vendredi 26 février 2010

Napoléon... cet inconnu !

Dîner littéraire passionnant, ce soir, à l'hôtel-restaurant L'Orée du Bois, à Vittel.
Avec l'association Plumes et Saveurs que je préside, j'aurai le plaisir d'y recevoir le prince Charles Napoléon, descendant en droite ligne de Jérôme, frère cadet de Napoléon 1er, roi de Westphalie, et du prince Napoléon, dit Plon-Plon, fervent républicain qui, pour la démocratie, n'a pas hésité à affronter son cousin Napoléon III.

Fervent républicain lui-même, très engagé dans la vie publique, Charles Napoléon, représentant actuel de la "famille Bonaparte", nous racontera avec fougue et une rare érudition son arrière- arrière grand-oncle l'Empereur, nous fera partager sa connaissance intime et intellectuelle de l'homme et du chef d'Etat, nous livrera quelques-uns des secrets de famille qui permettront de mieux comprendre encore celui qui, voilà deux siècles, face à une Europe monarchiste déchaînée, a réussi à enraciner dans la société française les bases de la République actuelle.

"En racontant l'Empereur, le général républicain ou son enfance corse, je m'intéresse à la vérité de sa personne autant qu'aux faits ; à ses humeurs, ses curiosités, ses habitudes, ses fulgurances, plus qu'au récit des combats".
Répondant à mes questions, Charles Napoléon nous présentera ses deux nouveaux livres "Napoléon, mon aïeul, cet inconnu" (éd. XO), et "Napoléon par Napoléon" (éd. le Cherche Midi).
Il évoquera aussi ce surprenant dictionnaire qu'il a préfacé "L'Etat-Major maçonnique de Napoléon" de Pierre Mollier et Pierre-François Pianud (éd. A l'Orient) qui donne un coup de projecteur inédit sur les Françs-maçons, militaires ou civils qui entouraient l'Empereur. L'était-il lui-même ? Nous le saurons peut-être ce soir !
Bon dîner !
On peut encore réserver :
03 29 08 88 88

jeudi 25 février 2010

SERRES... le temps des crises !

Si, autrefois, avec Jean-Baptiste Clément, les Communards chantaient à tout coeur "Le temps des cerises" en espérant inventer pour leurs enfants, les nôtres et les suivants, un printemps permanent, c'est Michel Serres qui, aujourd'hui, nos invite à réfléchir aux situations parfois tragiques que nous impose une planète financière débridée.
Sagesse, impartialité, raisonnement empreint d'une grande et vraie humanité, voies nouvelles à explorer, espoir...
On l'entend sur :
http://www.canalacademie.com/ida5470-Temps-des-crises-de-Michel-Serres.html

Le parcours de Michel Serres est atypique. Issu d’un milieu agricole et marinier, il a été élève à l’École navale et à l’École normale supérieure. Agrégé de philosophie, il est membre de l’Académie française depuis 1990 et enseigne à l’Université de Stanford. Dans cet entretien avec Jacques Paugam, il développe les points essentiels de son dernier livre Le Temps des crises dont l’intuition fondamentale est la nécessaire primauté des sciences de la vie et de la terre dans les institutions de demain. Une analyse fine et originale des évolutions de notre siècle et un message plein d’espoir sur le monde futur.
Emission, présentation et portrait : Canal-Académie Animation Jacques Paugam

lundi 22 février 2010

Total... totalitaire ?

TOTAL…
De cette entreprise, on a testé l’extrême mépris du citoyen avec les centaines de kilomètres de côtes atlantiques couvertes de mazout… impunément (ou presque), un quartier de Toulouse rasé par sa filiale AZF… impunément, ses bénéfices colossaux distribués à des actionnaires déjà pleins aux as, ses hausses aussi spontanées qu’injustifiées du prix du carburant dès que frémit le baril, et ses baisses très, très, très lentes lorsqu’il s’effondre…
Cette situation de quasi-monopole d’un patronat cynique, à rapprocher de celle d’EDF, de GDF-SUEZ qui prépare une augmentation de 9% pour les semaines à venir, de VEOLIA et de quelques autres, est en contradiction TOTALE avec l’esprit même de notre régime républicain.
Elle n’a pu se créer que sur l’abandon progressif par l’Etat de ses devoir et mission essentiels : l’effort -et la garantie- d’approvisionnement équilibré et constant de l’ensemble du pays en énergie.
Nos élus nous parlaient autrefois fort justement de « l’indépendance énergétique de la France ». Ils entendaient, en ce temps-là « indépendance vis-à-vis de l’étranger ». Il serait temps que nous imposions à nos nouveaux représentants du peuple (!?!) la notion d’ « indépendance énergétique de la France » vis-à-vis des trusts, partis économiques, groupes multinationaux, colons de l’intérieur qui, sous couvert de dynamique économique, mettent le pays en coupe réglée au profit de quelques-uns dont les noms figurent sur les prétendues listes d’émigrés fiscaux « saisies » par Bercy. Reprendre au MEDEF et au monde bancaire (le même) le pouvoir de dicter les orientations politico-sociales du Pays serait faire œuvre de salubrité publique.
On rétorquera que le monde tout entier est libéral à tout crin, soumis à la dictature états-unienne de Friedman (dont les Chicago Boys ont si bien servi l’assassinat d’Allende, l’explosion de la crise dont nous ne sommes pas sortis, l’effondrement, voilà quelques mois, de l’Islande, ceux actuels de la Grèce, de l’Espagne, du Portugal...) et que la France ne peut pas être une île au milieu de cet océan d’exploitation de tous par quelques-uns ! Mais la France a été seule à bien des moments de son Histoire, et sa solitude active d’alors a impressionné le monde ! Souvenons-nous de cela, à l’heure de la volonté de suppression de l’Histoire des programmes scolaires par un ministre né aux Etats-Unis, formé par les Jésuites, confirmé par L’Oréal.
« Indépendance énergétique de la France… » Voilà un sujet d’actualité pour la vie citoyenne de l’avenir immédiat. Que l’Etat reprenne ses responsabilités et planifie (ce mot terrorise les « néolibéralistes ») la gestion des ressources énergétiques de notre Pays, production et distribution, est de première urgence en même temps que de première nécessité. Cette décision permettrait, par exemple (exemple parmi de nombreux autres), d’apaiser les guerres qui se développent dans nos campagnes à propos du vent : d’une part ceux qui veulent une éolienne chez eux pour le seul profit qu’elle procure (maires et propriétaires terriens), d’autre part ceux qui n’en veulent pas sous prétexte d’atteinte à l’environnement ou de gabegie économique. Un avis éclairé et judicieux, voire une prise de position de l’Etat tenant compte des réels ressources du Pays et besoins de la population, dans ce domaine comme dans bien d’autres, réactiverait notre esprit républicain enraciné, hier encore, dans les notions de devoir de chacun, d’Egalité de tous, et d’intérêt général, en imposant le respect aux petits comme aux grands.
Et les gesticulations politiques du moment ne servent qu'à masquer la désertion de l'Etat sur le théâtre d'opérations primordial aujourd'hui qu'est celui de l'énergie.
A vouloir trop s’abandonner au « privé », la démocratie finit par perdre son âme.
Après l’avoir professionnalisée, pourquoi, dans ce mouvement « néolibéral », ne pas aller jusqu’à privatiser… l’armée ?
Imaginons, simplement…
Pourquoi pas ?
image raffinerie auteur non identifié (si connu, merci de m'en informer)

samedi 20 février 2010

Pandraud... grand serviteur de l'Etat !

« Un grand serviteur de l’État ».
C’est en ces termes que le Premier Ministre a commenté la mort, à l’âge de quatre-vingt–deux ans, de Robert Pandraud, l’ancien bras droit de Jacques Chirac, tant à la mairie de Paris qu’à l’Élysée. Toujours chargé des affaires de sécurité, le défunt compagnon politique de Charles Pasqua avait fait preuve, tout au long de sa carrière, d’une fermeté qui en disait long sur son respect du peuple et de ceux qui s’agitent désespérément pour survivre dans la France qualifiée par un autre de ses amis… « du bas ».
Au point qu’il n’avait pas hésité, Robert Pandraud, en décembre 1986, à couvrir ses « voltigeurs », les fameux policiers à moto chargés d’interventions musclées et rapides contre les manifestants contestataires du projet de « loi Devaquet » -une loi tellement inique qu’elle fut retirée quelques jours plus tard, et son auteur prié d’aller se faire oublier ailleurs, notamment dans des amphis… apaisés-. Cette intervention avait permis à ces glorieux « voltigeurs » de tabasser, sous une porte cochère de la rue Monsieur-le-Prince, un étudiant qui sortait d’un club de jazz. Suite à ces brutalités, le jeune Malek OUSSEKINE était mort, quelques heures plus tard à l’hôpital Cochin.
Le « grand serviteur de l’État », Robert Pandraud, commentait aussitôt la « bavure » :
« La mort d’un jeune homme est toujours regrettable, mais je suis père de famille, et si j’avais un fils sous dialyse, je l’empêcherais de faire le con dans la nuit (…). Malik n’a jamais pu passer son bachot. Il est allé à l’école de tous les ratés de la bourgeoisie. Ce n’était pas le héros des étudiants français qu’on a dit. »
Autrement dit, parents : si vous avez un fils étudiant en échec au bac, qui aime le jazz, atteint d’une maladie rénale, issu de ce que d’aucuns baptisent la « bourgeoisie », qui ne se sent pas l’âme d’un héros… ne le laissez pas sortir la nuit car il fait partie de ces cons dont la mort ne compte pas sous les coups de matraque de la police ! De là à penser que, même sans échec au bac, sans amour du jazz, sans maladie rénale… tout jeune est un potentiel gibier de « voltigeurs », il n’y a qu’un pas sur le trottoir de la rue Monsieur-le-Prince !
Aucun regret, dans les propos du « grand serviteur de l’État », aucune pensée émue vers les parents tenus, au contraire, pour responsables du drame, aucune compassion, aucune remise en question du pouvoir de vie et de mort d’une administration pourtant au service du peuple dans un pays dit… républicain ! C’est sans doute à ce comportement mécanique que l’on reconnaît la qualité quasi nobiliaire de « grand serviteur de l’État » !
C’est le suicide, en prison, de Jean-Pierre Treiber, et le télescopage de ces deux informations qui réactivent soudain le souvenir du drame Oussekine. Car, enfin, un prisonnier, dans nos geôles, quelles que soient les raisons de son incarcération, déjà reconnu coupable ou encore à juger, présumé innocent, est sous la protection de notre République. Sa mort nous concerne au premier chef puisqu’elle nous renvoie à notre incapacité collective à prouver que le précepte fondateur de cette République pour laquelle ils sont tellement nombreux à s’être sacrifiés (probablement n’étaient-ils pas, ceux-là, de « grands serviteurs… ») est toujours… d’actualité.
Grand serviteur de l’État
Et les Continental, les Total, les marins du chalutier Bugaled Breizh envoyé mystérieusement par le fond voilà quelques années, les Boussac hier, les sacrifiés de demain sur l’autel fou de Friedmann, les incinérés vivants du tunnel du Mont-Blanc, les mineurs de Marcinelle, les explosés d’AZF à Toulouse, les soldats pulvérisés en Afghanistan… ne sont-ils pas, eux aussi, de « grands serviteurs de l’État » ?
La France du haut est-elle la seule à produire ces êtres d’exception, tellement exceptionnels qu’ils disposent, pour asseoir leur pouvoir, du droit de laisser passer la mort physique ou sociale du citoyen là où ils auraient pu la dissuader de faucher ?
Et la France du bas n’aurait-elle que les seuls plaisir et devoir d'accepter le passage glacé de sa lame ?
Être « grand serviteur de l’État » était un privilège d’ancien régime !
Serions-nous retournés au temps des perruques poudrées, et du petit lever du monarque dont les effluents solides et liquides étaient contrôlés par le « grand serviteur » renifleur de pot ?
Possible !
Ce soir, je pense à Malik, aux routiers du Mont-Blanc, aux marins bretons, aux Conti, à Treiber, aux Total, aux Phillips, aux Arcelor-Mital, aux petits esclaves de l’État…
Pas à Pandraud !

images couverture du livre "Au Plaisir d'ENA" Gilles Laporte photo Ch. Voegelé - Jean-Pierre Treiber AFP - Couronne des rois photographe non identifié.

jeudi 18 février 2010

Patinage... JO de m...

Donné vainqueur avant même d'avoir compété, le champion de patinage Brian Joubert a lourdement chuté à deux reprises durant sa première épreuve à Vancouver.
Sur son banc, il a laissé éclater sa colère :"Putain de Jeux olympiques de merde !"
Car, nous le savons bien, ce sont les JO qui sont "de merde", pas le manque de préparation physique, pas la faiblesse du mental, pas les fautes commises une fois chaussés les patins !
Non... ce sont ces JO "de merde" !
Sans doute mal organisés, peut-être manipulés contre lui, probablement conçus pour favoriser les autres !
Comme toujours, dans notre société : les autres sont toujours responsables des déboires de l'un.
Même si l'un a tout fait pour se mettre lui-même dans le pétrin !
"Putain de Jeux..."
L'exemple vient d'en haut... n'est-ce pas ?
Quel écho à ce cri dans les écoles, stades, patinoires ?
"Putain..."
Des propos de champion dépité qui ne peuvent assurément pas laisser... de glace !
Image Reuters photo Lucy Nicholson

mardi 16 février 2010

Jeux Olympiques et... guerre !


C’est décidément une maladie chronique qui se réactive dès qu’on lui en offre les moyens ! Comme le rhume des foins, autrefois, au temps où les vaches portaient encore des cornes (aujourd’hui, on ne fait plus les foins puisqu’on… ensile !), l’allergie au pollen qui fait éternuer les journaux de printemps, la constipation des autoroutes sur indigestion de juillettistes et d’aoûtiens, les crises de nerfs de voyageurs retenus dans des TGV bloqués par des caténaires facétieux, la logorrhée de dingues de « glisse » sur des pentes sans neige, la danse de saint Guy des frappadingues des soldes devant un rideau de fer encore baissé… toutes maladies dites « saisonnières » qui alimentent de faits fraîchement frelatés nos « étranges lucarnes » à l’heure sacro-sainte du sacro-saint Jité.
Comme les doryphores, le phylloxera, l’oïdium, les aliments prédigérés, la scientologie, le créativisme (on peut confondre avec le crétinisme !), celle-là nous vient d’Amérique du Nord. Mais…du Canada, ouf ! Vancouver, ouf ! à quelques dizaines de kilomètres près, elle aurait été beaucoup plus grave ! Et elle a déjà touché fort les envoyés spéciaux de nos chaînes de télévision publique dès les premières épreuves des Jeux Olympiques d’hiver, envoyés très spéciaux qui confondent relation des exploits de nos sportifs avec… couverture des affrontements en Afghanistan ou en Irak.
N’ont-ils pas dit avec conviction des médaillés français que, pour l’un, l’entrée en compétition était une entrée « en guerre », que l’autre y allait « le couteau entre les dents », que le troisième avait « tué ses adversaires dès les premières secondes de descente » ?
Après les footeux qui « mettent le feu au stade ! », les joueurs de tennis qui servent des « boulets de canon », on peut craindre de connaître bientôt de remarquables spécialistes du ballon ovale (bravo aux deux équipes pour le beau match de samedi dernier, et aux vainqueurs pour leur jeu de qualité !) qui, dans la bouche de commentateurs terrassés par le terrible virus de la déconnomanie aiguë, « génocideront » leurs malheureux adversaires !
Etonnons-nous, maintenant, que la guerre si présente dans les manifestations créées pour célébrer la paix et la fraternité entre les peuples (n’est-ce pas cela, l’idéal olympique ?) s’infiltre chaque jour davantage dans nos… cours d’école !
A la grande tristesse d’un ministre de l’Education nationale qui, maniant la hache pour équarrir les effectifs de rentrée, s’en dit toujours très… affecté.
Pauvre Monsieur Chatel !
image Tony Ramoin champion olympique photo L'Equipe

dimanche 14 février 2010

Principe de précaution et... la peur !

La peur...
Outil politique d'asservissement ?
Moyen de pression commerciale ?
Pathologie collective de notre temps ?
Le risque zéro...
Le principe de précaution...
Sacro-saint PRINCIPE de PRECAUTION, appliqué à tout et n'importe quoi : de la forme des sabots de bois (objet d'une directive de la Commission européenne voilà quelques années seulement) à la circulation routière, en passant par les effets du chou-fleur breton sur la libido des prêtres de banlieue, la hauteur des barreaux d'échelle pour la cuillette des olives en basse Provence (chère à Pierre Dac et son complice Francis Blanche), les arbres des bords de route qui menacent de se précipiter sur d'innocentes voitures, les conséquences sur le mental collectif des logorrhées verbales politiques, la folie des vaches nourries à... la côte de boeuf, la présence des éoliennes sur le plateau des Quatre-Vents, l'absence de...
L'ancien professeur de Lettres, ancien ministre de l'Education Nationale, et... philosophe, Luc Ferry, nous propose une réflexion... une amorce de réflexion !
Intéressant.
C'est sur l'excellent Canal Académie :
http://www.canalacademie.com/Luc-Ferry-les-dangers-du-principe.html
A méditer, sans modération, ni... précaution !

mardi 9 février 2010

GAV... les nouveaux pédagogues !

A l’heure où se ferment les écoles, où le nombre des maîtres fond à vue d’œil sous l’intense rayonnement d’un ministre venu du Chaud Mont, où les jeunes se cassent le nez sur des portes fermées de grandes écoles qui ne s’entrouvrent que pour laisser passer quelques privilégiés, où l’on remplace les surveillants et conseillers d’éducation par des portiques, naît une nouvelle génération de pédagogues : les spécialistes de la GAV (Garde à Vue) !
Il était temps ! Nous craignions de n’avoir plus de références civiques, morales, sociales. Le séjour en cellule d’une adolescente du 20ème (arrondissement, pas siècle !) nous rassure enfin. Elle y aura appris que, dans ces situations-là, tu « fermes ta gueule » (comprendre : « réfléchis avant de parler »), que « tu dois arrêter de te foutre de ma gueule » (comprendre : « respecte l’autre, et, en retour, il te respectera »), que, si tu ne comprends pas ce langage simple et généreux, tu dois « aller te faire foutre ! » (comprendre : « retourner auprès de tes maîtres qui sauront te faire recevoir et admettre les bonnes pratiques de vie sociale »). Autant de préceptes sans lesquels la relation avec l’autre se heurte aux pires incompréhensions capables de dégénérer en conflits. Les rappeler est donc indispensable, tout comme il était indispensable de signifier, voilà quelques mois, à un citoyen encombrant « Casse-toi, pauvre con ! » (comprendre « veuillez circuler, mon ami, vous que la vie n’a pas épargné. Votre immobilité sur la voie publique crée un embouteillage préjudiciable à tous. Or l’intérêt particulier doit s’effacer devant l’intérêt général. »). De même qu’il fallait affirmer que « la racaille sera nettoyée au karcher » (comprendre que « les déshérités de banlieues bénéficieront, comme les autres citoyens, de moyens d’hygiène modernes et efficaces afin d’accéder à des conditions de vie dignes d’un pays égalitaire et fraternel »)
Quelques têtes à l’envers on du mal à saisir toute la portée de cette nouvelle pédagogie d’Etat qui, à terme, devrait remplacer l’ancienne, désuète, cette fille d’un ancien régime sans doute trop… libertaire !
Qu’elles fassent l’effort de se mettre d’elles-mêmes aux nouvelles pratiques de transmission des règles d’humanité et des connaissances, ces têtes à la renverse, ou…

Qu’elles aillent se faire foutre !
images Einstein au tableau noir - Einstein à Ulm artistes non identifiés

dimanche 7 février 2010

Chopin...

Connaissant ma passion pour Frédéric Chopin, l'ami Jean-Claude George, poète dont j'aime les harmonies, président d'honneur de la Société des poètes et Artistes de France (après en avoir été le président très actif durant de longues années), m'adresse ces vers publiés en 1993.
"Ils ne sont pas d'hier", me dit-il...
Mais ils sont de toujours, cher Ami !
Les voici, pour vous, avec son autorisation :

La Passerelle

Blanches de ma passion, noires de mes envies,
Le piano de Chopin prélude à Varsovie
Et je découvre enfin la magie des doigts libres
A la ligne qui tarde et se déséquilibre...

Jeune fille, appliquée à ses savants arpèges,
Vous retrouvez le feu qu'il célait sous la neige
Et vous le devinez comme si vous aviez
Senti passer son âme à l'aplomb du clavier.

Vous pénêtre l'émoi d'une amoureuse histoire,
La Pologne confie au double rang d'ivoire
Les accents et les feux que l'artiste essaima...

Le soir est descendu pour veiller sur votre aise
Et la bise, charriant l'écho des "Polonaises",
Laisse échapper le nom de celles qu'il aima.

Jean-Claude George extrait de La Braise et la Cendre Imp. du Barrois 1993

Merci, mon cher Jean-Claude. Pour t'accompagner... voici la couverture de mon livre Frédéric, le Roman de Chopin ( publiée en 2000 éd. ESKA - Paris) que l'on trouve toujours en librairie ou sur internet.

mercredi 3 février 2010

Qu'as-tu fait, toi que voilà...

A voir, sans commentaire... et à diffuser le plus largement possible (cliquer sur ce lien) :
http://nosenfantsnousaccuseront-lefilm.com/bande-annonce.html

Le ciel est, par-dessus le toit,
Si bleu, si calme !
Un arbre, par-dessus le toit,
Berce sa palme
-
La cloche, dans le ciel qu'on voit,
doucement tinte.
Un oiseau, sur l'arbre qu'on voit,
chante sa plainte
-
Qu'as-tu fait, ô toi que voilà,
Pleurant sans cesse,
dis qu'as-tu fait, toi que voilà...
Paul Verlaine extraits Sagesse 1881

lundi 1 février 2010

La récréation...

Cour d’école. Matin de printemps. Des martinets tournent en formation serrée autour de la cloche encore muette qui sonnera bientôt la fin de la récréation. Un groupe s’est formé au centre de la cour. Des garçons s’agitent, vocifèrent, lèvent le poing, sautillent pour mieux voir. Des filles se dressent sur la pointe de pieds, tentent de se faufiler vers le centre, s’égosillent. On entend des « Vas-y, Nicolas, tue-le ! » et des « Cogne, Dominique, cogne !»
On se bouscule, s’empoigne, les uns lancent des insultes « Pauv’con ! Racaille ! », les autres répliquent « Tu vas voir, le karcher de mon père ! ». Et tous d’encourager les combattants qui roulent dans la poussière, se déchirent à belles dents, s’arrachent les yeux et les vêtements. Certains donnent même des coups de pied à Nicolas, tandis que d’autres crachent sur Dominique.
Quelques-uns continuent à jouer aux billes dans un coin. Les plus filous en profitent pour faire les poches au vestiaire. Tandis que, sous le préau, effarouchés, timides peut-être, tous les autres élèves observent de loin, la tête dans les épaules, en se rongeant les ongles. Ne seront-ils pas tous punis, à cause de ces deux garnements, de leurs copines hystériques et copains fous-furieux ?
Le Maître n’est pas là, ou… il n’a rien vu, rien entendu, ou… le Maître est mort !
L'auraient-ils tué ?
Les martinets ont disparu. Le ciel est vide, désormais.
Au centre de la cour, le premier sang a coulé. Mais le combat continue. La fureur s'étend. Filles et garçons en viennent aux mains. Les copains s'étripent maintenant...
Qui, donc, tirera la corde de la cloche ?
Qui osera sonner la fin de… la récréation ?

Qui ?

images préau d'école Clefmont (Hte-Marne)
Ecole de campagne Bouzey (Vosges) photos GL