lundi 22 février 2010

Total... totalitaire ?

TOTAL…
De cette entreprise, on a testé l’extrême mépris du citoyen avec les centaines de kilomètres de côtes atlantiques couvertes de mazout… impunément (ou presque), un quartier de Toulouse rasé par sa filiale AZF… impunément, ses bénéfices colossaux distribués à des actionnaires déjà pleins aux as, ses hausses aussi spontanées qu’injustifiées du prix du carburant dès que frémit le baril, et ses baisses très, très, très lentes lorsqu’il s’effondre…
Cette situation de quasi-monopole d’un patronat cynique, à rapprocher de celle d’EDF, de GDF-SUEZ qui prépare une augmentation de 9% pour les semaines à venir, de VEOLIA et de quelques autres, est en contradiction TOTALE avec l’esprit même de notre régime républicain.
Elle n’a pu se créer que sur l’abandon progressif par l’Etat de ses devoir et mission essentiels : l’effort -et la garantie- d’approvisionnement équilibré et constant de l’ensemble du pays en énergie.
Nos élus nous parlaient autrefois fort justement de « l’indépendance énergétique de la France ». Ils entendaient, en ce temps-là « indépendance vis-à-vis de l’étranger ». Il serait temps que nous imposions à nos nouveaux représentants du peuple (!?!) la notion d’ « indépendance énergétique de la France » vis-à-vis des trusts, partis économiques, groupes multinationaux, colons de l’intérieur qui, sous couvert de dynamique économique, mettent le pays en coupe réglée au profit de quelques-uns dont les noms figurent sur les prétendues listes d’émigrés fiscaux « saisies » par Bercy. Reprendre au MEDEF et au monde bancaire (le même) le pouvoir de dicter les orientations politico-sociales du Pays serait faire œuvre de salubrité publique.
On rétorquera que le monde tout entier est libéral à tout crin, soumis à la dictature états-unienne de Friedman (dont les Chicago Boys ont si bien servi l’assassinat d’Allende, l’explosion de la crise dont nous ne sommes pas sortis, l’effondrement, voilà quelques mois, de l’Islande, ceux actuels de la Grèce, de l’Espagne, du Portugal...) et que la France ne peut pas être une île au milieu de cet océan d’exploitation de tous par quelques-uns ! Mais la France a été seule à bien des moments de son Histoire, et sa solitude active d’alors a impressionné le monde ! Souvenons-nous de cela, à l’heure de la volonté de suppression de l’Histoire des programmes scolaires par un ministre né aux Etats-Unis, formé par les Jésuites, confirmé par L’Oréal.
« Indépendance énergétique de la France… » Voilà un sujet d’actualité pour la vie citoyenne de l’avenir immédiat. Que l’Etat reprenne ses responsabilités et planifie (ce mot terrorise les « néolibéralistes ») la gestion des ressources énergétiques de notre Pays, production et distribution, est de première urgence en même temps que de première nécessité. Cette décision permettrait, par exemple (exemple parmi de nombreux autres), d’apaiser les guerres qui se développent dans nos campagnes à propos du vent : d’une part ceux qui veulent une éolienne chez eux pour le seul profit qu’elle procure (maires et propriétaires terriens), d’autre part ceux qui n’en veulent pas sous prétexte d’atteinte à l’environnement ou de gabegie économique. Un avis éclairé et judicieux, voire une prise de position de l’Etat tenant compte des réels ressources du Pays et besoins de la population, dans ce domaine comme dans bien d’autres, réactiverait notre esprit républicain enraciné, hier encore, dans les notions de devoir de chacun, d’Egalité de tous, et d’intérêt général, en imposant le respect aux petits comme aux grands.
Et les gesticulations politiques du moment ne servent qu'à masquer la désertion de l'Etat sur le théâtre d'opérations primordial aujourd'hui qu'est celui de l'énergie.
A vouloir trop s’abandonner au « privé », la démocratie finit par perdre son âme.
Après l’avoir professionnalisée, pourquoi, dans ce mouvement « néolibéral », ne pas aller jusqu’à privatiser… l’armée ?
Imaginons, simplement…
Pourquoi pas ?
image raffinerie auteur non identifié (si connu, merci de m'en informer)

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