mercredi 22 août 2012

Esclaves, citoyens, et... feu d'artifice !

16 août 2012.
Marikana – Afrique du Sud.
En pleine anesthésie sociale et politique du mois d’août, des mineurs noirs n’en peuvent plus de travailler pour un salaire de misère et le profit de quelques actionnaires anglais. La direction de leur entreprise, LONMIN, créée à Londres en 1909, toujours installée à Londres, gouvernée depuis Londres, fait appel à la police pour liquider la fronde. Fusillade : 34 morts, tous noirs, tous esclaves de quelques donneurs d’ordres tapis dans la City, fidèles sujets d’une reine au chapeau mou que distraient de temps en temps des gardes rouges couverts de… fourrure d’ours !
Au même moment…
De l’autre côté de l’Atlantique, au pays de la bouffe prédigérée et des leçons de morale politique au monde entier, tandis qu’un presque candidat à l’élection présidentielle annonce que l’enfant né d’un viol est un enfant désiré par la femme violée, deux Etats exécutent par injection létale des malades mentaux qui traînaient dans le couloir de la mort depuis des années : Warren Hill en Georgie, Yokamon Hearn au Texas, tous deux… noirs !
Ces meurtres et pensées meurtrières me rappellent une époque pas si lointaine (1964), en Afrique noire (Côte d’Ivoire plus précisément) où j’ai vu des lépreux noirs se faire chasser de terrasses de café par des serveurs noirs à coups de pieds dans les côtes ordonnés par les tauliers blancs ! Images qui m’ont marqué à jamais !
Décidément, hier comme aujourd’hui, il ne fait pas bon être noir sur cette terre… parmi les blancs !
Voilà quelques jours, à Moscou, trois jeunes femmes du groupe punk Pussy Riot (Maria Alekhina - 24 ans, Ekaterina Samoutsevitch - 29 ans, Nadejda Tolokonnikova -22 ans, ont été envoyées en vacances pour trois ans quelque part dans un goulag qui, selon leur cher président Poutine, devrait leur remettre la tête et le reste à l’endroit. Elle sont coupables d’avoir chanté, en cathédrale et a capella, une bluette irrévérencieuse à l’égard du nouveau tasr.
Et, à l’heure où j’écris ces lignes, un certain Julian Assange, l’homme de Wikileaks, est toujours réfugié dans l’ambassade de l’Equateur, encore à Londres, sous la menace d’un enlèvement musclé dans ces lieux étrangers par les autorités anglaises, au prétexte qu’il aurait commis une agression sexuelle en Suède dans un passé indéterminé. Il a surtout dévoilé sur son site les malversations et malhonnêtetés criminelles des deux Etats qui tremblent de le voir sortir un jour de son repère défendu bec et ongle par le président équatorien Rafael Correa. Les complices tricheurs qui mettent la planète en coupe réglée au profit de quelques boursicoteurs seraient prêts à violer une… ambassade, pour dissimuler au monde leur perversion !
Décidément, il ne fait pas bon être un citoyen conscient, vigilant et actif, amoureux de vraies valeurs d’humanité, sur cette terre gérée par des gens qui ont la tête près du pouvoir et du… bonnet (d’ours !)
Quant aux guerres de religions que les mêmes (Russie, Etats-Unis, Angleterre…) suscitent et entretiennent sous le regard des affamés d’Orient et d’Afrique (bientôt de cette Europe dont ils ne veulent pas !), et la convoitise de la Chine qui compte les coups et ramasse les morceaux… Qu’en dire ?
Rien, par respect pour toutes celles et tous ceux qui tombent sous les balles qu’ils leur fournissent avec l’espoir qu’ils s’extermineront eux-mêmes, et que, ainsi, leurs richesses seront bientôt… disponibles !
La Syrie ?
La Syrie !
Après un 14 juillet solennel (en trompette, tapis rouge et caviar) de Bachar Al-Hassad, dans la tribune officielle de notre République, aux côtés d’un passé Président, voici… le feu d’artifice tiré pour nous dans la bonne et belle ville d’Alep !
Echange de politesses !
Salut et Fraternité !
Image : Journaliste bâillonné - Reporters sans frontières

vendredi 10 août 2012

Louise Michel : Chanson des prisons...

Aux salarié(e)s du groupe DOUX, à celles et ceux de La Verrerie de Portieux, de toutes les entreprises victimes des adorateurs du veau d'or, prisonniers de leurs prisons, j'offre ce... 
Poème de Louise Michel, écrit en mai 1871.
A méditer, et à offrir aux banquiers, spéculateurs des fonds de pensions et d'investissement, notables divers et variés, élus ou nommés, protégés par leur... mur de planque !

Quand la foule, aujourd’hui muette,
Comme l’Océan grondera,
Et qu’à mourir elle sera prête,
La Commune se relèvera.

Nous reviendrons, foule sans nombre,
Nous viendrons par tous les chemins,
Spectres vengeurs sortant de l’ombre,
Nous viendrons nous serrer les mains.

Les uns pâles, dans les suaires.
Les autres encore sanglants.
Les trous de balles dans leurs flancs.
La mort portera les bannières.

Le drapeau noir, crêpe de sang,
Et pourpre, fleurira la terre
Libre, sous le ciel flamboyant.
                                  
Salut et Fraternité.