dimanche 3 février 2008

Les racines chrétiennes de l'Europe




Les racines chrétiennes de l’Europe…
Pourquoi pas ?
Il me semble toutefois surprenant de prendre arbitrairement comme point de départ de l’histoire européenne la naissance du Christ et la propagation des fondamentaux de sa spiritualité. Sans remettre en cause la qualité de son enseignement, on peut s’interroger souvent sur les choix politiques et comportements d’Églises qui s’en réclament, choix et comportements qui ont donné à cette notion
racines chrétiennes
un contenu parfois indigeste !
Comment, en effet, ne pas avoir en mémoire la colonisation s’appuyant sur les missions, l’Inquisition et son terrorisme, les Croisades, l’évangélisation manu militari de peuples très évolués (en Amérique centrale et du Sud entre autres) qui ont été dépouillés de leur culture et… de leurs richesses naturelles !
Concernant l’origine de notre Europe, remonter davantage le cours de l’histoire serait, au moins, aussi légitime que le limiter à sa source chrétienne !
Le fleuve de l’histoire humaine coulait déjà depuis bien longtemps au moment de la naissance de Jésus !
Nul ne saurait oublier (au pire… nier) les origines celtiques de l’Europe !
Peuplant nos territoires européens depuis les Colonnes d’Hercule jusqu’au Danube (voire l’Asie Mineure) les Celtes y ont semé, outre leur horreur du centralisme politique (qui fait elle-même horreur au jacobinisme français) des graines d’
organisation sociale, de création artistique et de pratiques religieuses qui germent encore et portent de beaux fruits dans notre vie d’Européens du 21ème siècle. Leur qualité dans ces domaines, tant en ce qui concerne l’autonomie des minorités, que l’abstraction de leur art ou le respect de la Femme reconnue et honorée en tant que principe essentiel de vie, était telle que nos religions plus récentes se la sont appropriée (souvent en l’amputant de ce qui les gênait, la place centrale de la Femme par exemple).
Certes, l’Europe est couverte d’un manteau d’églises (de temples, synagogues et autres lieux de culte !), mais elle est aussi (peut-être même davantage), de l’Atlantique à l’Oural, un champ infini de vestiges (dont des lieux de culte) celtiques connus ou encore à découvrir.
Outre qu’elle prouverait une vision plus « objective » de l’histoire, la reconnaissance des
racines celtiques de l’Europe
permettrait, en l’intégrant à la réflexion politique contemporaine, d’aller vers une Europe des peuples s’appuyant sur les régions (dans le respect des cultures locales -leur infinie diversité devenant une richesse supplémentaire), plutôt que vers l’Europe des nations dont nous avons connu les terribles conflits, que nous connaissons encore aujourd’hui, et dont nous mesurons chaque jour les incohérences !
Le choix des racines officiellement reconnues de l’Europe n’a rien d’anecdotique. Il est très important pour l’avenir. Notre conception de la société que nous voulons pour nos enfants et petits-enfants devrait être guidée par notre volonté de progresser vers l’universel dans le respect de tous et de chacun, plutôt que par l’esprit ancien (dont certains, sur tous les continents, semblent avoir la nostalgie) des… guerres de religions !
La qualité de notre choix est essentielle pour les temps futurs. Elle se mesurera à l’aune de… notre actuelle liberté !

5 commentaires:

Brigetoun a dit…

dire simplement "non".
A ces gens qui prétendent savoir - qui refusent dans les racines de l'Europe nos paganismes, nos luttes, et les lumières -
à leur stupidité et mauvaise foi toujours renaissante -
à l'idée que notre illustre président a plus de spiritualité que je ne saurais en avoir ?
au pape, soi-disant philosophe, qui dialoguerait volontiers du haut de sa suprématie avec les clercs de tout poil, sauf ces horribles sans religion forcément bassement matérialistes et sans morale.
Et M.

diplodocus continental a dit…

Je n'en démords pas:il y une histoire des mentalités,des contacts...Les marchands venant de la route de la soie arrosaient les Romains de belles cotonnades blanches de belles soieries et ,des histoires venues d'ailleurs tout en dévidant tout cela .Je suis sure que c'est ainsi que le Bouddhisme à mon avis s'est ainsi répandu et surtout cette notion de" mérites "qui deviendra "la charité"avec la reconnaissance de l'existence "du prochain ".Ce prochain égal à moi d'où cette notion d'égalité:le Bouddha sauvé par les Nagas qui le ortent au-dessus des eaux,le Christ qui marche sur l'eau avec des disciples pecheurs et la symbolique du poisson...Tout cela en réaction contre des religions de castes..:l'horizontalité de l'eau .Nos racines:c'est surtout la reconnaissance de l'autre.Alors...

François Aragon a dit…

Bonjour Gilles Laporte ...
Je ne l'ai pour l'instant que survolé, mais je me plairai sans aucun doute sur votre blog. Vos réflexions me semblent pertinentes. Je m'y attarde, et sans aucun doute, je le mettrai en lien. Merci pour votre visite. Cordialement.

micheline a dit…

Un peu plus d'histoire suffirait pour mettre en évidence comment toutes les croyances,les religions se sont engendrées l'une l'autre engageant une lutte pour la suprématie , la domination et le pouvoir y compris - et surtout- politique (prosélitisme par le fer et le sang, souvent spoliations de toutes sortes etc. ) pour mettre en évidence la distortion entre les principes d'amour de bonté ,(charité chrétienne ou pas) et leur application par les instances supérieures des églises,ou par des petits malins qui y font référence pour pour laisser les plus faibles dans la soumission et l'obscurantisme.
le combat des hommes de bonne volonté passe certainement par l'avènement d'un peu plus de connaissances, lumière et transparence à tous les niveaux y compris les fameux secrets défenses

micheline a dit…

PS mon inspecteur de mari a dit:
tant que tu n'as pas 5 fautes, tu n'as pas zéro:
(prosélytisme :distorsion)))
zut alors!! excusez-moi