mercredi 31 décembre 2008

NOUVEL AN...

BONNE ANNEE 2009 !
Les ans comme les flots ont fui. Mais aucun port
N’a pu m’emprisonner dans sa large ceinture.
J’ai glissé de rivage en rivage, emportant
Dans mes yeux une ville entrevue un instant,
Les formes, les couleurs d’une étrange nature.
Ainsi le grand navire ailé, berceau léger,
Me roulait aux confins du monde, passager
Solitaire, attentif seulement à songer.
Par les heureuses nuits où l’atmosphère est pure,
Où tous les feux du ciel fourmillent sur la mer,
La proue en bondissant entrait dans les étoiles.

Charles Guérin Le Cœur solitaire LXVI éd Le Mercure de France1912
image Nicolas BAUDESSON Corbeille de fleurs 1673
Musée des Beaux-Arts Nancy photo GL

lundi 29 décembre 2008

Hôpital...

Voilà quelques mois, des centaines de malades ont été sur-irradiés dans le centre d’oncologie d’un hôpital de France…
Voilà quelques jours, un enfant est mort des suites d’une erreur de flacon dans un hôpital de France…
Voilà quelques heures, un homme, jeune encore, est mort des suites d’un accueil impossible dans un hôpital de France…
Bien sûr, l’erreur est humaine ! Bien sûr, le zéro défaut n’existe pas ! Bien sûr, l’organisation parfaite n’est pas de ce monde, quel que soit le domaine concerné !
Mais…
Le scénario consécutif à ces « accidents » est toujours le même : la machine à rechercher des responsables (voire des coupables) se met en marche, alimentant le déjà trop-plein des tribunaux tellement obèses (d’affaires à traiter) qu’ils disjonctent à leur tour, comme chez les malheureux Ch’tis d’Outreau !
Et si… au lieu de ripostes aussi ponctuelles et fragmentaires que celles-là, qui ne sont que moyens dérisoires et hypocrites de masquer la terrible réalité, notre société s’orientait vers une vraie analyse de la situation, en utilisant la fameuse et efficace méthode de «L’arbre des causes » mise au point par l’INRS voilà des décennies, peut-être nous apercevrions-nous que la cause mère de toutes les autres n’est autre que : l’insuffisance de formation des personnels aux matériels nouveaux, le rythme de travail infernal des équipes soignantes, les moyens dangereusement réduits des services d’urgence ! Qui, victime d’un malaise grave ou d’un accident n’a pas encore eu à passer plusieurs heures, une nuit, voire davantage, dans un couloir glacial en attendant d’être pris en charge, ne peut se rendre compte de l’état réel de notre hôpital public ! Cette cause mère : c’est la volonté, une fois de plus, d’aller vers la loi du marché qui, ne visant que le profit, n’investit que le minimum défini par l’observation des densités locales de population et des lois statistiques de… consommation !
Vouloir faire de l’hôpital une entreprise privée, c’est ouvrir la voie à d’autres catastrophes individuelles ou collectives, c’est vouloir ignorer (et faire ignorer) que certaines situations ainsi créées relèvent du simple délit de non-assistance à personne en danger !
Les bises ministérielles, si appuyées soient-elles, le dimanche après-midi, à la télévision nationale, ne suffisent pas à faire croire à la permanence de l'essentiel... respect de la VIE !
image fotosearch

vendredi 26 décembre 2008

Les Rois...


Traversant notre désert, ils sont en marche, les rois.
Puissent-ils être des... ROIS SAGES !
Et nous apporter, plutôt que le pire, le chagrin et le sang...
la myrrhe, le benjoin et l'encens !
image Universalis

mercredi 24 décembre 2008

Noël...


Très bon Noël à toutes et à tous !

Que l'étoile brille pour chacune et chacun d'entre nous,
et nous indique la voie de... LA VIE
respectable, respectueuse et respectée !
image fotosearch

dimanche 21 décembre 2008

TRAVAIL... DIMANCHE... bis

Rencontré Jérôme à La Strasbourgeoise, face à la gare de l’Est, le trop court instant d’un voisinage de déjeuner entre deux trains. Il m’adresse un très intéressant commentaire à propos de mon billet consacré au travail du dimanche (16 décembre). En réponse, précisions :
D’abord : donner son avis est toujours être partisan. C’est donner sa conviction, prendre son parti d’une position ou d’une action consécutive à réflexion. Mais sans, pour autant, être encarté dans un parti (ou encadré dans…). Mon seul parti : celui du respect de l’autre !
Ensuite : enfant d’ouvriers (de filature) et ouvrier moi-même durant quelques années (en hôtellerie et conserverie, entre autres) afin de financer mes études de philosophie et psychologie, j’ai eu tout le loisir d’observer la « bienveillance » d’une large majorité de chefs d’entreprises et d’en recueillir les « fruits ». Ensuite, cadre de direction dans les services, puis l’industrie (Union Carbide Corporation –on se souvient de Bophal !), et l’agriculture, j’ai pu, de l’intérieur, évaluer les intentions des tenants du pouvoir économique (politique aussi souvent) et repérer avec précision leurs valeurs essentielles. Enfin, une loi, me semble-t-il, ne saurait être valablement fondée sur une exception. Or, le député auteur de ce projet, n’appuie sa proposition que sur la nécessité de donner un cadre légal aux entorses au droit du travail pratiquées sur une très importante zone commerciale de France située au cœur de sa circonscription. Certes, certaines situations d’urgence, de nécessité ou d’intérêt général, imposent le travail du dimanche (services de santé et de secours, veille énergie, transport, presse…). Mais elles sont exceptionnelles ! Vendre des chaussettes, des voitures, des téléphones portables, des téléviseurs à écran plasma ou des boîtes de sardines n’a jamais eu ce caractère, ne l’aura jamais. La crise ? La crise ! Une maladie grave de notre classe politique actuelle (toutes tendances confondues) est la réaction immédiate, spectaculaire et de portée générale à un accident particulier qui nécessiterait l’analyse approfondie. Sous prétexte qu’un automobiliste en état d’ébriété provoque une catastrophe, va-t-on interdire totalement la vente de vin dans le pays ? Sous prétexte qu’un autre automobiliste aura fait des victimes à cause d’un excès de vitesse, doit-on brider tous les véhicules (ou leurs conducteurs) ? Sous prétexte qu’une fin de vie se passe mal, sera-t-on autorisé à donner la mort d’une manière habituelle dès lors que le cadre réglementaire (lequel ?) semble respecté ? Le désir de quelques individus qui souhaitent arrondir leurs fins de mois en travaillant le dimanche est-il suffisant pour permettre (imposer !) ce choix ( ?) à toutes et à tous ? Et, sous prétexte que, dans certaines régions, à certaines époques, et pour certaines variétés, les pesticides sont nécessaires à l’agriculture, devons-nous permettre que leur usage (donc leur commerce) soit possible partout et toujours ? Légiférer à la va-vite à partir de cas particuliers et sous la pression de parties intéressées produit inévitablement à terme des effets nocifs, voire contraires à ceux recherchés. Aligner l’ensemble de la population d’un pays sur des faiblesses particulières, c’est affaiblir le pays lui-même ! Contourner les valeurs de référence d’une société par des accommodements de circonstance, c’est rejeter, souvent de manière définitive, ces valeurs fondatrices, et… créer du désordre dans les têtes (puis dans la rue !)
Il ne s’agit plus, alors, d’ « art de gouverner », mais de fuite en avant.
Bien sûr, en oubliant la notion d’intérêt général, on peut le faire !
Mais les conséquences de ces décisions seront à assumer demain et… pour longtemps !
Il nous faut en être conscients.

jeudi 18 décembre 2008

Matin brumeux


Mirabellier dans la brume Saintois 15 12 08 photo GL

mercredi 17 décembre 2008

Ministre...

Quand tu vois le ministre penser plus à soi qu'à toi et que dans toutes les affaires il recherche là-dedans son profit, un tel homme ainsi fait jamais ne sera bon ministre, jamais tu ne te pourras fier à lui...

Machiavel Le Prince XXII Des ministres et des princes
image : Lorenzo Bartolini Niccolo Macchiavelli piazzale des Offices Florence

mardi 16 décembre 2008

Travail... dimanche !

Comme d’habitude, l’État tente de passer en force pour, s’appuyant sur une minorité mercantile active, tenter d’imposer la légalisation du travail le dimanche. C’est le projet de loi du député Richard Mallié qui prétend (entre autres) que (argument massue !), dans sa circonscription, ce travail du dimanche permet à des étudiants de gagner plusieurs centaines d’Euros, et qu’il faut adapter notre pays aux conséquences de la crise.
Ah… LA CRISE !
Et si, choisissant le progrès plutôt que la régression, imitant plutôt les meilleurs (pays nordiques) que les pires (pays anglo-saxons), la France décidait de traiter mieux ses étudiants en leur donnant des conditions matérielles d’étude décentes…
Et si, masquée par de tels arguments, la réalité de ce projet était bien plus pernicieuse comme, par exemple, de servir le patronat en faisant voler en éclat les textes consensuels qui, à l’heure actuelle, encadrent le travail !
La question mérite d’être posée. Car :
-Le profit de quelques-uns ne justifie pas la déréglementation du travail au détriment de tous les autres !
-Contribuer à détruire ainsi les rares liens familiaux survivants (le dimanche est le seul jour possible de "retrouvailles" et de partage) expose à de graves troubles sociaux à venir ! En parallèle à cette mesure, il faudrait donc prévoir de renforcer les effectifs de police et construire... (à défaut d'écoles -le pli est déjà pris) de nouvelles... prisons !
En outre, et subsidiairement : Comment notre peuple peut-il entendre les appels présidentiels à la réaffirmation des "racines chrétiennes" de l'Europe (dont, évidemment, la France) si, dans le même temps, la même source politique désacralise le dimanche ("Dieu bénit le septième jour et le consacra... " Ancien Testament 2-3) ? Comment ? Pour une bonne "gouvernance", la cohérence dans les propositions et décisions n'est-elle pas nécessaire ?
Enfin, on nous parle d’objectif économique ! Mais, le porte-monnaie de nos contemporains n’étant pas inasséchable (loin s’en faut !) ce qui se vendra le dimanche… ne se vendra pas durant la semaine !
L’intention inavouée (parce qu’inavouable) de ce député sans doute en mal de portefeuille (ministériel !) ne serait-elle pas, en réponse aux exigences sans cesse renouvelées du MEDEF, une nouvelle avancée dans la voie de la déréglementation totale du travail qui vise à faire des salariés, toutes branches et tous niveaux confondus, de nouveaux… serfs !
Autre intention, peut-être : à supposer que cette mesure fonctionne et que le peuple se précipite dans les temples du commerce le dimanche, il fera, du lundi au samedi, place nette aux représentants de la France d’en haut, ces heureux praticiens du bouclier fiscal libres toute la semaine (sauf obligations champagne-petits-fours !) venus des beaux quartiers en limousine avec chauffeur, qui souhaitent dépenser leur argent à l’abri des regards et des miasmes de… la populace issue de la France d’en bas !
L’Assemblée nationale aurait renoncé, nous dit-on ce matin, à maintenir ce texte… Prudence ! L’expérience récente nous montre que nos dirigeants ont tôt fait, dès que le citoyen a le dos tourné (fête de Noël ou vacances de Pâques à venir), de faire d’un pas en arrière… trois pas en avant !


Oui, la crise a bon dos. Prétexte à une hyperlibéralisation de notre société dont seuls sont bénéficiaires les nouveaux aristocrates d’une république finissante, elle profite à ceux-là mêmes qui l’ont créée : les propriétaires d’esclaves !
image Le repos des faneurs Théodore-Jouis DEYROLLES
huile sur toile 1920 musée de Pau photo GL

vendredi 12 décembre 2008

Dante...

Premier ciel ou de la Lune :
âmes n'ayant pas accompli leurs voeux

Entre deux mets également distants
et attirants, mourrait d'abord de faim
tout homme libre avant de porter l'un aux dents ;
tel se tiendrait l'agneau entre deux faims
de loups féroces, les craignant tout autant ;
tel se tiendrait un chien entre deux daims :
aussi, de m'être tu, je ne me blâme,
-également la proie de mes doutes,
c'était inévitable - ou ne me loue.
Je me taisais, mais mon désir était
peint sur mes traits, ainsi que ma demande,
bien plus fervente que par parler distinct.

Dante Alighieri La Divine Comédie Paradis III
image : Dante par Andrea del Castagno 1450 galerie des Offices Florence wikipédia

dimanche 7 décembre 2008

Capitalisme... libéralisme... désastre !

Malgré son poids (670 pages), à lire absolument
pour éviter l'indigestion des salades
que d'aucuns nous servent chaque jour...
extraits :

C'est aux premiers jours de l'occupation de l'Irak par les Etats-Unis, il y a quatre ans, que je commençai à m'intéresser à la dépendance du libre marché à l'égard des chocs en tous genres. Après avoir rendu compte depuis Bagdad de la tentative avortée de Washington de faire suivre la phase "choc et effroi" de celle du traitement de choc, je me rendis au Sri Lanka, quelques mois après le tsunami dévastateur de 2004. Là, je fus témoin d'une autre version de la même manoeuvre. En effet, des investisseurs étrangers et des prêteurs internationaux s'étaient ligués pour exploiter le climat de panique et céder le magnifique littoral à des entrepreneurs qui s'étaient empressés d'ériger de vastes stations balnéaires, empêchant ainsi des centaines de milliers de pêcheurs de reconstruire leurs villages au bord de l'eau : "Par un coup cruel du destin, la nature a offert au Sri Lanka une occasion unique. De cette grande tragédie est née une destination touristique d'exception", claironna le gouvernement. Lorsque l'ouragan Katrina s'abattit sur la Nouvelle-Orléans et que les politiciens, les groupes de réflexion et les promoteurs immobiliers républicains se mirent à parler de "page blanche" et d'occasion en or, il apparut clairement que telle était désormais la méthode privilégiée pour aider l'entreprise à réaliser ses objectifs : profiter des traumatismes collectifs pour opérer de grandes réformes économiques et sociales. (P. 17)

Dans certains cas, bien entendu, l'adoption des politiques de libéralisation des marchés se fit de façon démocratique, quelques politiciens ayant été portés au pouvoir malgré des programmes draconiens : l'élection de Ronald Reagan aux Etats-Unis et, plus récemment, celle de Nicolas Sarkozy en France, en constituent des exemples frappants. Dans de tels cas, cependant, les croisés du libéralisme économique se heurtent à l'opposition du public et doivent modifier ou adoucir leurs projets radicaux, accepter les changements à la pièce plutôt qu'une reconversion totale. On voit bien que le modèle économique de Friedman, s'il est en partie compatible avec la démocratie, a besoin de conditions totalitaires pour être imposé dans son expression la plus pure. Pour que le traitement de choc économique soit appliqué sans contrainte -comme ce fut le cas au Chili dans les années 1970, en Chine à la fin des années 1980, en Russie dans les années 1990 et aus Etats-unis au lendemain des attentats du 11 septembre 2001-, on doit compter sur un traumatisme collectif majeur, lequel entrave ou suspend provisoirement l'application de principes démocratiques. Cette croisade idéologique prit naissance au sein des régimes autoritaires d'Amérique du Sud ; dans les territoitres nouvellement conquis -la Russie et la Chine-, elle cohabite encore aujourd'hui, sans difficulté et de façon rentable, avec un régime à la poigne de fer. (P. 20-21)

Naomi KLEIN La Stratégie du choc La montée d'un capitalisme du désastre
Essai traduit de l'anglais par Lori Saint-Martin et Paul Gagné
Editions LEMEAC/ACTES SUD mai 2008
photo couv. GL

vendredi 5 décembre 2008

Enfance... PRISON !

La solution est enfin trouvée à tous les maux de notre société :
La prison ! Dès l’âge de douze ans si nécessaire !
La ministre, garde des sceaux de notre pitoyable république, vient de découvrir que "la violence a changé de nature !"et qu’il convient de lui opposer une "réplique adaptée". C’est vrai qu’elle est de plus en plus grave, cette violence, et… institutionnelle : grands patrons libérés de tous leurs devoirs envers des salariés taillables et corvéables à merci (il suffit de voir le sourire réjoui de la maîtresse du Medef), consommateurs livrés pieds et poings liés à une grande distribution qui triche sur les contenus quand elle ne peut pas tricher sur les prix, téléspectateurs offerts en pâture au seul conditionnement politique officiel (avec la nomination du président du service public par l’Élysée), police et gendarmerie en dérapages fréquents sous prétexte d’enquête ou de légitime défense, soutien massif aux banquiers joueurs de poker menteur qui oublient de redistribuer aux petites entreprises et particuliers les fonds publics reçus, échanges sanglants de politiques sur fond de querelles intestines de parti…
C’est vrai, la violence a changé de nature !
Hier, c’était l’école obligatoire jusqu’à 16 ans… aujourd’hui, c’est la prison souhaitable à partir de 12 ans !
Réfléchissons : peut-être la ministre espère-t-elle rendre service à son collègue de l’Éducation qui, gérant son portefeuille à grands coups de serpe, n’aura bientôt plus suffisamment de professeurs dans les écoles, collèges et lycées de la France d’en bas (bienvenue au privé qui accueille à grands coups de goupillon et au prix fort tous les enfants de la France d’en haut) ! Plutôt que loger nos enfants seuls devant un tableau noir, nous les logerons accompagnés... derrière les barreaux !
C’est, hélas, le principe bien connu (de celles et ceux qui, voilà bien longtemps, ont encore fréquenté l'école primaire de la République) des vases communicants : moins il y a d’écoles pour le peuple, plus il faut de prisons !
Reviens, cher Victor Hugo, reviens vite ! Ils sont devenus… fous (et criminels) !
À quand, comme pour Tintin, la prison (ou l’usine !) de 7 à 77 ans ?
Image fotosearch

mercredi 3 décembre 2008

Sagesse indienne... SITTING BULL

VOYEZ, MES FRÈRES, le printemps est venu ; la terre a reçu l’étreinte du soleil, et nous verrons bientôt les fruits de cet amour !
Chaque graine s’éveille et de même chaque animal prend vie. C’est à ce mystérieux pouvoir que nous devons nous aussi notre existence ; c’est pourquoi nous concédons à nos voisins, même à nos voisins animaux, le même droit qu’à nous d’habiter cette terre.
Pourtant, écoutez-moi vous tous, nous avons maintenant affaire à une autre race – petite et faible quand nos pères l’ont rencontrée pour la première fois, mais aujourd’hui grande et arrogante. Assez étrangement, ils ont dans l’idée de cultiver le sol et l’amour de posséder est chez eux une maladie. Ces gens-là ont établi beaucoup de règles que les riches peuvent briser mais non les pauvres. Ils prélèvent des taxes sur les pauvres et les faibles pour entretenir les riches qui gouvernent. Ils revendiquent notre mère à tous, la terre, pour leur propre usage et se barricadent contre leurs voisins ; ils la défigurent avec leurs constructions et leurs ordures. Cette nation est pareille à un torrent de neige fondue qui sort de son lit et détruit tout sur son passage.
NOUS NE POUVONS VIVRE CÔTE À CÔTE.

Sitting Bull, chef sioux hunkpapa – 1875
Extrait de Paroles indiennes Albin Michel Carnets de sagesse 2005
Textes recueillis par Michel Piquemal
photo Sitting Bull par Edward S. Curtis

lundi 1 décembre 2008

Morale politique... de Filippis... Julie-Victoire Daubié

Pour sortir par le haut du trouble (le mot est faible !) né de l'affaire d'interpellation musclée dont a été victime le journaliste de Libération Vittorio de Filippis, on peut relire ce passage de La Femme Pauvre, de Julie-Victoire Daubié, publié en 1870 :

Le suffrage universel met en lumière la question économique surtout, mais la question morale, qui en est la base, reste dans la pénombre parce que ses droits ne sont pas représentés.
Le gouvernement ayant la majorité numérique par ses candidats, c'est de lui que doit venir l'impulsion et ce sont d'ordinaire ses élus qui prêchent à la tribune le maintien des prérogatives du mal pendant que les voix courageuses qui y revendiquent des responsabilités sortent des rangs d'une minorité d'opposants irréconciliables. Quelles que soient les destinées de notre grande patrie, pénétrons-nous enfin de cette vérité : c'est par l'harmonie dans l'ordre moral et économique que nous réaliserons l'harmonie dans l'ordre politique et la paix dans les rapports internationaux. *
Vieille de cent trente-huit ans, partie depuis près d'un siècle et demi, cette invitation à la table du respect n'a pas encore été reçue ! Mais, outre vendre du crédit, que fait donc... La Poste ?
*Julie-Victoire Daubié La Femme pauvre au 19ème siècle
T. 3 éd. Thorin 1870 Rééd. Côté-Femmes 1993
image République Française culturecivique.free