dimanche 13 novembre 2016

Malek CHEBEL... le velours de ta voix.


Cher Malek,
Nous ne sous saluerons plus sous les chapiteaux peuplés de libraires, de lecteurs et d’auteurs, quelque part en France.
Notre rencontre date de plusieurs années, au salon du livre de Nice.
Le libraire nous avait installés côte à côte.
Ton rayonnement m’impressionnait, et ton calme, et ton sourire généreux.
Tu as tourné vers moi ton regard bienveillant.
Tu m’as salué.
Alors, je me suis approché de toi, et nous avons parlé.
Nous nous sommes retrouvés souvent, toujours au milieu des livres et de leurs amoureux.
La dernière fois que nos mains se sont jointes, voilà quelques petits mois, tu as accepté d’être l’invité futur de l’un des dîners littéraires que j’anime chaque mois à Vittel.
Mais j’avais lu des traces de fatigue sur ton visage.
Tu ne viendras pas.
Je garderai de toi le souvenir d’un Homme rare qui connaissait bien le sens des mots Fraternité et Fidélité.
Toi, le lecteur, l’analyste assidu du Coran,
Toi qui nous as révélé dans ce Texte sacré toutes les invitations à partager l’Amour,
Toi qui as rendue évidente la puissance de Paix d’un Islam authentique,
Toi qui as mis en pleine Lumière le Féminin, essence même de toute vraie spiritualité…
Tu viens de quitter la scène au moment même où notre monde a le plus grand besoin de ta présence.
Ta pensée vive va nous manquer.
Mais tu nous laisses des dizaines d’études et de livres, fruits d’une vie de travail tout entière offerte à l’humanité sans réserve d’énergie aucune.
A nous de continuer maintenant dans les voies que tu as ouvertes, de respect de tous par chacun, et de chacun par tous.
Merci, mon cher Malek.
Je n’oublierai jamais le velours de ta voix.
Bon Chemin !
Salut et Fraternité.



samedi 5 novembre 2016

SNCF... Marre sur toute la ligne !



SNCF… Marre sur toute la ligne !

Sous la présidence de Guillaume Pepy, au prétexte qu’elles ne sont pas suffisamment utilisées, la SNCF vient d’annoncer la fermeture de deux lignes ferroviaires du nord-est : Nancy/Merrey et Saint-Dié-des-Vosges/Strasbourg. Les trains seront remplacés par des autocars, peut-être même par des diligences (comme, à la Poste, les facteurs remplacés par des pigeons voyageurs !)
Il est bien évident que, quand on est né dans une famille de la haute bourgeoisie de Neuilly-sur-Seine, quand on a fait ses études dans des écoles privées fréquentées seulement par des filles et fils à papa proches déjà des lieux de pouvoir, quand on a pour expérience de vie sociale celle très riche que procure l’ENA, quand on a pour connaissance du pays, de ses profondeurs et de ses populations celle qu’offre la traversée des campagnes à 320 kilomètres/heure à bord de TGV (gratuits pour lui !), on peut se dire que supprimer des lignes de chemin de fer du fin fond du pays n’a aucune conséquence sur sa vie quotidienne !
Mais quand on bosse à cinquante kilomètres de chez soi, quand on vit à Mirecourt ou à Saales, quand on n’a pas les moyens de se faire transporter au frais de l’Etat dans de confortables limousines, quand on est élu et que l’on travaille à la mise en valeur économique des campagnes de France, quand on est entrepreneur et que l’on veut créer une activité ou une nouvelle unité de production, on se rend compte que le train est indispensable, comme tous les autres services publics.
Et quand on a la curiosité (ou le courage) de repérer sur une ligne ferroviaire des lieux aussi extraordinaires que Mirecourt (déjà cité-hier encore capitale de la lutherie), Vittel et Contrexéville (centre thermaux qu’il est inutile de présenter, sauf aux natifs et résidents de Neuilly qui n’ont pour horizon que le bois de Boulogne et les palais présidentiels parisiens), on peut se dire qu’il faut y réfléchir à deux fois avant de prendre une décision lourde de conséquences de tranchage du cordon ombilical.
Hier, c’était la suppression des arrêts en gare de Neufchâteau et l’obligation faite à ses habitants et à ceux de la région de seulement regarder passer les trains en ruminant…
Aujourd’hui, c’est plus radicalement encore, l’obligation de transformer l’ancienne voie ferrée en… piste cyclable pour d’improbables touristes, voire en route d’exode comparable à celui vécu en d’autres temps dans notre pays !
Les Vosgiens, les Lorrains, les Alsaciens, les Français dits « ruraux » (par distinction avec les prétendus « urbains ») en ont marre !
MARRE d’être considérés comme des sous-citoyens dans un pays républicain dont la devise officielle est toujours, jusqu’à preuve du contraire : « Liberté – Egalité – Ftarernité » !
MARRE de constater chaque jour davantage qu’une poignée d’individus qui émargent à 450 000 euros d’émoluments par an, sans compter les avantages en nature attachés à leur fonction, prennent des décisions qui les privent de ce qui leur est essentiel et vital : le SERVICE PUBLIC !
MARRE de ce retour aux privilèges de quelques-uns développés au détriment de tous les autres condamnés à se satisfaire des miettes d’un gâteau pourtant produit par tous.
MARRE de constater que des dirigeants prétendus « grands » d’entreprises nationales ne font pas le travail (royalement rétribué) confié à eux par les citoyens (qui les paient), laissent se dégrader les équipements publics au point de n’avoir plus d’autre solution (disent-ils) que de les… fermer !
Dans n’importe quelle entreprise privée, on parlerait, à juste titre, d’incompétence.
Or, cette incompétence est contagieuse !
Aujourd’hui, ces gens qui n’ont pas fait leur boulot décident de remplacer les trains par des autocars parce que -disent-ils, reconnaissant implicitement leur incurie- les voies ferrées souffrent d’un manque d’entretien chronique.
Demain les routes (déjà très malades à cause de l’étranglement des finances locales par l’Etat !) ne supporteront plus la circulation sans risques de ces autocars de remplacement.
Alors, les clones de ces « grands serviteurs de l’Etat » supprimeront ces autocars et fermeront ces routes.
Alors, dans nos campagnes des Vosges, de Lorraine, d’Alsace, de France, nous irons à vélo (à condition d’avoir encore les moyens d’en acquérir, puisque les entrepreneurs ayant quitté ces lieux de mort sociale, il n’y aura plus de travail dans ces déserts, donc pas de salaires), ou à cheval nourri à l’avoine de Monsanto !
Autrefois, Vittel, station thermale de notoriété mondiale, était accessible par avion. La piste de l’aérodrome sacrifié aboutissait presque au seuil de ses hôtels bondés.
Aujourd’hui, Vittel souffre d’un train cacochyme qui la jette au bout du monde connu.
Demain, accessible uniquement par des chemins montants, sablonneux, malaisés (merci  La Fontaine), cette belle station thermale finira de mourir avec sa sœur Contrexéville au milieu des vestiges de leur splendeur passée, leurs populations avec elles.
MARRE de ces assassinats de régions à répétition !
MARRE, Monsieur Pepy !
Même si, loin de vos palais, nous pouvons passer pour des citoyens de seconde zone, souvenez-vous que…
NOUS, gens des campagnes de France,  NE SOMMES PAS DES SOUS-CITOYENS !
Le souvenir de Brétigny-sur-Orge vous fait peur ?
Alors mettez-vous au boulot pour éviter de nouvelles catastrophes en assurant aux Français le service public auquel ils ont droit.
Nous vous en saurons gré.
A bon entendeur…
Salut et Fraternité !