France, décembre 2014 : on meurt par défaut de soins dans les campagnes, pas… dans les beaux arrondissements de la capitale !
mercredi 31 décembre 2014
Voeux républicains 2015
France,
décembre 2014 : on meurt de faim dans les cités, pas… dans les palais
nationaux !
France, décembre 2014 : on meurt de froid dans la rue, pas... dans les ministères !
France, décembre 2014 : on meurt par défaut de soins dans les campagnes, pas… dans les beaux arrondissements de la capitale !
France, décembre 2014 : on meurt par défaut de soins dans les campagnes, pas… dans les beaux arrondissements de la capitale !
France,
décembre 2014 : les télévisions nous écœurent chaque jour de foie gras, de
caviar et de truffes… tandis que les soixante-sept mille bénévoles des Restos du Cœur peinent encore à trouver
des boîtes de sardines et de petits pois pour un million d’affamés issus des
sept millions de malheureux qui vivent en dessous du seuil de pauvreté !
Dans quelques
heures, celles et ceux qui le peuvent sauteront au cou de leurs proches pour
leur souhaiter une bonne année 2015.
Même le
président « normal » de notre République malade sacrifiera à la
tradition de la cérémonie des vœux. Avec des mots laborieusement choisis par
des « serviteurs de l’État », il tentera d’endormir son peuple en lui
chantant une berceuse lénifiante truffée de « je » monarchistes et de
« e » incertains, tandis que son premier ministre annoncera d’une
voix trop ferme pour être de « con-passion » (c’est déjà fait !) une nouvelle année
(voire trois !) de sacrifices à ses
« cons-patriotes ».
Le premier distribue
les bonbons… le second les coups de bâton !
Comme en
Lorraine, autrefois, quand passait dans les maisons le bon saint Nicolas aux jouets,
suivi du père Fouettard aux verges !
Mais, en ce
temps-là, l’un et l’autre avaient pour public… les enfants.
Serions-nous
aujourd’hui assez infantilisés par les manipulateurs de marionnettes d’État
pour que les deux plus hauts dirigeants de notre pays usent, pour nous tenter
de nous séduire en nous préparant au pire, de cette stratégie d’hier destinée
aux galopins cachés sous des mimiques d’enfants sages ?
Leur inquiétant
pas de deux confirme une confortable entente de la « France du haut »
sur le dos déjà cassé de la « France du bas ».
Au moins, sur
cette stratégie, ils sont d’accord !
Alors, soyons
d’accord, nous aussi, pour leur présenter ainsi qu’à leurs équipes de la
promotion Voltaire et de quelques autres chapelles… les vœux que voici :
Que cette
année 2015 vous soit une année de plus grande humilité, et de paroles plus
vraies, donc plus rares, de plus grand respect de celles et ceux qui vous ont
élus ou nommés, de plus grande conscience citoyenne, de plus grande conformité
dans les comportements et l’action avec les valeurs de notre République tellement
chères à nos anciens martyres de vos guerres que les valses de gerbes ou échos
de discours devant des monuments -même sous une pluie battante- ne suffisent
pas à honorer !
Que cette
année 2015 vous permette de découvrir vos concitoyens, leur réalité de vie
quotidienne -de survie trop souvent-, par une proximité réelle plutôt qu’en
vous déguisant pour venir les renifler quelques heures durant, ainsi que l’ont
fait récemment plusieurs parlementaires pour des clowneries télévisées !
Que cette
année 2015 vous offre le temps de relire (lire ?) Victor Hugo, ce poème
surtout qui invite à ouvrir une école plutôt qu’une prison (dans une politique
carcérale devenue marché puisque confiée aujourd’hui au privé) :
Chaque enfant qu’on enseigne est un homme
qu’on gagne.
Quatre-vingt-dix voleurs sur cent qui sont
au bagne
Ne sont jamais allés à l’école une fois,
Et ne savent pas lire, et signent d’une
croix !
Que cette
année 2015 vous ouvre les yeux sur la vraie nature du grand patronat qui
vous incite chaque jour davantage à prendre l’argent dans la poche du
contribuable de base pour le glisser directement dans celles déjà bien garnies
des actionnaires. On peut « aimer l’entreprise » et, justement parce
qu’on l’aime, l’inviter à agir dans un cadre réglementaire républicain, à
réinvestir en France plutôt qu’à engraisser les paradis fiscaux dont l’un, très
proche, vient de donner à l’Union européenne, avec votre assentiment, son…
président !
Que cette
année 2015 vous aide à tourner vos regards vers l’Est plutôt que vers ces pays
de l’Ouest qui se sont outrageusement baptisés « communauté
internationale », ne respectent aucune règle d’humanité, qui exécutent
dans la rue leur population noire, dans les écoles leurs enfants, qui vivent
armés jusqu’aux dents (parce que le commerce des armes domestiques est aussi un
commerce !), qui obésifient le monde, pratiquent l’emprisonnement sans
jugement et la torture, qui, sous la menace de drones meurtriers veulent
soumettre l’humanité à leur loi exclusive et vous entraînent (nous entraînent)
dans des guerres redoutables à l’usage de leurs seuls intérêts. L’Europe se
construit à l’Est, pas à l’Ouest, surtout pas sous la dictée de Washington qui
sait acheter ses complices même dans nos rangs ! Nous citoyens de France
et d’Europe méritons un meilleur modèle que celui-là !
Que cette
année 2015 vous inspire des comportements et décisions capables de nous rendre
fiers de vous, donc de notre pays ! Comment être fiers de notre qualité de
Françaises et de Français si nous ne pouvons pas l’être de vous qui, grâce à la
confiance que nous vous avons offerte par l’élection, incarnez ce pays que nous
aimons ? La fierté se mérite. Vous ne devez jamais oublier que, sans cette
fierté nécessaire, il nous est impossible de nous investir à fond dans la
réussite collective tellement absente aujourd’hui !
Que cette année
2015 vous fasse perdre de vue, douze mois durant, l’élection de 2017, cet
objectif imbécile qui vous empêche d’apercevoir l’horizon vers lequel nous
devrions marcher ensemble. Rivés à cette échéance, vos yeux (comme ceux de vos
serviteurs qui ajoutent leur cécité à la vôtre) sont devenus incapables de
discerner les perspectives ouvertes qui, pourtant, existent. Un ancien
Président a déjà lancé sa machine de guerre afin d’anéantir l’actuel qui
s’agrippe à ses accoudoirs dorés pour résister à l’assaut. Quel qu’il soit, le gagnant de cet
affrontement partisan sur fond d’idéologies virtuelles, sera en réalité le
perdant qui entraînera notre pays exsangue dans une chute plus vertigineuse
encore !
Que cette
année 2015 vous fasse prendre enfin conscience que, si vous jouez avec votre
destin personnel (votre droit le plus élémentaire) votre position, de quelque
obédience politique que vous soyez, votre rayonnement, votre maîtrise des
rouages des pouvoirs, votre isolement dans une bulle en apesanteur chaque jour
renforcé par vos cabinets, risque de transformer ce jeu personnel en une
tragédie nationale, une victoire de la misère dont, cette fois, notre France
aura du mal à se relever !
Que cette
année 2015 vous suggère de relire et faire relire à vos équipes de collaboratrices
et collaborateurs la belle devise de notre République LIBERTE – EGALITE –
FRATERNITE, de la répéter et faire répéter chaque matin dans tous les
ministères, dans les salons du Parlement, dans les bureaux des Institutions,
partout où elle semble avoir perdu de sa force, à voix haute, à la manière d’un
mantra.
Alors,
peut-être, sous les cendres des égoïsmes partisans, se réveillera… le
CIVISME !
Belle et
bonne année 2015.
Salut et
Fraternité.
mercredi 10 décembre 2014
Loi Macron, et... ENA !
Il était une fois un service du personnel de grande entreprise
industrielle française de l’aéronautique qui, devenu hégémonique, consacrait
tout son temps et son énergie à se gérer lui-même. Au point de la mettre en
péril, il avait oublié qu’il devait, d’abord, gérer l’entreprise elle-même, ses
effectifs, conditions de travail, évolutions de carrière, lui permettre de
produire dans les meilleurs conditions ce qui assurait son développement, donc
sa survie ! En ce temps-là, dans ce secteur-là, on avait frisé la
catastrophe !
Aujourd’hui, issue de l'Ecole nationale d'Administration (ENA), une élite autoproclamée reproduit cette redoutable dérive,
d’autant plus redoutable qu’elle touche non plus une entreprise, (ce qui était
déjà grave !) mais le pays tout entier.
C’est la France
qui en est victime !
Ce ne sont pourtant pas les avertissements qui manquent !
Dimanche dernier, l’Aube devait remplacer le député François Barouin
parti en retraite prématurée au Sénat. Dès la proclamation
des résultats, les trois candidats (PS-UMP-FN) se sont chamaillés devant l’œil
noir des caméras comme des garnements dans une cour de récréation d’école
primaire à propos de leurs pourcentages de voix respectifs. Depuis, ils
glaviotent dans tous les studios, développent à partir de ces pourcentages des
stratégies de deuxième tour à faire pâlir les plus douteux marchands de tapis.
Or le seul pourcentage qui mérite attention, c’est celui de l’abstention :
75 % !
Les trois quarts des électeurs n’ont pas voulu se compromettre dans une
aventure qui n’est plus la leur ! Ils n’ont pas voulu choisir entre la
peste, le choléra, et notre ebola, la fièvre hémorragique qui exsangue la France depuis maintenant
quelques dizaines d’années. Ils n’ont pas voulu cautionner les manipulations
politiciennes de gens qui n’ont pour tout objectif que leur accession -ou
leur maintient- au pouvoir (de s’emplir les poches en pillant celles de
citoyens de base !) Or personne ne veut retenir ce pourcentage terrifiant
d’électeurs qui ont tourné le dos à la vie citoyenne : 75 % ! Et ce,
dans un pays -le nôtre- qui donne chaque jour des leçons de démocratie au monde
entier !
Le candidat socialiste a prévenu : « Ce qui se passe ici
s’est déjà passé ailleurs, et se passera encore ! » Or, s’il avait
été élu par 10 ou 15% du quart des électeurs inscrits, il se serait rengorgé
de ce résultat témoin d’une « bonne santé démocratique » de sa
circonscription. Comme toujours !
Hier, un service du personnel mettait en péril son entreprise…
Aujourd’hui, une promotion de l’Ecole Nationale d’Administration -la
trop fameuse et mal nommée « Voltaire »- met en péril la France.
Et, parce qu’elle se rend compte, tout de même, que rien ne va plus,
cette bande de « copains d’avant » fait appel à des clones plus
jeunes pour réactiver ses neurones, le nouveau ministre des Finances en est un
exemple.
Millionnaire de chez Rotschild, regard tourné en permanence vers
l’ouest anglo-saxon, Monsieur Macron débarque à Bercy, s’installe dans le bureau d’un
prédécesseur qui, à peine nommé commissaire européen, déclare irrecevable le
budget national qu’il avait lui-même concocté, puis met en œuvre aussitôt ses
réformes révolutionnaires dites « de gauche » : vente aux
Chinois de l’aéroport de Toulouse (c'est fait !), travail du dimanche, révision des droits des
salariés, privatisation des professions réglementées, remplacement des trains
par des autobus privés (réouvrir les routes de diligences hippomobiles présenterait aussi deux avantages : respect de l'environnement -les chevaux dégageant moins de particules fines que le diesel-, production de crottin plus respectueux de la terre que les engrais chimiques)… Il laisse entendre que pourraient aussi être vendus à des
privés les aéroports de Lyon et Nice. Pourquoi par Orly, Roissy, et le futur
Notre-Dame-des-Landes ? Suggestion : pour rembourser ses dettes abyssales, la France pourrait vendre aussi à la Chine,
au Qatar, ou à d’autres investisseurs internationaux, le Palais de l’Elysée, le
Palais Bourbon, le Palais du Luxembourg, et bien d’autres monuments nationaux
qui coûtent cher au contribuable. Nous pourrions les vendre garnis de leurs
occupants habituels, parlementaires, élus de tout poil, et activistes des
cabinets parlementaires et ministériels qui ruinent tellement les finances publiques ! Pourquoi pas,
aussi, le château de Versailles si souvent occupé déjà par des créateurs de
poupées gonflables et « maîtres de l’art contemporain » (sans la Lanterne indispensable au
repos -entre deux voyages au bout du monde- de notre cher « Président
normal ») ?
Faut-il être sorti d’une école qui s’autoqualifie
« prestigieuse » pour avoir l’idée lumineuse de vendre les bijoux de
famille à des aventuriers, à seule fin de rembourser les dettes de jeux de
celles et ceux qui se nourrissent chaque jour davantage du travail des humbles
?
Car c’est bien de jeux qu’il s’agit !
Jeux partisans, jeux politiciens, jeux électoraux, toutes tendances
confondues !
Anecdote édifiante :
Dans les années 2000-2004, en un temps où le nouveau ministre des
Finances était étudiant à l’ENA/Strasbourg, en ma qualité de directeur du
(entre autres) tourisme d’une compagnie consulaire départementale, j’ai été
invité à recevoir dans les Vosges la promotion de cette
« prestigieuse » école afin de lui faire découvrir les réalités
économico-sociales d’une ferme française de montagne.
Il avait plu la veille…
A leur arrivée sur les lieux de la visite, après un coup d’œil dégoûté
par la baie vitrée, les futurs « grands serviteurs de l’Etat »
refusèrent de descendre des deux autobus qui les avaient transportés depuis
Strasbourg. Leurs mocassins vernis n’auraient sans doute pas supporté la boue
de la campagne vosgienne ! J’ai dû monter dans le premier autobus,
raconter à ses brillants passagers -au micro- la vie dans cette ferme des
paysans qui s’étaient mis en quatre pour les accueillir : conditions de
travail, productions, nécessaire transformation sur place du lait en fromage,
aléas dus à l’altitude et à l’accessibilité difficile des terres cultivables…
Présentation terminée, j’ai dû passer dans le second autobus pour répéter mon
discours. Tandis que je m’adressais à un groupe, l’autre faisait la sieste. Sur
le seuil de la maison, de chaleureux mots de bienvenue dans la gorge, le
paysan attendait les visiteurs, tandis que, à l’intérieur, sa femme et ses
enfants mettaient la dernière main aux spécialités gastronomiques offertes à la
dégustation de l’élite des « grands serviteurs de l’Etat » en herbe.
Deuxième présentation terminée, j’ai quitté l’autobus dont les portes se sont
refermées derrière moi.
Incrédule, le paysan m’avait rejoint sur le bord de la route.
Quelques minutes plus tard, les deux véhicules nous montraient leur
cul.
Adieu veaux, vaches, cochons, couvée !
Le soir même, mocassins propres, tous les chers espoirs d’une France
qui se croit encore républicaine avaient regagné leurs salons dorés de
Strasbourg. Aucun n’avait posé un pied sur le sol d’une province boueuse
indigne de leur exceptionnelle majesté.
Notre paysan, sa famille, leurs productions et offrandes du
« terroir » les attendent toujours !
Le nouveau ministre des Finances était-ils de ceux-là ?
Nul n’ayant daigné se présenter -sauf votre serviteur-, je l’ignore.
Mais, en ce temps-là, il devait être dans ces parages-là !
75 % d’abstention, Mesdames et Messieurs les nouveaux princes de tous
les horizons de la Cour. C’est
plus qu’un désaveu. C’est un naufrage !
Si vous l’oubliez... nous, citoyens, saurons nous en souvenir !
Salut et Fraternité.
Image : couverture de Au Plaisir d'ENA - Gilles Laporte - 2001 - Ed. DGP Québec (photo Ch. Voegelé)
jeudi 6 novembre 2014
L'Enthousiaste et vous... 7 (et fin)
(Ces pages sont publiées ici avec l'aimable autorisation de la rédaction)
L'Enthousiaste et vous n°7 été 2014 Catherine DUPAYS-François CARRARA
www.editionscatherinedupays.fr
L'Enthousiaste et vous... 6
Suite 6 du portrait/entretien de L'Enthousiaste et vous n°7 été 2014
L'Enthousiaste et vous n°7 été 2014 Catherine DUPAYS-François CARRARA
www.editionscatherinedupays.fr
L'Enthousiaste et vous... 5
Suite 5 du portrait/entretien de L'Enthousiaste et vous n°7 été 2014
L'Enthousiaste et vous n°7 été 2014 Catherine DUPAYS-François CARRARA
www.editionscatherinedupays.fr
L'Enthousiaste et vous... 4
Suite 4 du portrait/entretien de L'Enthousiaste et vous n°7 été 2014
L'Enthousiaste et vous n°7 été 2014 Catherine DUPAYS-François CARRARA
www.editionscatherinedupays.fr
L'Enthousiaste et vous... 3
Suite 3 du portrait/entretien de L'Enthousiaste et vous n°7 été 2014
L'Enthousiaste et vous n°7 été 2014 Catherine DUPAYS-François CARRARA
www.editionscatherinedupays.fr
L'Enthousiaste et vous... 2
Suite 2 du portrait/entretien de L'Enthousiaste et vous n° 7 Eté 2014
L'Enthousiaste et vous n°7 été 2014 Catherine DUPAYS-François CARRARA
www.editionscatherinedupays.fr
mercredi 5 novembre 2014
L'Enthousiaste et vous... 1
La belle revue "L'Enthousiaste et vous", dans son numéro 7, été 2014, vient de me consacrer sept pages. Un portrait signé Catherine DUPAYS, admirablement illustré de photos de François CARRARA.
En voici la première (les autres suivent) :
Merci à Catherine et François, et bravo pour leur courage ! En des temps difficiles pour (entre autres) l'édition, ils portent cette revue de grande qualité avec une détermination exemplaire.
Au sommaire de L'Enthousiaste et vous n°7 : l'approche pédagogique de la nature avec Jean-Paul Marque, Le Prix littéraire La Plume de Vair et son lauréat 2014 Daniel Mougin, le site enchanteur de la Combe des Eaux bleues, la passion du luthier Jean Petitcolas, les ambulanciers humanitaires au Bénin avec Frédéric Roche, une visite de Vaucouleurs, des jeux, recettes, visages, la balade d'Alice et des visages !
Pour contacter la revue (renseignements/abonnements) :
Editions Catherine DUPAYS 37, voie de Rimbecôte 88300 ATTIGNEVILLE
www.editionscatherinedupays.fr
mardi 23 septembre 2014
Les gros bras...
La situation internationale est très tendue, nul ne
peut le contester. Mais, avant d’ajouter de la tension à la tension, avant de se lancer à Rafales perdus dans un nouveau
conflit armé, si nous avions tenté d’ouvrir notre livre d’Histoire afin d’y
voir plus clair… Nous nous serions souvenus que l’état actuel du Moyen-Orient
est la conséquence directe de découpages territoriaux pratiqués à l’insu des
populations locales par le monde occidental à l’issue de la Grande Guerre, que
ces découpages ont été aggravés par ceux
d’Europe centrale pratiqués par Roosevelt et Churchill avec la complicité de
leur ami Staline au terme de la Seconde
Guerre mondiale. Nous aurions redécouvert que, en ce temps-là
très proches encore, les mêmes artistes du ciseau avaient redécoupé au jugé les
régions riveraines de la
Méditerranée orientale, créant les conditions incontrôlables
désormais d’une terrible tragédie toujours vive dont ils se servent au
quotidien à des fins de manipulations diplomatiques souvent inavouables. Nous
aurions pu aussi nous demander, rafraîchissant notre mémoire en ce qui concerne
la seconde Guerre du Golf (Bush père), celles d’Afghanistan, d’Irak (Bush
fils), ce qui pouvait bien pousser ces activistes du découpage à mentir à la
planète entière à propos d’armes de destruction massive, et de repères de
terroristes internationaux. Et nous aurions peut-être pris la décision de ne
pas les accompagner dans cette nouvelle croisade des temps dits
« modernes ».
Car c’est bien d’une croisade qu’il s’agit.
Guerres de religions ?
Comment oublier que la guerre de 1914-1918 a duré deux ans de
plus, produit plusieurs millions de morts supplémentaires, à cause du refus,
par le président US protestant Wilson et son complice violent anticlérical
Clémenceau (contre l’avis du président de la République Poincaré),
de la paix proposée par l’empereur Charles 1er d’Autriche dès son accession au
pouvoir en 1916 ? Ces deux hommes étaient tellement acharnés à pulvériser
les monarchies catholiques d’Europe centrale qu’ils ont préféré faire parler
pendant deux longues années encore… les mitrailleuses du front !
Comment oublier que le président des Etats-Unis prête
serment sur la Bible
et que, dans son discours d’investiture, il s’arrange toujours pour rappeler au
monde que Dieu est son inspirateur, que son pays mosaïque détient La Vérité, et qu’il prétend
proposer cette Vérité, voire l’imposer, à la planète entière. Bush fils l’avait
résumé dans une formule aussi lapidaire qu’imbécile : « Qui n’est pas
avec nous est contre nous ! »
Bien sûr, il y a eu le 11 septembre, son avant, son
pendant, et son après.
Mais n’était-il pas le résultat de la violence faite
aux peuples du monde par cette poignée d’hommes qui, depuis deux siècles,
exterminent les Indiens, malmènent leurs propres populations en les soumettant
aux spéculateurs les plus éhontés, pratiquent le pire racisme au quotidien,
imposent leurs produits destructeurs aux paysans de partout, détiennent sans
jugement des dizaines d’hommes à Guantanamo, massacrent leurs propres enfants
dans les cours d’école, pratiquent une peine de mort assortie d’une
interminable agonie, achètent des armes dans les supermarchés, polluent chaque
jour davantage la planète et refusent de signer les accords de Kyoto, prétendent
mettre de l’ordre en Europe, en Asie, en Afrique, en Amérique du Sud, faisant
de toutes les catastrophes un atout supplémentaire pour leur stratégie de
domination (à propos du tsunami de 2004 en Thaïlande, la secrétaire d’Etat aux
Affaires étrangères Condoleezza Rice n’a-t-elle pas déclaré au Sénat le 18
janvier 2005 : « Le tsunami a été une merveilleuse occasion pour
montrer le cœur non seulement du gouvernement américain, mais du peuple
américain, et je crois que nous en avons retiré un grand bénéfice »)…
La violence appelle la violence.
Nul ne saurait excuser les actes de terrorisme quels
qu’ils soient. Ils relèvent de la barbarie la plus condamnable qui doit être
condamnée de la manière la plus ferme et définitive. Mais nul ne saurait
excuser les actes de violence politique, économique, confessionnelle, ni les
mensonges, ni les manipulations à des fins d’asservissement, d’où qu’ils
viennent.
Parce qu’il est idéologique, le terrorisme économique
est aussi criminel que le terrorisme armé. Il le précède souvent. Il le génère
toujours !
En 2003, pourtant pris dans des convulsions de
programme et d’action souvent incompréhensibles, le Président Jacques Chirac
avait eu la grande sagesse de ne pas suivre les Etats-Unis dans leur agression contre
l’Irak. Notre pays, alors, ce jour-là, grâce à lui, fut grand. Pour la dernière
fois !
Puissent nos dirigeants actuels s’en inspirer.
Mais, peut-être est-il déjà trop tard, car… la guerre
est la drogue enivrante des petits chefs d’Etat.
Nos Rafales
sont déjà en mission.
La tentation de jouer les gros bras a été la plus
forte.
Pauvre France !
Salut et Fraternité.
Image : Marianne aveuglée. Couverture de Au Plaisir d'ENA Gilles Laporte
DGP Editions Québec - 2001- photo Ch. Voegelé
mercredi 17 septembre 2014
Les Illettrés de GAD
Serions-nous
tous des imbéciles, des illettrés ?
Les
oligarques qui nous gouvernent seraient-ils les seuls individus cultivés, instruits,
lettrés, policés, sociables, en résumé : dignes du beau nom de
citoyens ?
Faudrait-il
passer par Science Po, HEC et l’ENA (promo Voltaire
de préférence) pour mériter à leurs yeux d’être reconnus comme des humains à
part entière ?
Jusque
là, ils n’avaient pas encore osé le dire. Certes, ils le pensaient tellement
fort, eux qui, à les entendre, doivent sans cesse faire des efforts de
pédagogie et d’explications-communication pour se faire comprendre de leurs électeurs/trices qu'ils considèrent comme une
peuplade d’abrutis, que nous le savions déjà.
Mais,
depuis ce matin, nous en avons la certitude, puisque l’un d’entre eux l’a
affirmé en public !
A
peine arrivé au gouvernement en remplacement d’un précédent ministre brillant
lettré qui, malade de « phobie administrative », oubliait de déclarer
ses revenus, payer ses impôts et son kiné, le nouveau ministre de l’Economie et
autres spécialités spéculatives, Monsieur Emmanuel Macron, issu de la
sacro-sainte ENA et des antichambres des Rotschild, a été clair, à propos des
salariés des abattoirs bretons GAD, à Josselin. Au micro d’Europe1, il a
déclaré : « Il y a dans cette société une majorité de femmes, pour
beaucoup illettrées. Pour beaucoup on leur explique vous n’avez pas d’avenir à
GAD ou aux alentours, allez travailler à 50 ou 60 kilomètres. Ces
gens-là n’ont pas le permis de conduire. On va leur dire quoi ? »
De
cette logorrhée en langue française exemplaire (normal, pour un lettré :
« On va leur dire quoi ? » pour « Que va-t-on leur
dire ? » ), il faut donc retenir que : 1/ les ouvriers
seraient en majorité illettrés… 2/ dans cette majorité, les femmes surtout
seraient illettrées !
Questions :
-Monsieur
le Ministre penserait-il encore, comme au Moyen-Âge, que les femmes n’ont pas
d’âme ?
-Monsieur
le Ministre penserait-il encore comme Richelieu qui affirmait : « l’éducation
du peuple est de nature à ruiner le pays » ?
-Pourquoi
seul(e)s les Breton(ne)s pourraient-ils bénéficier d’une telle reconnaissance inique
d’un ministre de notre République ? Ne pensait-il pas aussi, ce fin
lettré, en tenant ces propos, aux Lorrain(ne)s d’ArcelorMittal, et aux
victimes, dans toutes les régions, de ses complices inféodés au sacro-saint
marché ?
Nous
savions que « ces gens-là »
(appliquons-leur cette formulation, puisqu’ils nous l’appliquent !)
étaient indifférents dans leurs palais à la réalité de vie des humbles de notre
pays, aux souffrances quotidiennes de ceux qui, pourtant les font vivre, mais
nous ne savions pas encore qu’ils n’éprouvent pour eux que du mépris !
Maintenant,
nous le savons !
Trop
facile de « regretter » pour se faire pardonner, surtout quand le
dérapage est significatif d’une pensée de classe. Les plus plates excuses, même
ministérielles n’y pourront rien changer. Ce qui est dit… est dit ! Une
fois lâchés, les mots vivent leur vie. Personne ne peut plus les rattraper.
Nous
savons désormais que les « sans-dents » sont aussi des
« sans-cerveau » !
Nous sommes tous des illettrés !
Malheur
à qui l’oublierait !
Salut et Fraternité.
La Mort du Loup
Alfred de Vigny
Poème extrait du recueil Les Destinées
La
mort du loup
I
Les nuages couraient sur la lune enflammée
Comme sur l'incendie on voit fuir la fumée,
Et les bois étaient noirs jusques à l'horizon.
Nous marchions sans parler, dans l'humide gazon,
Dans la bruyère épaisse et dans les hautes brandes,
Lorsque, sous des sapins pareils à ceux des Landes,
Nous avons aperçu les grands ongles marqués
Par les loups voyageurs que nous avions traqués.
Nous avons écouté, retenant notre haleine
Et le pas suspendu. — Ni le bois, ni la plaine
Ne poussaient un soupir dans les airs ; Seulement
La girouette en deuil criait au firmament ;
Car le vent élevé bien au dessus des terres,
N'effleurait de ses pieds que les tours solitaires,
Et les chênes d'en-bas, contre les rocs penchés,
Sur leurs coudes semblaient endormis et couchés.
Rien ne bruissait donc, lorsque baissant la tête,
Le plus vieux des chasseurs qui s'étaient mis en quête
A regardé le sable, attendant, à genoux,
Qu’une étoile jetât quelque lueur sur nous,
A déclaré tout bas que ces marques récentes
Annonçaient la démarche et les griffes puissantes
I
Les nuages couraient sur la lune enflammée
Comme sur l'incendie on voit fuir la fumée,
Et les bois étaient noirs jusques à l'horizon.
Nous marchions sans parler, dans l'humide gazon,
Dans la bruyère épaisse et dans les hautes brandes,
Lorsque, sous des sapins pareils à ceux des Landes,
Nous avons aperçu les grands ongles marqués
Par les loups voyageurs que nous avions traqués.
Nous avons écouté, retenant notre haleine
Et le pas suspendu. — Ni le bois, ni la plaine
Ne poussaient un soupir dans les airs ; Seulement
La girouette en deuil criait au firmament ;
Car le vent élevé bien au dessus des terres,
N'effleurait de ses pieds que les tours solitaires,
Et les chênes d'en-bas, contre les rocs penchés,
Sur leurs coudes semblaient endormis et couchés.
Rien ne bruissait donc, lorsque baissant la tête,
Le plus vieux des chasseurs qui s'étaient mis en quête
A regardé le sable, attendant, à genoux,
Qu’une étoile jetât quelque lueur sur nous,
A déclaré tout bas que ces marques récentes
Annonçaient la démarche et les griffes puissantes
De deux grands loups-cerviers
et de deux louveteaux.
Nous avons tous alors préparé nos couteaux.
Et, cachant nos fusils et leurs lueurs trop blanches,
Nous allions, pas à pas, en écartant les branches.
Trois s'arrêtent, et moi, cherchant ce qu'ils voyaient,
J'aperçois tout à coup deux yeux qui flamboyaient,
Et je vois au delà quatre formes légères
Qui dansaient sous la lune au milieu des bruyères,
Comme font chaque jour, à grand bruit sous nos yeux,
Quand le maître revient, les lévriers joyeux.
Leur forme était semblable et semblable la danse ;
Mais les enfants du loup se jouaient en silence,
Sachant bien qu'à deux pas, ne dormant qu'à demi,
Se couche dans ses murs l'homme, leur ennemi.
Nous avons tous alors préparé nos couteaux.
Et, cachant nos fusils et leurs lueurs trop blanches,
Nous allions, pas à pas, en écartant les branches.
Trois s'arrêtent, et moi, cherchant ce qu'ils voyaient,
J'aperçois tout à coup deux yeux qui flamboyaient,
Et je vois au delà quatre formes légères
Qui dansaient sous la lune au milieu des bruyères,
Comme font chaque jour, à grand bruit sous nos yeux,
Quand le maître revient, les lévriers joyeux.
Leur forme était semblable et semblable la danse ;
Mais les enfants du loup se jouaient en silence,
Sachant bien qu'à deux pas, ne dormant qu'à demi,
Se couche dans ses murs l'homme, leur ennemi.
Le père était debout, et plus
loin, contre un arbre,
Sa louve reposait comme celle de marbre
Qu'adorait les romains, et dont les flancs velus
Couvaient les demi-dieux Remus et Romulus.
Sa louve reposait comme celle de marbre
Qu'adorait les romains, et dont les flancs velus
Couvaient les demi-dieux Remus et Romulus.
Le Loup vient et s'assied,
les deux jambes dressées
Par leurs ongles crochus dans le sable enfoncés.
Il s'est jugé perdu, puisqu'il était surpris,
Sa retraite coupée et tous ses chemins pris ;
Alors il a saisi, dans sa gueule brûlante,
Du chien le plus hardi la gorge pantelante
Et n'a pas desserré ses mâchoires de fer,
Malgré nos coups de feu qui traversaient sa chair
Et nos couteaux aigus qui, comme des tenailles,
Se croisaient en plongeant dans ses larges entrailles,
Jusqu'au dernier moment où le chien étranglé,
Mort longtemps avant lui, sous ses pieds a roulé.
Le Loup le quitte alors et puis il nous regarde.
Les couteaux lui restaient au flanc jusqu'à la garde,
Le clouaient au gazon tout baigné dans son sang ;
Nos fusils l'entouraient en sinistre croissant.
Il nous regarde encore, ensuite il se recouche,
Tout en léchant le sang répandu sur sa bouche,
Et, sans daigner savoir comment il a péri,
Refermant ses grands yeux, meurt sans jeter un cri.
Par leurs ongles crochus dans le sable enfoncés.
Il s'est jugé perdu, puisqu'il était surpris,
Sa retraite coupée et tous ses chemins pris ;
Alors il a saisi, dans sa gueule brûlante,
Du chien le plus hardi la gorge pantelante
Et n'a pas desserré ses mâchoires de fer,
Malgré nos coups de feu qui traversaient sa chair
Et nos couteaux aigus qui, comme des tenailles,
Se croisaient en plongeant dans ses larges entrailles,
Jusqu'au dernier moment où le chien étranglé,
Mort longtemps avant lui, sous ses pieds a roulé.
Le Loup le quitte alors et puis il nous regarde.
Les couteaux lui restaient au flanc jusqu'à la garde,
Le clouaient au gazon tout baigné dans son sang ;
Nos fusils l'entouraient en sinistre croissant.
Il nous regarde encore, ensuite il se recouche,
Tout en léchant le sang répandu sur sa bouche,
Et, sans daigner savoir comment il a péri,
Refermant ses grands yeux, meurt sans jeter un cri.
II
J'ai reposé mon front sur mon fusil sans poudre,
Me prenant à penser, et n'ai pu me résoudre
À poursuivre sa Louve et ses fils qui, tous trois,
Avaient voulu l'attendre, et, comme je le crois,
Sans ses deux louveteaux la belle et sombre veuve
Ne l'eût pas laissé seul subir la grande épreuve ;
Mais son devoir était de les sauver, afin
De pouvoir leur apprendre à bien souffrir la faim,
À ne jamais entrer dans le pacte des villes
Que l'homme a fait avec les animaux serviles
Qui chassent devant lui, pour avoir le coucher,
Les premiers possesseurs du bois et du rocher.
III
Hélas ! ai-je pensé, malgré ce grand nom d'Hommes,
Que j'ai honte de nous, débiles que nous sommes !
Comment on doit quitter la vie et tous ses maux,
C'est vous qui le savez, sublimes animaux !
À voir ce que l’on fut sur terre et ce qu’on laisse,
Seul le silence est grand ; tout le reste est faiblesse.
— Ah ! je t’ai bien compris, sauvage voyageur,
Et ton dernier regard m’est allé jusqu’au cœur.
Il disait :J'ai reposé mon front sur mon fusil sans poudre,
Me prenant à penser, et n'ai pu me résoudre
À poursuivre sa Louve et ses fils qui, tous trois,
Avaient voulu l'attendre, et, comme je le crois,
Sans ses deux louveteaux la belle et sombre veuve
Ne l'eût pas laissé seul subir la grande épreuve ;
Mais son devoir était de les sauver, afin
De pouvoir leur apprendre à bien souffrir la faim,
À ne jamais entrer dans le pacte des villes
Que l'homme a fait avec les animaux serviles
Qui chassent devant lui, pour avoir le coucher,
Les premiers possesseurs du bois et du rocher.
III
Hélas ! ai-je pensé, malgré ce grand nom d'Hommes,
Que j'ai honte de nous, débiles que nous sommes !
Comment on doit quitter la vie et tous ses maux,
C'est vous qui le savez, sublimes animaux !
À voir ce que l’on fut sur terre et ce qu’on laisse,
Seul le silence est grand ; tout le reste est faiblesse.
— Ah ! je t’ai bien compris, sauvage voyageur,
Et ton dernier regard m’est allé jusqu’au cœur.
« Si tu peux, fais que ton âme arrive,
À force de rester studieuse et pensive,
Jusqu’à ce haut degré de stoïque fierté
Où, naissant dans les bois, j’ai tout d’abord monté.
Gémir, pleurer prier est également lâche.
Fais énergiquement ta longue et lourde tâche
Dans la voie où le Sort a voulu t’appeler,
Puis, après, comme moi, souffre et meurs sans parler. »
mercredi 3 septembre 2014
Chasse aux chômeurs...
Comme un chef de gare sur le quai
siffle le départ du train, c ’est le ministre du Travail en personne qui vient
de sonner la mise en branle de ses troupes de Pôle Emploi d’un vigoureux coup de trompe dans une campagne sociale
française pourtant bien éprouvée déjà par la sécheresse entrepreneuriale et
industrielle.
Autrefois, il était interdit de
chasser quand, à cause des intempéries, le gibier souffrait trop et devait trop
s’exposer pour tenter de se nourrir. Simple question d’apparent respect d’un
semblant de vie !
Aujourd’hui, même en période de
dure glaciation des emplois, les armes sont de sortie, et leurs propriétaires
autorisés à tirer sur tout ce qui bouge hors des sentiers jugés acceptables par
l’administration.
Régner par la terreur plutôt que
par l’empathie, c’est toujours régner ! Surtout quand cette philosophie
politique est soufflée aux oreilles des élus et nommés au pouvoir bien logés
dans les palais nationaux, et soutenue avec vigueur par... les actifs du CAC 40.
En près d’un demi siècle de vie
professionnelle (ouvrier de conserverie/SNCF/valet d’hôtel pour payer mes
études de philosophie, puis enseignant Education nationale, puis emploi en
service commercial, puis dans l’industrie, puis dans l’agriculture), j’ai eu la
chance de ne pas vivre une heure de chômage. Je n’ai pas coûté un centime à la
collectivité, mais, par ma contribution, avec tous les autres citoyens au
travail, j’ai sans doute contribué à alléger les souffrances de ceux que les
politiques et leurs complices financiers de ces temps-là avaient mis sur la
paille.
Tous mes proches ont été touchés
par la lèpre du chômage : parents et membres de ma famille ouvriers de
filature et de tissage dans les Vosges, les amis, les copains d’école et
d’ailleurs ! Tous, sans exception, ont subi, subissent encore, organisée
par les décideurs d’hier et d’aujourd’hui, la destruction du textile, de la
sidérurgie, du papier, de la mine, du commerce de proximité, la ruine
programmée depuis les corbeilles de Paris et d’ailleurs, du tissu social que
des générations avaient créé au prix de leur sueur et de leur sang. Tous ont
vu les plus grosses fortunes de France (et maintenant de partout) s’engraisser
toujours plus sur le cadavre de leurs usines, de leurs cités vendues par tranches,
de leurs qualités professionnelles et humaines. Tous ont vu s’asseoir sur leur
dignité de travailleurs des individus indignes, tout juste acharnés à gonfler
leur bas de laine planqué pour beaucoup à l’étranger. Tous ont souffert le
martyre, en souffrent encore maintenant ! Certains de mes parents, de mes
amis, sont morts d’avoir été jetés comme des déchets par des coalitions de
politiques-spéculateurs, morts d’avoir été spoliés à vingt, à trente, à
quarante ans… de leur raison de vivre, de ce à quoi l’école de la République les avait
préparés : le TRAVAIL !
Alors, ce matin, ma colère est
brutale, certes, mais je l’assume pleinement de tout mon être d’héritier de la
misère de ces gens-là, de leurs tragédies, de leur honte de n’être plus rien
après avoir été tout.
Car ces fortunés du CAC 40, ces
donneurs d’ordres qui applaudissent le Premier ministre en joignant les mains
comme des enfants sages, que seraient-ils sans celles et ceux qui leur ont
donné -leur donnent encore, pour les plus chanceux- leur tête, leur cœur, leurs
bras, leur énergie… leur vie ? Que seraient-ils sans tous ces ouvriers et
employés, agents de maîtrise et cadres qui produisent tout ce que quelques-uns
dans les palais se partagent effrontément ?
Renforcer les contrôles… pourquoi
pas, Monsieur le Ministre ? Mais alors tous les contrôles dont la société
républicaine a besoin pour survivre ! Que tous les consommateurs de fonds
publics aient à rendre des comptes : parlementaires, ministres et
sous-ministres, hauts-fonctionnaires et magistrats, chargés de mission de tout
poil et de toute tendance, propriétaires de sinécures régaliennes, pas
seulement le médecin de campagne, l’épicier de quartier, ou les paysans
français malmenés par des embargos imbéciles décidés à Washington. Que toutes
les grandes fortunes « délocalisées » aient à rendre des comptes au
fisc, au peuple souverain qui a contribué à les créer, pas seulement les
contribuables de base. Que tous les locataires de « niches fiscale»
soient considérés comme doivent l’être tous les occupants de niches souvent plus
humains que ces hommes eux-mêmes.
Oui, Monsieur le Ministre, il
faut des contrôles, au nom du peuple de France, au nom de tous les peuples,
mais qui s’appliquent à tous les citoyens, pas seulement à ceux de la
« France du bas » encore montrés du doigt comme s’ils étaient la
cause de tous les terribles maux de notre pays.
Oui, Monsieur le Ministre, il
faut des contrôles pour rappeler à leurs devoirs tous les marginaux, d’où
qu’ils soient et quoi qu’ils pensent, qui s’estiment hors, ou au-dessus des
lois de la République !
Oui, Monsieur le Ministre, il
faut des contrôles pour recadrer sans cesse notre société sur la devise de
cette République que nous devons à celles et ceux qui, trop souvent déjà, ont
été massacrés pour la défendre : LIBERTE – EGALITE – FRATERNITE !
Et si vos chasseurs viennent à
manquer d’efficacité, alors que les pêcheurs s’y mettent. Mais attention, avec
des moyens nouveaux !
Que les mailles de leurs filets
ne soient pas de plus en plus larges à mesure que s’éloigne le fond et qu'on s'approche de la surface où prolifèrent les grands carnivores !
Salut et Fraternité.
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