dimanche 2 décembre 2018

Hugo : Discours sur la misère (1849)




Actualité de 1849... 2018 ?



Victor HUGO
Discours sur la misère
Assemblée nationale - 9 juillet 1849

"Je ne suis pas, messieurs, de ceux qui croient qu’on peut supprimer la souffrance en ce monde ; la souffrance est une loi divine ; mais je suis de ceux qui pensent et qui affirment qu’on peut détruire la misère.
Remarquez-le bien, messieurs, je ne dis pas diminuer, amoindrir, limiter, circonscrire, je dis détruire. La misère est une maladie du corps social comme la lèpre était une maladie du corps humain ; la misère peut disparaître comme la lèpre a disparu. Détruire la misère ! Oui, cela est possible ! Les législateurs et les gouvernants doivent y songer sans cesse ; car, en pareille matière, tant que le possible n’est pas fait, le devoir n’est pas rempli.
La misère, messieurs, j’aborde ici le vif de la question, voulez-vous savoir jusqu’où elle est, la misère ? Voulez-vous savoir jusqu’où elle peut aller, jusqu’où elle va, je ne dis pas en Irlande, je ne dis pas au Moyen Âge, je dis en France, je dis à Paris, et au temps où nous vivons ? Voulez-vous des faits ?
Mon Dieu, je n’hésite pas à les citer, ces faits. Ils sont tristes, mais nécessaires à révéler ; et tenez, s’il faut dire toute ma pensée, je voudrais qu’il sortît de cette assemblée, et au besoin j’en ferai la proposition formelle, une grande et solennelle enquête sur la situation vraie des classes laborieuses et souffrantes en France. Je voudrais que tous les faits éclatassent au grand jour. Comment veut-on guérir le mal si l’on ne sonde pas les plaies ?
Voici donc ces faits.
Il y a dans Paris, dans ces faubourgs de Paris que le vent de l’émeute soulevait naguère si aisément, il y a des rues, des maisons, des cloaques, où des familles, des familles entières, vivent pêle-mêle, hommes, femmes, jeunes filles, enfants, n’ayant pour lits, n’ayant pour couvertures, j’ai presque dit pour vêtement, que des monceaux infects de chiffons en fermentation, ramassés dans la fange du coin des bornes, espèce de fumier des villes, où des créatures s’enfouissent toutes vivantes pour échapper au froid de l’hiver.
Voilà un fait. En voulez-vous d'autres ? Ces jours-ci, un homme, mon Dieu, un malheureux homme de Lettres, car la misère n'épargne pas plus les professions libérales que les professions manuelles, un malheureux homme est mort de faim, mort de faim à la lettre, et l'on a constaté, après sa mort, qu'il n'avait pas mangé depuis six jours.
Voulez-vous quelque chose de plus douloureux encore ? Le mois passé, pendant la recrudescence du choléra, on a trouvé une mère et ses quatre enfants qui cherchaient leur nourriture dans les débris immondes et pestilentiels des charniers de Montfaucon !
Eh bien, messieurs, je dis que ce sont là des choses qui ne doivent pas être ; je dis que la société doit dépenser toute sa force, toute sa sollicitude, toute son intelligence, toute sa volonté, pour que de telles choses ne soient pas ! Je dis que de tels faits, dans un pays civilisé, engagent la conscience de la société tout entière ; que je m'en sens, moi, qui parle, complice et solidaire, et que de tels faits ne sont pas seulement des torts envers l'homme, que ce sont des crimes envers Dieu !
Voilà pourquoi je suis pénétré, voilà pourquoi je voudrais pénétrer tous ceux qui m'écoutent de la haute importance de la proposition qui vous est soumise. Ce n'est qu'un premier pas, mais il est décisif. Je voudrais que cette assemblée, majorité et minorité, n'importe, je ne connais pas, moi, de majorité et de minorité en de telles questions ; je voudrais que cette assemblée n'eût qu'une seule âme pour marcher à ce grand but magnifique, à ce but sublime, l'abolition de la misère !
[...]
Vous n'avez rien fait, j'insiste sur ce point, tant que l'ordre matériel raffermi n'a point pour base l'ordre moral consolidé ! Vous n'avez rien fait tant que le peuple souffre ! Vous n'avez rien fait tant qu'il y a au-dessous de vous une partie du peuple qui désespère ! Vous n'avez rien fait, tant que ceux qui sont dans la force de l'âge et qui travaillent peuvent être sans pain ! tant que ceux qui sont vieux et qui ont travaillé peuvent être sans asile ! tant que l'usure dévore nos campagnes, tant qu'on meurt de faim dans nos villes (Mouvement prolongé), tant qu'il n'y a pas des lois fraternelles, des lois évangéliques qui viennent de toutes parts en aide aux pauvres familles honnêtes, aux bons paysans, aux bons ouvriers, aux gens de cœur ! Vous n'avez rien fait, tant que l'esprit de révolution a pour auxiliaire la souffrance publique ! vous n'avez rien fait, rien fait, tant que dans cette œuvre de destruction et de ténèbres, qui se continue souterrainement, l'homme méchant a pour collaborateur fatal l'homme malheureux. !
Vous le voyez, messieurs, je le répète en terminant, ce n'est pas seulement à votre générosité que je m'adresse, c'est à votre sagesse, et je vous conjure d'y réfléchir. Messieurs, songez-y, c'est l'anarchie qui ouvre les abîmes, mais c'est la misère qui les creuse. Vous avez fait des lois contre l'anarchie, faites maintenant des lois contre la misère !"

Méditons.
Salut et Fraternité !

jeudi 18 octobre 2018



Les Roses du Montfort


A propos de mon nouveau roman publié le 23 août dernier par les Presses de la Cité, communication du beau magazine (n° oct.-nov.) QUESTIONS DE FEMMES :




A Alexandra FOURNIER, rédactrice en chef
à Daniel FAILLET, journaliste...
MERCI  du fond du cœur.
Bonne lecture.
Amitié.

jeudi 23 août 2018

Les Roses du Montfort




J'ai le plaisir de vous annoncer la publication par les Presses de la Cité -collection Terres de France-, ce jeudi 23 août 2018, de mon nouveau roman historique : LES ROSES DU MONTFORT. Il est désormais dans toutes les librairies de France, de Navarre et des pays francophones du monde (Lune et Mars pas encore... bientôt peut-être !).
Présentation de l'éditeur :
"De 1899 à 1920, dans le décor des Vosges et de leurs vignes, le destin de Louise, fille de vigneron, prise dans les méandres de l’Histoire, qui gagne sa liberté et l’amour après sa rencontre avec trois hommes.



Charles Vinot, marié à une dentellière, est l’un des meilleurs vignerons du village. Il est prêt à donner la main de sa fille Louise à Adrien, garçon au physique ingrat, en échange de sa vigne. Louise s’oppose à cette mainmise sur sa vie. Après une tentative de suicide, elle trouve l’amour auprès d’Henri, un ingénieur textile venu du Nord. De leur liaison teintée de violence naîtra un petit garçon, Pierre.

Mais, depuis plusieurs années déjà, le phylloxéra frappe les vignes. Grâce aux conseils d’un pépiniériste vosgien et d’un spécialiste alsacien -au péril de sa vie, Charles franchit la frontière clandestinement pour chercher à Colmar des plants résistants à la maladie-, la vigne des Vinot est sauvée. Printemps 1914, Louise rencontre André, un bel et mystérieux étranger qui, pour échapper à la domination prussienne, a fui la Pologne où il travaillait dans les vignes de la Montagne verte, seul vignoble de ce pays. Août 1914, la guerre éclate. Tous les hommes valides, parmi lesquels Adrien et Henri sont mobilisés. Etranger ignoré des recruteurs, André reste pour aider à la vigne des Vinot, jusqu’au moment où il s’engage pour aller défendre sa nouvelle patrie…



Avec Les Roses du Montfort, Gilles Laporte offre une ode à la vigne, à la terre et aux femmes. Profondément amoureux de sa région, il livre un roman historique qui rend hommage au patrimoine rural, à l’engagement des paysans lorrains et de tous les pays pour la survie de leur culture, à leur courage de citoyens bousculés par l’Histoire, à leur bonheur de travailler ensemble et de s’aimer au pays."

Alors, merci d'accompagner mon héroïne Louise et tous les personnages de ce roman sur les sentiers de la vie... vivons ensemble cette nouvelle aventure
Votre fidélité me touche. 
MERCI.
Amitié.




mardi 20 mars 2018

Russie... Poutine !




Cité avec morgue sur toutes les radios et chaînes de télévision, écrit des centaines de fois par jour à l’acide sulfurique dans tous les journaux papier, ce nom est devenu synonyme de grand méchant loup/fou, dictateur, fossoyeur des libertés publiques et individuelles, va-t’en guerre, empoisonneur international, ennemi public n°1 !
Par ricochet -ou conditionnement préalable- ceux des pays anglo-saxons et de leurs dirigeants sont écrits à l’eau de rose sur du papier de soie et prononcés par des bouches en cul de poule avec une onction ecclésiastique digne des plus manipulateurs discours au contenu lénifiant, associés à Démocratie, Droits de l’Homme, bonheur de vivre dans une société harmonieuse.
L’un et son pays, sont présentés comme les infréquentables, les ennemis du genre humain et de la planète.
Les autres sont mis en avant comme les modèles de respect de tous, de chacun et du monde.
Pourtant…
Le plus sommaire des livres d’histoire -y compris contemporaine- nous rappelle que :
-c’est le peuple russe qui a foudroyé l’empire nazi à Stalingrad, ouvrant la voie au déferlement occidental.
-les pays d’Europe centrale, dont la Russie, ont toujours été des amoureux inconditionnels de la culture et de la langue françaises.
-la Russie se situe en Europe, (« de l’Atlantique à l’Oural ! »), même si son vaste territoire se prolonge jusqu’aux côtes les plus asiatiques du Pacifique
-jusqu’à l’embargo récent et imbécile décidé par la France sur ordre de Washington et de Londres, la Russie était l’un des débouchés les plus importants de l’industrie et de l’agriculture de notre pays.
-l’amitié franco-russe se vivait autrefois au quotidien dans les écoles, les universités, les familles (qui se souvient des « Entremets Franco-russes » créés en 1896 ?)
Le plus sommaire de nos livres d’histoire nous rappelle aussi que :
-les troupes états-uniennes et anglaises ne sont venues « libérer » l’Europe qu’en 1944, bien longtemps après le ménage fait par les Russes à Stalingrad, et qu’elles ne sont venues que pour contrer la progression vers l’ouest du communisme.
-que l’Etat-major de ces « alliés », après avoir fait massacrer 1300 marins français à Mers el-Kébir, a ordonné le bombardement inutile -pour beaucoup la ruine- de nombreuses villes de France entraînant la mort de dizaines de milliers de civils.
-que les Etats-Unis n’acceptent les échanges économiques et culturels qu’à leurs conditions drastiques comportant notamment l’installation de bases militaires colonisatrices, ou le chantage à l’OTAN qu’ils contrôlent.
-que l’Angleterre combat depuis toujours l’idée européenne, le « Brexit » n’étant que le point d’orgue de cette attitude si bien condamnée en son temps par le général de Gaulle.
La liste pourrait être plus longue encore des exactions et crimes des « amis » de l’Ouest, et des liens pacifiques et culturels avec les « ennemis » de l’Est.
Mais suffirait-elle à ouvrir les yeux aux manipulateurs de l’Histoire qui se présentent comme des vecteurs d’un « rêve américain » devenu cauchemar, comme des experts en stratégie politique internationale, et qui ne sont, au final, que les serviteurs de ceux qui, à Londres et Washington, n’ont qu’un objectif : faire de notre Europe -et de notre planète- un marché, une zone de chalandise, une colonie soumise à leurs lois, des Européens que nous sommes des consommateurs, des cons soumis à leurs volontés de domination du monde ?
Qui a déclenché la nouvelle « Guerre froide » si chère aux commentateurs à œillères et « responsables politiques » à intérêt partisan ?
Qui est le véritable « ami » de l’Europe et de la planète (pensons à la réflexion sur l’évolution climatique) ?
Qui a commis les empoisonnements d'Angleterre que, sans résultats d’enquête criminelle internationale, Madame May et son mentor Trump attribuent à Poutine ?
Cette question mérite d’être posée.
La réponse se trouve dans les livres d’histoire contemporaine dont les pages s’écrivent sous nos yeux chaque jour.
Alors… lisons !
Salut et Fraternité

dimanche 11 février 2018

La France n'existe plus !




 

La France n’existe plus !

Il suffit d’écouter les radios, de regarder les télévisions, de lire les journaux « nationaux » pour s’en rendre compte.

N’existe désormais que… PARIS !

Qu’il s’agisse de mouvements sociaux, de manifestations culturelles, d’inondations, de projets sportifs, de vitesse des voitures sur les routes départementales, d’exposition universelle ou de chutes de neige : c’est Paris qui souffre, Paris qui donne le ton, Paris qui est noyée, Paris qui bat les records, Paris qui impose sa lenteur au reste du pays -voire du monde !-, Paris qui décide de rejeter la grande vitrine des savoir-faire français, Paris qui est paralysée, Paris qui rayonne, Paris qui vit !

Le reste du pays n’existe plus que par ses affaires criminelles, telles Grégory, Alexia, Lelandais… qui passionnent jusqu’à suffocation les… Parisiens.

De temps en temps, la côte ouest gérée par de grands élus devenus plus parisiens que les indigènes (Président de la République, Premier ministre en activité, Premiers ministres en retraite, Présidents de Chambres et autres anciens responsables et hauts fonctionnaires en « disponibilité »…) a droit à un coup d’œil intéressé de Paris, surtout quand il s’agit de faire joujou avec un projet de gigantesque aéroport dédié à Notre-Dame, ou avec une ligne TGV destinée à mettre les plages d’Arcachon, l’île de Ré et les caves de Bordeaux à deux heures de… Paris !

De temps en temps encore, un coup de projecteur fugitif est mis sur la côte du Midi ou des Alpes, qui révèle à tous les ruraux qui s’en tamponnent les embarras de circulation dus aux transhumances saisonnières des… Parisiens !

Pour le reste du pays : RIEN !

On peut crever d’indifférence des « Pouvoirs publics » à Clermont-Ferrand, à Thionville ou à Vesoul… on peut être victime de non-assistance à personne en danger à Auxerre, à Bourges ou à Langres faute de centres de soins… on ne peut plus aller à Vittel-Contrexéville qu’à pied, à cheval ou en voiture sur des routes défoncées malgré la notoriété mondiale de ces deux stations thermales (la ligne ferroviaire 14 qui les desservait a été fermée pour permettre -entre autres- le financement du TGV parisien de Bordeaux)… on balade des heures durant par bus les enfants scolarisés dans toutes nos campagnes (au lieu d’utiliser ce temps à leur apprendre à lire, écrire et compter) au prétexte que l’école coûte cher en milieu rural (qu’il en faut donc de moins en moins pour pouvoir continuer à financer les écoles de prestige de… Paris !)… on ne peut plus envoyer ni recevoir de lettres dans nos villages de « province » faute de bureau de Poste, et on y attend un rendez-vous chez le gynéco, l’ophtalmo, le cardiologue six mois durant dans le meilleur des cas… on y patiente depuis des années devant des ordinateurs rendus muets et aveugles par manque de réseau, et on nous donne pour tout spectacle celui de la mort des abeilles en alternance avec celui des suicides de paysans poussés à bout par l’application criminelle de la loi de la jungle.

Mais à Montbéliard, à Romorantin, à Pont-à-Mousson, à Gaillac, à Saint-Dizier, à Valence, à Epinal, à Oyonnax… on paie, on paie, on paie des Contributions indispensables au développement de l’obésité parisienne, des amendes pour excès de vitesse source de financement pour les infrastructures parisiennes, des taxes nécessaires à l’entretien des populations parisiennes -pour l’essentiel faune des ministères, des grandes administrations, des chapelles masturbo-colonisatrices « culturelles » atteintes de grave pathologie anglomaniaque et d’américanophilie compulsive…- dont les jérémiades douloureuses déferlent sur le pays à intervalles réguliers, tous ces prétendus « otages » de la SNCF, des compagnies aériennes, et des professionnels autoroutiers… quand elles décident d’aller courir le monde, bouche en cul de poule ornée de « Voilà… voilà… voilà… », lunettes solaires de prestige vissées sur le haut du crâne.

De temps en temps, pour amuser ses ruraux, Paris leur installe… un musée (Metz, Lens…) ou leur « décentralise » un Conseil des ministres, histoire de les anesthésier en propageant  les images de l’art officiel et les bonnes paroles de la pensée autorisée, tenter de leur faire croire que là-bas, là-haut… on s’occupe d’eux.

Mais à Montauban, à Nevers, à Troyes, à Verdun, à Sarlat, à Guéret, Saint-Dié-des-Vosges ou Avallon on paie, on paie, on paie et on est silencieux parce que… invisibles !



Cerise sur le gâteau empoisonné : Paris et ses espèces endémiques ou importées font maintenant de cette pseudo France -dont, malgré eux, nous pensons être encore… le corps !- la risée du monde entier par leurs coups de colère contre le ciel qui pisse trop d’eau, les nuages qui larguent trop de neige, le vent qui secoue trop les arbres, le prétendu verglas qui fait trop glisser ces légions de, pourtant, amoureux de la « glisse », contre cette nature de merde qui les empêche de vivre leur vie d’être supérieurs à qui tout est dû, même les tomates en hiver et le ski en été. (Curieux : ces gens-là ne gémissent pas dans les bouchons d’hiver sur la route de Megève, ou les embouteillages d’été vers Saint-Tropez !)

Paris outragée par le ciel…

Paris engloutie par le nouveau déluge…

Paris paralysée par dix centimètres de neige !

On en rit à gorge déployée au Canada, en Suède, en Pologne, même en Allemagne (le prétendu modèle absolu !), en Russie, tous pays où l’on vit dans d’impressionnants mille-feuilles de neige, on s’étrangle de rire devant les images de la télévision parisienne montrant les files de voitures « naufragées », les camions interdits de circulation, les entreprises amputées, les écoles fermées, les rayons de magasins vides, à cause de… trois flocons tombés en février !

Partout on rit de… Paris !

Sauf en « province » où, à Dijon comme ailleurs, la moutarde commence à monter sérieusement au nez des… cocus de la République !

Marre de Paris et de sa faune grotesque qui ridiculise l’ensemble du vrai pays !

Vive le monde rural !

Vive la France ! 
Salut et Fraternité.