heures du matin ! C’est lui qui a vu ! Il a donné l’alerte aussitôt… commentait l’un.
-Si c’est pas malheureux, un si beau bâtiment, partir en cendres, comme ça ! ajoutait l’autre.
-Vous feriez mieux de venir faire la chaîne, vous autres ! C’est pas avec la langue qu’on va l’éteindre ! hurla un troisième, écarlate et ruisselant de sueur. Faut aller puiser l’eau à l’étang… allez !
Ils y allèrent, tous, hommes, femmes et enfants, jeunes et vieux, fonctionnaires de ministères en cure et paysans en nage, forts des halles, terrassiers, malades et estropiés, artisans et commerçants, militaires aux eaux et ecclésiastiques en soutane, ouvriers de la Société, qui se passèrent de bras en bras des milliers de litres d’eau pour ajouter au pissat des pompiers dont l’énergie et les machines ne suffisaient pas à faire monter le jet des lances jusqu’au toit du casino.
Soudain, un cri :
-Kielwasser ! Reviens… Kiel…
Trop tard ! N’ayant pas vu sortir tous les occupants du casino, le veilleur s’était précipité dans la fournaise. On l’aperçut une dernière fois dans l’escalier, courant vers l’étage au moment où Goudon, le directeur, jaillissait par la verrière côté théâtre, les bras chargés des fonds, des caisses de jetons, des livres de comptes qu’il avait voulu sauver pour que l’activité pût continuer. Il avait bien conscience qu’il y allait de la survie de la station ! On vit aussi Jean Bouloumié errer dans les flammes à la recherche de possibles victimes, prendre des risques terribles pour sauver celles et ceux et le matériel qui pouvaient encore l’être.
-Le voilà !
Le fantôme de Kielwasser apparut soudain. On le vit trébucher dans l’escalier ; on se précipita, l’empoigna, le traîna sur la terrasse. Il râlait. Son visage n’était plus qu’une horrible brûlure, et ses mains, et ses pieds dont la peau s’arracha avec les chaussures. Il n’avait trouvé personne dans l’étage. Aucune victime. « Dieu soit loué ! » souffla-t-il. Puis il perdit la conscience dans les bras de ses sauveteurs.
Alors, dans des craquements sinistres et un grondement infernal, le dôme central s’effondra. De gigantesques tourbillons s’élevèrent dans le ciel laiteux. Des fumées âcres et fétides roulèrent sur les façades carbonisées. La foule poussa un grand cri. Des javelots enflammés jaillirent de la ruine. Les premiers hommes de chaîne bondirent en arrière. Aucun ne fut touché !

À l’heure où les paysans harassés regagnaient l’étable pour la traite matinale des vaches, il fallait bien se rendre à l’évidence : l’hôtel du Parc et le théâtre étaient sauvés, ainsi que le salon de lecture où les jeux pourraient reprendre le soir même, mais l’œuvre de Charles Garnier n’était plus qu’un monceau de pierres, de poutrelles tordues et d’éclats de verre sous des tonnes de gravats et un lit de cendres !
-Depuis quand êtes-vous là ?
Assis sur un banc près du Pavillon des Demoiselles, les deux hommes reprenaient leur souffle. Léo tourna la tête. Noire comme un chauffeur de locomotive, Julie se tenait derrière eux, le cheveu emmêlé, la robe échancrée sur une poitrine généreuse, les bras gantés de suie, de chaux et de poussière. Elle vint s’asseoir à côté du Polyte assommé par les restes de vin d’opium dans ses veines et la fatigue.
-Où étiez-vous ?
Elle les regardait comme si elle les voyait pour la première fois, les dévisagea pour être sûre de les avoir reconnus sous leur masque de crasse, jeta un coup d’œil à sa robe sale, ses mains, toucha son front, ouvrit les bras comme pour dire « c’est ainsi… nous sommes aussi dégoûtants, vous et moi ! », se pencha vers le Polyte…
-On pue, tu ne trouves pas… on pue le carnage !
Elle se leva, esquissa un pas de danse qui montra ses genoux couronnés de charbon, se mit à rire d’un rire sonore et cristallin. Du plus loin qu’on pût l’entendre, on se retourna.
-On était là, au milieu de la chaîne, répondit le Polyte.
-Derrière l’hôtel du Parc, précisa Léo. On est arrivés dans les premiers. Et toi ?
-Moi ? À votre avis ?
D’un même haussement d’épaules, les hommes avouèrent leur ignorance.
-J’étais avec ceux qui balançaient des seaux d’eau sur le théâtre, pardi ! Où vouliez-vous que je sois… dans mon lit ?
Elle se remit à rire, d’un rire convulsif qui trahissait sa détresse et sa fatigue, sa fierté aussi de savoir que ses deux lascars avaient participé à l’élan de tous.
-Venez ! On va aller se laver et se reposer. On l’a bien mérité, non ?
Elle avait l’air d’une combattante à l’issue de la bataille, d’une déesse de la terre surgie des flammes pour montrer l’autre chemin aux hommes. Elle pivota une fois encore sur place, fit virevolter son jupon taché de coulasses noirâtres, tendit une main à chacun… belle, très belle !


La Fontaine de Gérémoy roman historique éd. Presses de la Cité-Terres de France 2011

dimanche 2 octobre 2011

Crime contre la Société

Voici, maintenant, les flics véreux !
Après les ministres vénaux, les juges complices, les banquiers spoliateurs, les parlementaires bien nourris complaisants, les présidents gagas de circonstance, les laboratoires assassins, les patrons délocalisateurs, voici… les flics véreux !
Pas nouveau, certes ! On disait « ripoux », autrefois ! Un film leur a même été consacré par Claude Zidi.


Mais, ajouté à la liste déjà insupportable des fautes commises par celles et ceux qui se prétendent nos élites, ce comportement délictueux prend des allures de crime contre la société !
Crime contre la société !

Ce délit n’existe pas encore dans notre dictionnaire juridique.
Je propose de le baptiser et de l'y introduire d’urgence, puisqu’il est déjà, de plus en plus présent, dans les faits de notre quotidien.
A l’heure de la réintroduction à l’école d’une morale pour « France d’en bas », de la proposition d’une « règle d’or » destinée à plomber toutes celles et tous ceux qui n’ont pas contribué à la ruine actuelle de notre pays en blanchissant les fossoyeurs (ses auteurs !), de l’imbécile illumination d’une « allégeance aux armes » par un parlementaire en mal de notoriété, cette notion devient essentielle.
Crime contre la Société !

Chaque citoyen aurait ainsi la possibilité, voire le devoir, de (ou de faire) mettre en cause tout individu (élite ou non, squatteur ou non des palais nationaux) au comportement irrespectueux des règles et lois de notre République sans cesse bafouées maintenant par ceux-là même qui les conçoivent et les votent.
Dessaisissement d’un juge trop honnête, couverture d’un labo trop aventureux, d’un patron trop attaché au droit de cuissage vernaculaire ou à l’esclavage lointain, dissimulation de détournement de fonds publics ou d’abus de bien sociaux, promesses électorales sur fond d’escroquerie politicienne, deviendraient ainsi passibles, au lieu d’une cour correctionnelle ou du théâtre de boulevard de la Cour de Justice de la République, d’une Cour d’Assises fonctionnant sous le regard et avec la participation active des citoyens.
Le meurtre et le viol ne devraient pas être les seuls crimes à devoir être jugés ainsi.
Les actions de celles et ceux qui affament leurs contemporains par la création de réseaux d’entente commerciale illicite, qui procèdent à des licenciements boursiers, qui siphonnent l’argent du contribuable à des fins partisanes, personnelles et/ou pour le bonheur de leurs actionnaires , qui envoient les services secrets fouiller dans les ordinateurs de journalistes, qui posent des menottes banquières à la presse afin de mieux manipuler l’opinion, qui donnent chaque jour des leçons de morale en s’affranchissant sans cesse de ses règles essentielles, qui massacrent l’avenir de nos jeunes en massacrant l’Ecole, qui vendent les services publics à des amis privés… relèvent de cette notion fondamentale de crime contre la société.
Les criminels de guerre ne devraient pas être les seuls à devoir être jugés.
N’oublions jamais que, avant de devenir l’un des pires criminels de guerre de l’histoire de l’humanité, Hitler a d’abord été… un criminel de paix ! Tous les dictateurs fous sont passés par ce chemin aux allures ordinaires.
Les crimes contre l’humanité commencent toujours par… des CRIMES CONTRE LA SOCIETE !
Or nous sommes, aujourd'hui, engagés dans cette voie redoutable !
Sachons donc rappeler à celles et ceux qui, chaque jour, sous prétexte d’affaire d’Etat, de Secret défense ou de discrétion industrielle, mentent effrontément et commettent ces crimes chaque jour impunément sous nos yeux, que la conscience républicaine du peuple existe et que, tôt ou tard (si possible avant la catastrophe en vue), ils devront rendre des comptes !

Qu'ils soient ministres, patrons de banque, producteurs de chocolat ou de tisane, propriétaires de laboratoires, pneutiers, métallurgistes, voituristes ou serviteurs de monarque, il ne leur suffira pas, ce jour-là, d'affirmer que leur nom ne figure pas dans la liste des "ripoux", de répondre qu'ils ne savaient pas ou qu'ils ont oublié !

L'anosognosie... une fois, peut-être. Pas deux !
A bon électeur entendeur…
Salut et Fraternité !

Image couv. de Au Plaisir d'Ena Gilles Laporte éd. DGP Québec 2001 ph. Christophe Voegelé