vendredi 29 février 2008

Hector et Achille


Deux de mes chats...

PREDATEURS...

Le mot prédateur désigne, à la fois, l’animal qui se nourrit de proies, et l’humain qui survit grâce à la chasse et la cueillette. Depuis quelque temps, il désigne aussi -et justement- le délinquant sexuel à l’affût d’une victime capable d’assouvir son autre… faim !
Mais il n’est pas encore utilisé pour nommer ces organisations états-uniennes embusquées dans les ruelles de l’économie internationale, prêtes à fondre sur des entreprises dont les profits deviendraient leur aliment : les fonds de pension !
L’état de son économie est tel que ce pays, premier du monde et exemplaire dans tous les domaines nous dit-on, les États-Unis, est incapable aujourd’hui de financer, entre autres, sa propre santé, son éducation et sa vieillesse. À tel point que rien n’intéresse ces fonds de pension exsangues que… le sang de leurs victimes ! Ces organisations ne peuvent même pas revendiquer le terme de charognards -le charognard faisant œuvre de salubrité publique en débarrassant la nature de ses cadavres-, puisque leurs proies sont des organismes bien vivants, ces entreprises qu’elles paralysent d’abord, saignent ensuite, dépècent enfin, dont elles dévorent les morceaux en grande réunion de retraités gavés de boisson gazeuse à la cocaïne.
Criminelles !
Car prendre la vie à l’un pour l’entretenir artificiellement chez l’autre (quelles que soient les motivations ou besoin de cet autre) est criminel !
Ainsi voit-on naître chaque jour de nouveaux champs de ruines matérielles et humaines partout dans le monde, en Europe notamment. Et ce, dans tous les domaines de l’industrie, du service, ou de… la création artisanale. Champs de ruines dont la seule éphémère -et douteuse- justification aura été de maintenir sous perfusion un moribond condamné depuis longtemps par une maladie mentale incurable qui pousse ce pays à mettre la terre entière et tous ses peuples à son service exclusif : l’impérialite aiguë !
Mais que ces fonds vampires prennent garde : la violence appelle toujours la violence !
Et il leur sera bien difficile, un jour, de se faire passer une nouvelle fois pour… des victimes !
Dépouiller l’autre de ce que je crois être la solution à mon problème n’a toujours été que dangereuse illusion !
C’est en moi que se cachent le secret de ma propre vie et les moyens de l’assumer. En moi seulement !
Tout le reste n’est qu’œuvre de… prédateurs !

mercredi 27 février 2008

GIBRAN : Joie et tristesse...


Libanais, né en 1883, mort en 1931, Khalil Gibran a écrit :


Je dois aux femmes tout ce que j'appelle "Moi", depuis que je suis bébé. Les femmes ont ouvert les fenêtres de mes yeux et les portes de mon esprit. S'il n'y avait pas eu la femme-mère, la femme-soeur, la femme-amie, j'aurais dormi parmi ceux qui cherchent la tranquillité du monde en ronflant.



Extrait de LE PROPHETE :
Alors une femme dit,
Parle-nous de la Joie et de la Tristesse.
Et il répondit :
Votre joie est votre tristesse démasquée.
Et votre rire fuse du même puits que vos larmes remplissent.
Et comment pourrait-il en être autrement ?
Plus la peine évidera votre être, plus la joie y tiendra.
N'est-ce pas la même coupe celle qui contient votre vin et a été cuite dans le four du potier ?
Et le luth qui apaise votre âme n'est-il pas fait d'un morceau de bois évidé avec des larmes ?
Quand vous êtes joyeux, regardez en profondeur votre coeur et vous remarquerez que c'est seulement ce qui vous a déjà donné de la tristesse qui vous cause de la joie.
Quand vous êtes tristes, regardez à nouveau en votre coeur et, en vérité, vous verrez que vous pleurez sur ce qui fut votre plaisir.
Certains d'entre vous disent "La joie est plus grande que la tristesse " et d'autres disent "Non, la tristesse est la plus grande."
Mais je vous dis moi qu'elles se révèlent inséparables.
Ensemble elles s'en viennent et quand l'une s'assoit seule à votre chevet, rappelez-vous que l'autre est assoupie dans votre lit.
Khalil GIBRAN LE PROPHETE éd. Albin Michel 1991

mardi 26 février 2008

Réponses...

Cécilia (Cécilia ?!?) m'écrit, à propos d'un curieux (et condamnable) comportement présidentiel :
"... Il n'a pas trouvé une vache bonne à traire selon ses critères. Cela le rend fou ! Meuhhh..."
C'est probablement la bonne explication, vu le prix... du lait ! Notre (nos) élu(s) n'a (n'ont) probablement plus les moyens de faire son (leur) beurre ! Meuhhh !
Oui, Louise, le philosophe Raymond Ruyer est sans doute à l'origine (avec quelques autres) d'une réflexion qui, chez moi, dure depuis maintenant plus de quarante ans. Je conseille, pour entrer dans son monde, de lire Le Sceptique résolu qui marie avec bonheur profondeur de pensée et... humour.
Quant à vous, Micheline, merci de transmettre mon billet SNCF à... la SNCF ! Peut-être ses arcanes syndicaux trouveront-ils la situation décrite incompréhensible et/ou, pour le moins... anormale ! Je suis un voyageur, certes, mais je n'aime pas pour autant me faire trop... balader !
Amitiés !

lundi 25 février 2008

abeilles... insultes !


Nous sommes décidément entrés dans une nouvelle ère de pouvoir !
Hier, nos politiques se référaient à des valeurs comme la notion de citoyenneté, celle de devoir envers l’autre et la Nation. Le respect de la liberté, individuelle ou collective, et de la dignité, était le fondement même de nos Droits de l'Homme et du Citoyen, et le moteur de l’action publique…
Heureux temps que ceux-là !
Aujourd’hui, c’est l’insulte qui est devenue le moteur de ceux qui, choisis par le peuple pour gouverner le pays et tenter de le faire grandir, devraient être exemplaires.
Dans le même temps (ou presque) un Président de notre République traite l’un de nos concitoyens de « pauvre con ! » (lors de l’inauguration du Salon de l’Agriculture, samedi à Paris), et l’un de ses ministres (celui de l’Agriculture) décide d’autoriser l’utilisation (donc la commercialisation !) d’un insecticide à base de thiamétoxam dont seuls la couleur et le mode d'application diffèreraient de ceux qui avaient été interdits pour cause de destruction massive des abeilles.
D’une part, insulte à un homme… d’autre part, insulte à la vie !
Comment, dès lors que cet exemple est donné par le haut (se souvenir de la raffarinade France d’en haut, France d’en bas), oser imaginer que le bas que nous sommes puisse respecter ce que la police du haut voudrait imposer ? Comment ?
Les codes moraux ne sont-ils destinés qu’aux petits, qu’aux sans grades, qu’aux citoyens sans écharpe ni prébende, qu’aux consommateurs-esclaves des grands producteurs nationaux et internationaux (comme, autrefois, lorsque le Roi de Droit Divin, sacré à Reims, collectionnait les poules -pas seulement au pot- et maîtresses, tandis que les curés condamnaient leurs ouailles coupables… d’adultère) ?
Les lois à répétition produites chaque jour ne sont-elles qu’à destination des humbles ?
Méditons Descartes (qui, au même titre que le Jésus de Lyon ou le Cassoulet de Catelnaudary, pourrait faire l'objet d'une procédure d'inscription au patrimoine mondial de l'UNESCO) : La multitude des lois fournit souvent des excuses aux vices, en sorte qu’un État est bien mieux réglé lorsque, n’en ayant que fort peu, elles y sont fort étroitement observées ! (Discours de la Méthode – 1637).
Ou bien…
N’y aurait-il plus désormais qu’une loi : celle d’un plus fort sacralisé par la bourse et… une vision pervertie du… suffrage universel ?
En cette période de campagne (électorale) et renaissante (de ma fenêtre, j’observe le nuage vert des pratiques agricoles intensives) voilà quelques questions qui méritent peut-être d’être posées.
Peut-être…

samedi 23 février 2008

SNCF : aventures ferroviaires...



= Mardi 5 février 2008.
Je vais à Paris pour recherches et rencontre avec mon éditeur.
Voyage Nancy-Paris par train TGV 2535.
Départ 10h28. Arrivée 12h00. Classe 2. Carte senior.
Prix : 25,20 €

= Lundi 11 février 2008.
Je veux aller à Laon par le train, comme je le fais chaque année à pareille époque.
Le chef de gare fait une recherche informatique, se gratte la casquette, change de fesse sur son siège à bascule derrière la vitre hygiaphone, se regratte la casquette, finit par m’annoncer que, le TGV ayant été mis en service et les lignes secondaires en ayant été bouleversées (aucune possibilité de rentrer le lendemain soir, donc nuit d’hôtel supplémentaire), je ferais mieux (12 heures de voyage aller-retour pour 600 km, soit une moyenne de 50 km/h) d’y aller… en voiture !
Ce que je décide, au grand bonheur de Monsieur Total !
Bonjour l’environnement, le service public et le désenclavement des régions !

= Mardi 26 février 2008.
Je retourne à Paris.
Voyage Nancy-Paris par train TGV 2535.
Départ 10h28. Arrivée 12h00. Classe 2. Carte senior.
Prix : 33 €
Mêmes éléments que trois semaines plus tôt, mais tarif majoré de plus de 30% !
Je m’étonne. Le chef de gare se prend les pieds dans des explications de nombre de voyageurs, de charge du train, d’usure des essieux et des personnels, de vitesse du vent contraire prévu, d’âge du capitaine-conducteur, finit par pointer d’un doigt impuissant l’ordinateur de son bureau, se gratte la casquette à galon d’or, soupire comme un vieux soufflet de forge, se tasse sur son siège à bascule derrière la vitre hygiaphone. Exténué. Il aurait pu aussi tenter de m’expliquer que, parce qu’il fait plus chaud depuis plusieurs jours (le printemps est en avance !), les rails se sont dilatés, allongeant le parcours et obligeant le train à aller plus vite (donc à consommer davantage d’énergie qu’il faut bien payer) pour tenir son horaire !
Mais il aurait pu aussi me dire, avec son homologue (le même, mais différent) du 11 février que, avec ses collègues gens de quais, roulants, administratifs, hiérarques et Président (la Présidente vient de se faire descendre… du train), il me prenait pour un voyageur piégé et imbécile…
et là, sans aucune hésitation, je l’aurais cru !
Telle est la nouvelle culture de cette entreprise. Qu’on le sache !
Hier encore, la publicité nous affirmait : Avec la SNCF, tout est possible !
Aujourd’hui, je constate que, avec elle, il est désormais possible d’aller plus vite, plus cher… nulle part (sauf à Paris) !

De qui se moque-t-on ?
On peut faire suivre ce billet à qui le jugera utile (peut-être même à la direction générale, voire à la présidence de... la SNCF)

vendredi 22 février 2008

Haut-fourneau...


Oui, c'était un haut-fourneau lorrain, à Herserange.
Silence ! On ruine...

lundi 18 février 2008

Renverser la vapeur...


Comment renverser la vapeur ?
demande Micheline…
après avoir lu mon billet sur l'annonce du jugement dernier par le prince Charles.
La question est sur toutes les lèvres de citoyens du monde encore partiellement indemnes des conditionnements politico-chalando-industriels !
Comment renverser la vapeur ?

image : Eugène Delacroix
...
ON PEUT renverser la vapeur...
Lorsque l’on est cet authentique citoyen : en se souvenant de cette affirmation de Charles de Gaulle selon laquelle « la politique (de la France, et d’ailleurs) ne doit pas se faire à la corbeille ! », et « proposant » à tous les boursicoteurs (ces exploiteurs de vent et de travail d’autrui) et leur féaux des palais nationaux (re-voir dans le JO le patrimoine de nos élus, du plus bas au plus haut de l’échelle, toutes tendances confondues) d’aller étudier le mythe de la caverne de Platon dans les puits désaffectés des houillères du bassin de Lorraine, de Saint-Etienne ou de Carmaux…
Lorsque l’on est cet authentique citoyen : en tournant ses regards ailleurs que vers cet Ouest atlantique où l’on se fusille quotidiennement sur les campus, où l’on maintient en déportation quelques centaines d’individus hors de tout champ d’application de toute loi démocratique, où l’on bascule de son fauteuil un paralytique pour se prouver… qu’il ment, où l’on empale les vaches vivantes sur des fourches de chariots élévateurs pour les mener à l’abattoir, où l’on n’accorde vie aux états du monde qu’à la condition qu’ils boivent de la cocaïne pétillante et mangent de l’éponge, où l’on décide de ne pas soigner une Afrique incapable de payer ses médicaments, où des Eglises font la loi universelle… en tournant ses regards ailleurs que vers ce prétendu modèle (lieu de villégiature de nos élites et de refuge fiscal de certains de nos artistes) que nous distillent les médias à longueur de journée au point de nous en faire avaler la langue, et oublier ce… cauchemar américain !
Lorsque l’on est cet authentique citoyen : en entrant en rébellion contre le renoncement imposé à ses prérogatives d’individu libre et responsable, en évitant les voies de la distraction si largement ouvertes par ceux qui voudraient anesthésier le plus grand nombre, en ne succombant pas à la culpabilisation infligée par les donneurs de leçons-fou du roi, en refusant de vendre son bulletin de vote au plus offrant !
Oui, la date du jugement dernier annoncé par Charles reculera pour… nos enfants (voire au-delà), si nous avons le courage de relever la tête.
Les occupations d’hier étaient celles de pays par des armées de dictateurs… que nos anciens ont combattues jusqu’à la mort !
Les occupations d’aujourd’hui sont celles de l’Esprit par des perversions de dictateurs
adorateurs du veau d’or ! A nous maintenant, citoyens du monde, de les combattre par la conscience jusqu’au… respect recouvré !
Voltaire n’est pas mort !

Courage, Charles… pensons et... marchons !

La Pomme


En attendant le jour du jugement dernier, si nous croquions...

A Françoise, Jean-Michel, amies, amis...

dimanche 17 février 2008

TERRE : LA FIN ?


Les Écritures seraient-elles sur le point d’être vérifiées ?
Serions-nous proches du moment de confrontation avec l’Auteur de toutes choses, le Créateur des uns, le Grand Architecte de l’Univers des autres, le mystère absolu de l’origine du monde et, donc, de la vie… de notre vie ?
C’est le prince Charles (dont, depuis plusieurs mois, la vie privée est devenue exemplairement discrète) qui vient de l’affirmer haut et fort à l’une des tribunes de l’Union Européenne. « L’horloge du jour du Jugement dernier pour le changement climatique avance toujours plus vite vers les douze coups de minuit » a-t-il déclaré devant une assemblée émue par l’état de santé de notre planète. On l’a écouté poliment… certains ont même fait mine de prendre des notes… d’autres ont fait, le temps de le saluer, comme s’ils l’avaient entendu. Fort de ce tacite assentiment, l’héritier du trône d’Angleterre renforça l’effet d’annonce en martelant que « …nous progressons tels des somnambules vers le bord du gouffre… » pour conclure que le résultat de nos comportements actuels sera « …une catastrophe pour tout le monde. » Et de montrer du doigt, à juste titre, les États-Unis d’Amérique (que ne l’a-t-il soufflé suffisamment fort dans la permanente de Margaret Thatcher et les larges oreilles de Tony Blair…), l’Inde et la Chine.
Mais la stratégie du bouc émissaire n’a jamais résolu le moindre problème ! Au mieux a-t-elle parfois permis de le dissimuler pour un temps. Pour un temps seulement !
Ce que nous reprochons si fort aux autres, cette volonté d’être les plus grands, les plus forts, les plus… productifs à des fins d’appropriation du monde, n’est autre que ce mal qui nous ronge en profondeur et que nos élus nous présentent au contraire comme le signe incontestable de la bonne santé politique et sociale : la...
sacro-sainte croissance !
Tant que nous courrons derrière des résultats économiques toujours plus époustouflants (qui, d’ailleurs, n’enrichissent toujours que les mêmes, dont les politiques –voir, à ce sujet, leurs déclarations de patrimoine dans le JO), nous produirons toujours davantage de saloperies et de déchets qui feront crever notre planète (eux avec, sur leurs yachts et tas d’or ! Là, seulement, sera … la justice !).
Il est sans doute important de faire un état des lieux de notre location TERRE (pas de quoi être fiers !). Mais, si nous voulons réellement échapper au désastre, il est encore plus important d’en dénoncer la vraie cause, cette
course imbécile à la croissance
, pour que soit mis en œuvre le bon remède : le juste partage des ressources et des fruits du travail dans le respect de chacun, qu’il soit humain du nord, du sud, d’orient ou d’occident, animal, végétal, ou… minéral ! N’est-il pas ?
On peut rêver !
Courage, Charles, mourons !

jeudi 14 février 2008

LAON... escapade





Quelques images partagées de mon escapade en pays de Laon :
La cathédrale et ses boeufs surprenants, l'une de ses voûtes et, à ses pieds, la ville médiévale.
Silence !
Sagesse, Force et... Beauté !

dimanche 10 février 2008

Colline...


Cette colline de Sion, dans la Lumière de ce dimanche soir...
à vous, mes Amis :


-Jérôme Fronty, auteur du remarquable Cavale-toi, Barrès Prix François Mauriac de l'Académie française (éd. Serpenoise Metz) :
Eh bien, en menant Philippe tout bambin, à la colline de Sion ; en vous demandant de lui lire, au coucher, Richard en Palestine comme ma mère me l'avait lu, bref, en considérant que nous le mettions dans les pas de ses parents, de ses grands-parents, nous avons pensé lui tracé une voie. (extrait p. 316)


-Michel Bernard, auteur de l'émouvant La Tranchée de Calonne Prix Erckmann-Chatrian 2007 (éd. LA TABLE RONDE Paris) :
Les Vosges naissent sur l'horizon à la colline de Sion, à l'endroit où fut érigée, quelques années après sa disparition, une lanterne des morts en mémoire de Maurice Barrès. C'est l'un des paysages les plus saisissants de Lorraine. (extrait p. 91)

Et à vous toutes et tous qui m'offrez la chaleur de votre visite.
Pour le partage. Par... le coeur !


Créer...


Créer…
Pourquoi avoir tiré ce testament d’un oubli de 36 ans ?
Epave à la dérive sur d’étranges courants…
Mystère !
Je l’ai relu, en votre compagnie, votre souffle mêlé au mien.
Et j’en suis resté… sans plume... ça... !
Alors, hier, j’ai replongé dans l’interrogation de Sartre disséquée au temps de mes études de philosophie : Qu’est-ce que la littérature ?
Cet extrait :

Un de principaux motifs de la création artistique est certainement le besoin de nous sentir essentiels par rapport au monde. Cet aspect des champs ou de la mer, cet air de visage que j’ai dévoilés, si je les fixe sur une toile, dans un écrit, en resserrant les rapports, en introduisant de l’ordre là où il ne s’en trouvait pas, en imposant l’unité de l’esprit à la diversité de la chose, j’ai conscience de les produire, c’est-à-dire que je me sens essentiel par rapport à ma création. Mais cette fois-ci, c’est l’objet créé qui m’échappe : je ne puis dévoiler et produire à la fois. La création passe à l’inessentiel par rapport à l’activité créatrice. D’abord, même s’il apparaît aux autres comme définitif, l’objet créé nous semble toujours en sursis : nous pouvons toujours changer cette ligne, cette teinte, ce mot ; ainsi ne s’impose-t-il jamais. Un peintre apprenti demandait à son maître : « Quand dois-je considérer que mon tableau est fini ? » Et le maître répondit : « Quand tu pourras le regarder avec surprise, en te disant : « C’est moi qui ai fait ça ! »
Autant dire : jamais. Car cela reviendrait à considérer son oeuvre avec les yeux d’un autre et à dévoiler ce qu’on a créé. Mais il va de soi que nous avons d’autant moins la conscience de la chose produite que nous avons davantage celle de notre activité productrice…

Qu'est-ce que la littérature Jean-Paul Sartre Gallimard idées 1964

Depuis, je le médite, à défaut de m’éditer !
Belle et bonne vie à vous !
A plus tard…

jeudi 7 février 2008

mon testament...


Extrait du recueil ROSES NOIRES
publié en 1972, voici...

Mon Testament


Au soir d’un été malheureux
Je partirai sans rire amer.
Je saluerai le jeune hiver
Au moment de fermer les yeux.

Sitôt ma vieille âme rendue,
Enroulez-moi dans quelque drap…
Ne gémissez, ne pleurez pas,
Mode n’est plus, peine perdue !

Couchez ma carcasse raidie
Au fond d’une bière en sapin.
Je n’userai pas de coussin
Car sans vernis coula ma vie.

Je veux qu’avant de m’enfermer,
Vous me rendiez un peu d’haleine…
Comme oraison vous me lisiez
Le Ciel… de mon Maître Verlaine.

Je ne veux pas de cimetière,
Et je ne veux pas de ces marbres !
Que l’on m’abrite d’un grand arbre,
Avec son vitrail de lumière.

Et si vous me donnez des fleurs,
Alors qu’elles soient de saison…
Pas des fleurs de consommation
Qui flétriraient de mon odeur !

Je ne veux pas de ces couronnes.
Je veux que mon Jésus ne soit
Que deux branches, posées en croix.
Et que le pape m’en pardonne !

Pas d’épitaphe, d’inscription…
Les textes seraient de mon sang !
N’utilisez pas trop d’encens !
Les vers seront mes compagnons.

Mais si le vent te parle, arrête !
Écoute son chant merveilleux,
Plonge tes doigts dans le ciel bleu,
Et cherche… l’Amour du poète !



lundi 4 février 2008

Le banquier et... le cochon.



Un beau jour, un banquier,
Malin comme il fallait
Pour exercer son art,
Découvrit d’un client
Un beau morceau de lard
Gras et maigre à souhait.
Le lambeau de cochon
Pendait sous l’appentis
Emballé d’un torchon.
« Mon ami,
Pourrais-je l’emporter ?
Je n’en ai point en ville
De même qualité !
Votre bonté serait,
Vous n’en pouvez douter,
Pour moi… indélébile ! »
Le bougre, très surpris,
Toussa,
Rajusta sa casquette…
Décrocha le beau lard,
Le sortit du torchon…
D’un puissant coup de bras
Le jeta au cochon
Dans la mangeoire pleine
De jus et de mangeaille,
Puis sourit au banquier :
« Rejoignez cette bête !
Allez-y, prenez donc !
Où mangez avec elle…
Vous êtes de famille !
Votre gré sera mien
Et je serai heureux,
Soyez-en bien certain,
De vous voir, en son auge,
Ajouter votre groin ! »

dimanche 3 février 2008

Les racines chrétiennes de l'Europe




Les racines chrétiennes de l’Europe…
Pourquoi pas ?
Il me semble toutefois surprenant de prendre arbitrairement comme point de départ de l’histoire européenne la naissance du Christ et la propagation des fondamentaux de sa spiritualité. Sans remettre en cause la qualité de son enseignement, on peut s’interroger souvent sur les choix politiques et comportements d’Églises qui s’en réclament, choix et comportements qui ont donné à cette notion
racines chrétiennes
un contenu parfois indigeste !
Comment, en effet, ne pas avoir en mémoire la colonisation s’appuyant sur les missions, l’Inquisition et son terrorisme, les Croisades, l’évangélisation manu militari de peuples très évolués (en Amérique centrale et du Sud entre autres) qui ont été dépouillés de leur culture et… de leurs richesses naturelles !
Concernant l’origine de notre Europe, remonter davantage le cours de l’histoire serait, au moins, aussi légitime que le limiter à sa source chrétienne !
Le fleuve de l’histoire humaine coulait déjà depuis bien longtemps au moment de la naissance de Jésus !
Nul ne saurait oublier (au pire… nier) les origines celtiques de l’Europe !
Peuplant nos territoires européens depuis les Colonnes d’Hercule jusqu’au Danube (voire l’Asie Mineure) les Celtes y ont semé, outre leur horreur du centralisme politique (qui fait elle-même horreur au jacobinisme français) des graines d’
organisation sociale, de création artistique et de pratiques religieuses qui germent encore et portent de beaux fruits dans notre vie d’Européens du 21ème siècle. Leur qualité dans ces domaines, tant en ce qui concerne l’autonomie des minorités, que l’abstraction de leur art ou le respect de la Femme reconnue et honorée en tant que principe essentiel de vie, était telle que nos religions plus récentes se la sont appropriée (souvent en l’amputant de ce qui les gênait, la place centrale de la Femme par exemple).
Certes, l’Europe est couverte d’un manteau d’églises (de temples, synagogues et autres lieux de culte !), mais elle est aussi (peut-être même davantage), de l’Atlantique à l’Oural, un champ infini de vestiges (dont des lieux de culte) celtiques connus ou encore à découvrir.
Outre qu’elle prouverait une vision plus « objective » de l’histoire, la reconnaissance des
racines celtiques de l’Europe
permettrait, en l’intégrant à la réflexion politique contemporaine, d’aller vers une Europe des peuples s’appuyant sur les régions (dans le respect des cultures locales -leur infinie diversité devenant une richesse supplémentaire), plutôt que vers l’Europe des nations dont nous avons connu les terribles conflits, que nous connaissons encore aujourd’hui, et dont nous mesurons chaque jour les incohérences !
Le choix des racines officiellement reconnues de l’Europe n’a rien d’anecdotique. Il est très important pour l’avenir. Notre conception de la société que nous voulons pour nos enfants et petits-enfants devrait être guidée par notre volonté de progresser vers l’universel dans le respect de tous et de chacun, plutôt que par l’esprit ancien (dont certains, sur tous les continents, semblent avoir la nostalgie) des… guerres de religions !
La qualité de notre choix est essentielle pour les temps futurs. Elle se mesurera à l’aune de… notre actuelle liberté !