vendredi 25 septembre 2009

Coupables... lapsus... HONTE !

Depuis que les Grecs nous l’avaient enseigné, nous avions donné l’impression d’avoir compris. Avec force et talent, Montesquieu nous l’avait rappelé : dans une démocratie digne de ce nom, la justice doit être indépendante ! Nul ne doit y souffrir la moindre pression du pouvoir sur les juges, et tout prévenu doit être présumé innocent ! Des décennies durant, la leçon a porté ses fruits. Rares sont les chefs d’État français qui ont osé porter atteinte à cette règle sacrée de notre République.
Mais voilà…
Un mot présidentiel récent nous a confirmé, si besoin était, que nous sommes entrés dans une ère nouvelle, celle des décisions des serviteurs de l’État dictées par l’homme que le suffrage universel a placé à la tête du pays. Notre Président nous a parlé posément de « coupables », et non de « prévenus » avant même que le tribunal ait pu entendre toutes les parties (dont il est), avant même que le dossier ait pu être examiné de façon contradictoire par les magistrats. Et ce n’est pas l’écran de fumée « lapsus » propagé par une partie de l’opinion qui changera quoi que ce soit à cette réalité terrifiante : l’un des fondements essentiels de notre vie démocratique est sérieusement bousculé, voire méprisé.
Lapsus… écran de fumée ?
Comment imaginer, en effet, qu’à ce niveau de responsabilités, un mot puisse être employé involontairement pour un autre ? Comment croire que, dans la prise de parole publique du chef de l’État, un mot puisse se substituer à un autre ? Surtout quand il s’agit, derrière le mot, de notions aussi fondamentales ! Si tel était le cas, nous pourrions tout craindre des prises de parole présidentielles en conseil des ministres, en discours officiels à des tribunes internationales, en cours de négociations diplomatiques ! Croire, aujourd’hui, au « lapsus » interdirait d’accorder quelque crédit que ce soit à quelque déclaration que ce soit ! La crédibilité de la parole de la France serait gravement remise en cause !
Curieusement, le même jour, la télévision publique en prenait pour son grade sous prétexte qu’elle ne fait pas suffisamment la part belle aux orateurs de la majorité présidentielle, qu’elle ne donnerait pas assez de volume à la voix de son maître !
Et ces déclarations concernant notre vie française intérieure ont été faites depuis… les États-Unis, en présence de nombreux autres chefs d’État et responsables politiques internationaux qui se sont sans doute bien amusés d’une telle confusion des genres. Peut-être ceux-là ont-ils pris aussi pour « lapsus » les mots présidentiels français à la tribune de l’ONU : « bonus… paradis fiscaux… justice sociale… refondation du capitalisme… écologie… »
De cette affaire qui ébranle gravement les principes vitaux de notre République, nous pouvons retenir que la fonction présidentielle, parce qu’elle porte la parole du Peuple de France, doit être parfaitement maîtrisée, qu’elle ne saurait souffrir de pulsions strictement personnelles, et qu’elle impose le choix drastique entre parler vrai et respectueux des Institutions et… propos de comptoir au Café du Commerce !
Nous pouvons nous remémorer aussi la définition que donnait Freud du « lapsus » :
Émergence de désirs inconscients !
Désir… vous avez dit « désir ? »
Lapsus… J’ai honte !

mardi 22 septembre 2009

Calais... HONTE !

Petit matin brumeux…
Ils sont venus, ils sont tous là, les uniformes de nos gardiens de l’ordre républicain, en lignes, en colonnes, en faisceaux, prêts à « nettoyer » le site de Calais. Ils sont là aussi, les militants d’associations qu’animent encore de vieilles belles valeurs humaines. Ils sont là encore, les journalistes poussés par leur sens du devoir d’informer. Ils sont là, enfin, celles et ceux qui n’ont pas fui à l’annonce du déferlement « républicain », devant les tentes et les cabanes, les mains vides dans les poches, le regard vide posé sur les bleus en ordre serré qui marchent sur eux.
Petit matin brumeux…
Le nettoyage commence, par les militants d’associations d’abord, que des mains gantées de cuir noir invitent chaleureusement à aller faire des crêpes, ou des gaufres, ou organiser un méchoui, ou peigner la girafe loin de là, le plus loin possible ! Par les journalistes ensuite, guidés de la pointe de la matraque vers un endroit où, peut-être, un chien vient de se faire écraser, se cache un quelconque gagnant au loto, le dernier fabricant de sabots manie encore la gouge en chevrotant ses souvenirs d’un autre siècle…
Petit matin brumeux…
Le nettoyage se poursuit ! Les bleus tirent par les hardes des badauds venus d’un lointain ailleurs, traînent sur le sol des corps mous, empoignent des fantômes d’humains, poussent des chapelets de silhouettes sombres vers des autobus qui ronflent en attendant leur pitance.
Petit matin brumeux…
Des cris montent, des protestations, des plaintes, des supplications, des mots de colère, des gémissements qu’accompagnent des larmes que personne ne verra jamais, qu’un nouvel exil tarira peut-être, ou la mort !
Petit matin brumeux…
Le site pue, la misère encore, la graisse de cuir et d’armes, les gaz d’échappement des autobus partis vers d’autres camps, plus discrets, plus secrets, plus oubliés !
Le site se tait !
Le site n’a plus de souffle !
Acta est fabula… La farce est jouée !

Mais, au-delà du spectacle… ce sont des femmes et des hommes que l’ont vient de (mal)traiter ainsi, en mon nom, puisqu’au nom du Peuple de France !
« Tous les hommes naissent libres et égaux… »
Curieux… j’avais pourtant l’impression d’avoir entendu ces mots-là, au prétendu « pays des Droits de l’Homme », hier, autrefois, dans une vie antérieure probablement !
J’ai dû rêver !
Petit matin… la brume s’est dissipée sur Calais…
J’ai HONTE !
photo AFP

mercredi 16 septembre 2009

Nancy : Livre sur la Place

Quelques jours de silence !
Repos pour vous... escapade en Bretagne pour moi, afin de prendre les forces nécessaires à une présence active dans les salons littéraires de la rentrée !
Cancale (la merveille !), Saint-Malo (la flibustière !), Dinard (la précieuse !) et de longues randonnées sur la grève à marée basse dans la baie du Mont Saint-Michel... que des souvenirs lumineux et riches d'Histoire, et... la cure (le mot n'est pas trop fort !) de... ces bons fruits de notre mère-mer !
De quoi engager l'action, dès cet après-midi, à Nancy, avec une conférence consacrée à notre valeureuse femme du dix-neuvième siècle dont la pensée est toujours d'une cruelle actualité : Julie-Victoire Daubié (Salle Raugraff - 15h), suivie de la dédicace de mon livre "Julie-Victoire, première bachelière de France". De quoi la poursuivre, cette action avec une présence soutenue et dynamique sur le stand de la Librairie La Sorbonne, au premier grand salon littéraire national de la rentrée, le fameux Livre sur la Place, toujours à Nancy !

J'y serai les trois jours durant : vendredi, samedi et dimanche, le poignet souple et la plume humide, prêt à vous signer mes livres.
Dimanche, à midi, au Forum Littéraire du salon, acocompagné de la plupart des membres du jury, le président du Comité Erckmann-Chatrian que je suis révélera à la presse et au public la liste officielle des ouvrages en compétition pour les Prix 2009, dont le Prix Erckmann-Chatrian de Littérature, le fameux "Goncourt Lorrain !" décerné chaque année depuis 1925 !
Le Livre sur la Place !
J'étais du premier, en 1978, au côté de mon regretté ami, le bel et bon écrivain bourguignon Henri Vincenot... Je suis du trente-et-unième, après avoir participé à chaque édition. Quelle aventure ! Epuisante, certes, mais tellement passionnante et... passionnée !

Avec Henri Vincenot, devant sa maison, en 1983 (deux ans avant sa mort)

Puis, dès les premiers jours d'octobre, ce sera le prestigieux salon du Festival International de Géographie de Saint-Dié-des-Vosges ! Mais, c'est déjà une autre (belle) histoire !
Puis...
A tout bientôt, donc, si vous êtes Lorrains ou voisins de Lorraine, ou d'ailleurs et amoureux de voyages vers des destinations prestigieuses (vous serez emballés par Nancy ! Ah... Nancy !)

Amitié !

samedi 5 septembre 2009

Grippe... vaccin !

Mieux vaut en chanter en riant...
avant d'avoir à déchanter en pleurant !
(sur l'air de "La barbichette...")
Je te pique,
Tu me piques
A la seringuette...
Le dernier de nous deux
Qui crèvera...
Ferm'ra la caissette (de l'autre) !
Bon automne à toutes et à tous (tout de même) !
photo Drexco Médical

vendredi 4 septembre 2009

Eté... automne... TAXE !

Déjà plus tout à fait l'été.
Pas encore l'automne.

mais...
déjà la TAXE CARBONE !
photo GL 03 09 09

mercredi 2 septembre 2009

Le fou du puits...

Il était une fois un homme que d’aucuns disaient amuseur public, harangueur de foules, explorateur de passé, que d’autres -esprits malins- avaient baptisé « l’Agité du bocage ». Il voguait depuis toujours sur des vagues chouannes d’ouest vers d’espérées côtes paradisiaques riches, selon ses rêves, de radieuses perspectives de résurrection monarchique. Jusque là, il n’avait que dansé avec ses amis autour d’un puits qui, selon la légende, recélait… la Vérité, fait tinter sa clochette d’élévation, proposé à ses fidèles une communion de piste aux étoiles, chanté d’interminables contre-ut les louanges du regard porté à main droite sur le monde, chargé au galop des moulins à vent, pourfendu le monarque qu’il jugeait illégitime, sans jamais troubler l’ordre établi d’une chose publique que, parfois, il reconnaissait honorable.
Mais voilà qu’un beau matin de fin d’été, au seuil d’un automne prometteur d’hiver agité dans le bocage, tel Icare amoureux du soleil au point de se laisser dévorer par lui, l’idée lui vint de se rapprocher du Palais. Les ors rayonnants, la voix de sirène qui s’en échappait, la dévotion de ses visiteurs frappés d’émerveillement à leur sortir, sur le perron magique, avaient eu raison de sa prudence. Il s’approcha, à petits sourires d’abord, à petits pas ensuite, à grandes enjambées enfin. Il gravit les marches, pénétra dans le saint lieu, y séjourna le temps d’un offertoire, réapparut métamorphosé : son regard avait pris ces teintes qui ne se voient que dans les yeux des processionnaires entre Gave et Massabielle, ses gestes l’onction lente des bienheureux qui ont vu la Lumière, ses mots la saveur sucrée du miel récolté par les mouches à miel du voisin.
Alors, tous virent que, bien que contestés par les académies scientifiques gorgées d’infaillibilité pontificale (les mêmes qui, avec l'appui de leurs amis grands prêtres de laboratoires, nous préparent à l’assaut du virus H1N1 !), les miracles existent encore, et qu’il est essentiel d’y croire, avant, pendant, et après… toujours ! Surtout si, l’accolade fraternelle du monarque accordée à son vassal tournant à l’étreinte mortelle par étouffement, les chouans du bocage ne retrouvaient plus, une fois l’hiver passé, au fond du puits, au lieu de la Vérité, qu’une momie sèche, qu’un sac d’ossements tintinnabulants, qu’une outre plate, vidée de ses… outrances ! Brûler un cierge en invoquant la miséricorde d’en haut leur serait l’unique recours ! Miracle…
Icare l’avait pourtant prouvé à ses dépens : s’approcher trop du feu cosmique peut brûler les ailes jusques aux illusions…
Mais… une pâtée abondante, relevée d’une pincée d’épices de pouvoir, accompagnée d’une sauce médiatique à saveur de piment électoral, suivie d’une fameuse tarte à la crème, peut être promesse de revitalisation d’un corps faible, proche du trépas ! C’est, paraît-il, le menu quotidien au palais. Notre fou du puits y a goûté. Que du bonheur !
Coluche nous en amuserait sans doute…Ils ont encore de beaux jours de franche rigolade à nous offrir, les… Restos de la peur !

image photo GL