mardi 31 mars 2009

Bouton... rosé !

Je te tiens, tu me tiens par la barbichette
Le premier de nous deux qui…
Jamais cette comptine (que nous avons tous chantée en tenant le menton de père, mère, frère, sœur, cousin-cousine, copain-copine…) n’a été à ce point d’actualité !
Entre le grand patronat qui, une main sur le portefeuille, l’autre sur le cœur, jure qu’il n’est imprégné que de préceptes moraux incompréhensibles pour le peuple vulgaire trop inculte, et le monde politique qui promet d’être à l’avenir plus « pédagogue », en jurant, une main sur le cœur, l’autre sur le portefeuille (pas toujours ministériel !) que ses intentions sont pures mais mal comprises par ce même peuple aux aptitudes intellectuelles très limitées, la relation amoureuse est désormais d’une intensité et d’une discrétion rarement égalées. Pour vivre heureux, vivons cachés et… bien payés !
Voilà un an, après le scandale que l’on sait, le patron de la Société Générale était invité par le Chef de l’État lui-même à faire ses valises sur le champ ! Or il est toujours là, les poches toujours plus remplies d’argent de petits épargnants et petits contribuables ! Qui donc protège cet homme qui protège… qui ?
Je te tiens, tu me tiens…
Il y a fort à parier que, si la Société Générale (avec elle, la France) se déboutonnait, ils seraient nombreux à poil, dans les palais nationaux, et que le spectacle ne serait pas très… réjouissant !



***
Pour célébrer comme il se doit l’ânerie (je demande pardon aux vrais ânes qui valent bien mieux que leur réputation faite par… les hommes !) des « experts » de Bruxelles qui viennent d’autoriser la fabrication de vin rosé par coupage de rouge et de blanc, promettons de lever aujourd’hui même un bon verre de vrai rosé de Provence (ou d'ailleurs), le lumineux Tavel par exemple, à leur… échec espéré !
En prime, s’ils venaient à manquer d’imagination destructrice, voici la recette historique d’un vin qu’ils pourront ordonner de fabriquer… sans raisin (ou presque) !
Après la ruine du vignoble français due au phylloxera venu des États-Unis à la fin du 19ème siècle, il s’en est fabriqué 4 millions ½ hectolitres durant la seule année 1890 ! Ça marche !
Prendre 100 kg de raisins de Corinthe émiettés
Les faire tremper dans 300 l d’eau portée à 30°
Laisser fermenter environ 12 jours
Passer au pressoir
Coller le liquide obtenu, le soufrer…
Le colorer au colorant chimique s’il manque de couleur, ou à l’aide d’une décoction de fleurs de mauve noire, de roses trémières ou de baies de sureau
Fixer la couleur avec de l’acide tartrique
Bien remuer les 300 litres de… vin ainsi produit,

puis… boire !
Nul doute qu’on le trouvera bientôt, avec l’ersatz communautaire de rosé, sur les somptueuses tables quotidiennes des "experts" de la Commission Européenne à Bruxelles !

De quoi se… déboutonner !
À votre santé !

images : photos GL 31 03 09

vendredi 27 mars 2009

Bretagne : conférence et... vent du large !

Retour de Bretagne.
Quel bonheur de travailler dans de telles conditions : accueil chaleureux par la Ville de Saint-Avé, enseignantes passionnées, élèves bien préparés, printemps lumineux, pour un sujet toujours riche et émouvant : Julie-Victoire Daubié !
Patience, les mots, votre tour viendra !
Pour l'heure, place aux images :









Dans la magnifique salle de spectacles de Saint-Avé, le Dôme.
Au fond, sur l'écran :

Julie-Victoire Daubié !





Un aspect de la charmante ville de Saint-Avé.
Vannes le Golfe du Morbihan vers la presqu'île de Conleau.

Plein les yeux, et plein... le coeur ! Partageons...

photos GL 24-25/03/09

dimanche 22 mars 2009

Julie-Victoire... Bretagne !


Julie-Victoire DAUBIE,
première bachelière de France
(1861)
Dans quelques jours, je serai en Bretagne.
La ville de Saint-Avé (proche de Vannes) m'a chaleureusement invité à venir parler de Julie-Victoire Daubié avec les élèves du collège qui porte son nom, puis avec les parents d'élèves, puis avec le public intéressé par cette femme exceptionnelle dont j'ai publié récemment la vie romanesque et engagée.
Je ne résiste pas au plaisir de partager avec vous quelques-unes de ses pensées du 19ème siècle dont la brûlante actualité ne vous échappera pas :



La Femme en politique :
«Il est évident que la femme électeur se complète de la femme éligible, mais il y a loin de là à la femme élue, dans l’état de nos mœurs surtout… cette femme sera désignée par un suffrage unanime si elle fait preuve de la capacité d’un véritable homme d’état . Mais cette éventualité, qui ne se réalisera peut-être jamais, laisse intacte la question de pondération du droit et du devoir social qu’il est urgent d’établir ! »

Ecrivains et écrivaines…
« Les écrivains hommes (…) en ne permettant aux femmes de prendre la parole que pour dire quelque chose, semblent réserver aux hommes seuls le droit de parler pour ne rien dire ! »

Education et citoyenneté :
« L’esprit humain se trouve humilié de voir l’homme éclairé partager son millionième de souveraineté nationale avec le dernier rustre du dernier hameau qui, ne sachant ni A ni B, est aussi étranger à toute question politique ou sociale que le cheval qu’il étrille ! »

Egalité en éducation et principes républicains :
« L’interdiction pour la femme de puiser l’instruction aux mêmes sources que l’homme est en outre une négation de nos théories d’égalité civile qui établit un antagonisme déplorable entre nos principes et nos mœurs. »

De la Nature… et de la folie des hommes :
« La nature, qui fait reverdir les moissons sur les champs de carnage, est une force admirablement productive, puisqu’elle nous laisse survivre à de si grandes et si constantes folies ! »

Des droits et des devoirs :
« Déchaînez ou enchaînez la presse dans une société où chacun peut vivre dans des unions sans droits pour les faibles et sans devoirs pour les forts, et vous verrez également partout l’anarchie des mœurs régner dans les idées ; l’ordre pourra être rétabli dans la rue et maintenu à l’aide du gendarme ; le désordre restera dans les esprits ! »

Du pouvoir :
« L’homme qui ne sait pas se gouverner est incapable de gouverner les autres… et pourtant on remarque, dans les familles comme dans la cité, qu’il veut prendre plus d’autorité sur autrui qu’il en a moins sur lui-même ! »

Espoir d’harmonie :
« En dehors des opinions extrêmes qui veulent tenir les femmes dans l’esclavage de l’homme ou agenouiller celui-ci devant elles, je verrai comme de coutume dans les deux sexes des êtres égaux en devoirs et en droits qui doivent se tendre la main pour s’aider et se perfectionner. »

Le pacifisme :
« Faire une nation sans armée plutôt qu’une armée sans nation ! »

Economique et social :
« Dans l’ordre, ou plutôt dans le désordre actuel, chacun fait produire le plus possible à ses capitaux sans s’inquiéter de l’ouvrier qui n’est qu’un être abstrait, incongru, un rouage dans la machine ! »

Répartition des fruits du travail :
« Il est de fait que l’ordre économique ne serait pas troublé comme il l’est chez nous, si le scandale des fortunes illicites était soumis au contrôle de l’opinion ! »

Bonne méditation et... bon printemps !

jeudi 19 mars 2009

Naviga... Sion !

Sur l'océan des emblavures,
le vaisseau de Lorraine a mis le cap sur... le printemps !
image Sion vers Boulaincourt photo GL 16 03 09

vendredi 13 mars 2009

Silence... on détourne !


J’aurais pu parler des vacances de Monsieur Hulot au Mexique, de Total qui roule ses actionnaires dans l’or et ses salariés (et consommateurs) dans la farine, des procès Colonna et des terroristes du TGV, de la nouvelle croisière à quai du porte-diplomatie Charles de Gaulle, des patrons gonflés de Continental qui mettent leurs associés sur coussin d’air, et leurs ouvriers à plat (crevés et sans roue de secours), des indemnités de nos parlementaires et des caisses noires de leurs assemblées, d’un pape qui gère benoîtement des affaires "encombrantes", du prix du gaz et de son foutage de gueule exemplaire, de la gestion miraculeuse de la maladie et des déficits de la santé en France, du mépris constamment affiché du Medef, de la paie des footeux, de l'esclavage moderne, de la destination du fric racketté par les radars, de la replongée de notre pays dans la lessiveuse états-unienne de l’OTAN, de la nouvelle virginité des paradis fiscaux, du… de la… de…
Mais j’ai choisi, aujourd’hui… le silence !
Le printemps frappe à notre porte.
Les oiseaux chantent leur saison des amours.
Les bourgeons du lilas sont gonflés à craquer.
Peut-être, ce matin, un rayon de soleil…
Silence… on détourne !
image : Praye, en Saintois, au printemps photo GL 29 04 08

lundi 9 mars 2009

VINS : Lettre... en vain... à Madame Bachelot !


Madame le Ministre,

Assez ! Assez de recevoir chaque semaine, chaque jour, par perfusion sournoise, au cœur même de notre coeur… la honte d’être Français !
Tantôt, par ses dirigeants les plus zélés, l’État nous masque des pans entiers de notre histoire ou nous charge d’une repentance dont le citoyen est en droit de se demander ce que sont ses objectifs réel ; tantôt il culpabilise et contraint tous les automobilistes que nous sommes, au prétexte que quelques-uns d’entre eux se comportent comme des assassins au volant ; tantôt il propose d’incarcérer des jeunes de plus en plus jeunes pour les mettre hors d’état de nuire à leurs contemporains, privant ainsi notre société de la fraîcheur, de l’énergie créatrice, de l’envie d’entreprendre, et de la vision d’avenir du plus grand nombre !
Poussons un peu plus loin cette pratique politique : pourquoi ne pas obliger chaque Français à passer un brevet de randonnée en haute-montagne parce que quelques passionnés imprudents laissent leur vie chaque année sur les pentes du Mont-Blanc ? Pourquoi ?
Aujourd’hui, afin (paraît-il) de lutter contre l’alcoolisme galopant (paraît-il) de ces jeunes (toujours eux la cible !), emboîtant le pas à Monsieur Evin, vous déclarez une nouvelle guerre aux vignerons et brasseurs de France, à leurs distributeurs et à leurs clients, accentuant la crise que subit déjà depuis des années une filière patrimoniale pourtant vieille de plus de vingt siècles ! Et, dans le même temps, sous pression européenne nous dit-on, notre État autorise la mise en circulation de boissons explosives dont les effets nocifs à court, moyen et long terme, semblent pourtant bien connus ! Où est donc la logique ?
Difficile de comprendre de telles décisions concomitantes qui, loin de résoudre les problèmes évoqués, n’ont pour effet que de stériliser notre société en alignant l’immense majorité de ses individus justes, corrects, respectueux, raisonnables, travailleurs et paisibles sur quelques dizaines de cas souvent tragiques de déviance. La courbe de Gauss sera toujours la courbe de Gauss ! Ce n’est pas parce que nous brimerons huit neuvièmes d’individus sains que nous guérirons le neuvième de malades restant !
La France ne compte pas 40 millions de chauffards en état permanent d’ivresse au volant, ni soixante millions de citoyens, tous âges confondus, addictés à l’alcool ou à la drogue !
Plutôt que de tenter d’atteindre de façon très aléatoire des minorités en difficultés en usant de moyens coercitifs appliqués à tous, ne vaudrait-il pas mieux tenter de repérer l’origine de leur malaise et comprendre l’état réel de leur situation ? Travail autrement important et difficile, certes, mais évidemment productif de meilleur résultats, dans le respect de tous et de chacun.
La conséquence de ces mesures annoncées à grand renfort de coups de presse, et de communiqués d’agences spécialisées peuplées d’experts incontestables (l’une d’elle vient de nous expliquer que la charcuterie est terrible pour la santé, le beurre redoutable, et le fromage… mortel !) c’est (à n’en pas douter) l’affaiblissement de filières professionnelles qui ont contribué à la renommée mondiale de notre pays, la perte annoncée d’une image de qualité et de savoir-vivre, la disparition programmée d’une culture unique de la gastronomie et du patrimoine qui fait de la France la première destination touristique de la planète. Et la défaite d’une économie !
Portons nos regards partout autour de nous : La France est le seul pays à aimer s’automutiler de la sorte ! Par quelle maladie sommes-nous donc rongés ?
Et, pendant que nous nous échinons à ruiner notre domaine, d’autres se construisent le leur qui, déjà, vient nous concurrencer chez nous ! Voudrions-nous faire le lit des vins chiliens, états-uniens, sud-africains, australiens et… chinois, que nous ne nous y prendrions pas autrement. Car, une fois notre viti-viniculture détruite, aucun pays (à commencer par l’Union Européenne – à juste titre) ne nous autorisera à limiter l’invasion de nos tables par ces vins et alcools issus de pays étrangers ! Ces mêmes pays étrangers qui nous noient déjà sous des montagnes de produits dont les normes de qualité sont si loin des nôtres qu’ils obligent régulièrement à des mises en garde du consommateur, voire à des interdictions de distribution.
Cessons donc de nous auto-flageller ! Respectons ceux qui produisent dans la tradition multiséculaire de notre pays et ceux qui consomment sainement (le plus grand nombre), et ne nous offrons pas, pieds et poings liés, aux conquérants de marchés qui, quelque bonne volonté que vous y mettiez, Madame le Ministre… subsisteront !
Ce n’est pas parce que ces conquérants nous exportent leur pire (la pratique de l’open bar par exemple) que nous devons leur sacrifier… notre meilleur !
Et souvenons-nous, pour l’enseigner à notre tour, de ce que Paracelse enseignait déjà au 16ème siècle :
Rien n’est poison… tout est poison… seul l’excès est poison !

Pour clore cette lettre, permettez-moi, Madame le Ministre, de lever mon verre à votre santé, et à celle des productions et traditions honorables de notre Pays !

images : Cave oubliée et A votre santé photos GL 090309

jeudi 5 mars 2009

En attendant le printemps...


Ô lac ! rochers muets ! grottes ! forêt obscure !
Vous que le temps épargne ou qu'il peut rajeunir,
Gardez de cette nuit, gardez, belle nature,
Au moins le souvenir !
Qu'il soit dans ton repos, qu'il soit dans tes orages,
Beau lac, et dans l'aspect de tes riants coteaux,
Et dans ces noirs sapins, et dans ces rocs sauvages
Qui pendent sur tes eaux !
Qu'il soit dans le zéphyr qui frémit et qui passe,
Dans les bruits de tes bords par tes bords répétés,
Dans l'astre au front d'argent qui blanchit ta surface
De ses molles clartés !
Que le vent qui gémit, le roseau qui soupire,
Que les parfums légers de ton air embaumé,
Que tout ce qu'on entend, l'on voit et l'on respire,
Tout dise : « Ils ont aimé ! »

Alphonse de lamartine Le Lac Méditations poétiques 1820
image Le lac de Bouzey (Vosges) 07/08 photo GL