jeudi 27 mars 2008

AFGHANISTAN


Nous y sommes !
Il aura suffi de quelques tours de roues d’un carrosse doré au côté d’une reine bizarrement enchapeautée, et d’une marche jouée par des bonnets en peau d’ourson pour que… la France soit embarquée dans une nouvelle aventure coloniale !
L’Afghanistan !
Même la découverte du mensonge, même l’aveu à peine gêné de ses auteurs anglo-saxons (il n’y a jamais eu d’armes de destruction massive en Irak !), même les leçons de l’histoire n’ont pas permis d’éviter la décision de renforcer la présence de troupes françaises en Asie ! À croire que les conseillers diplomatiques et politiques de l’Élysée ont la mémoire courte.
Si encore nos dirigeants nous expliquaient la nature vraie d’une démarche que, jusqu’à l’élection présidentielle, ils considéraient à juste titre comme hasardeuse et non souhaitable ! Le terrorisme ? Quel terrorisme ? Celui des multinationales anglo-saxonnes, celui des Talibans soutenus hier encore par les États-Unis, ou celui des extrémistes de tout poil, qu’ils soient de Téhéran, de Pékin, ou de Moscou ? Celui de la prétendue supériorité de l’Occident septentrional sur le reste du monde, ou celui de la prétendue supériorité de… la race blanche qui aurait seule le droit de répartir les richesses mondiales ? Celui de la nécessité de prééminence du christianisme catholique sur les autres religions ?
Inquiétant !
Mais le plus inquiétant est sans doute qu’une telle décision soit prise par un homme seul ! « J’ai décidé que la France… » Le Parlement n’a rien à voir dans cet engagement pourtant fondamental qui coûtera de lourds impôts à une société déjà exsangue et, incomparablement plus grave, des détresses et des vies humaines de part et d’autre. « Parce que tel est mon bon plaisir ! » Serions-nous revenus aux heures sombres de l’ancien régime, comme si le suffrage universel valait sacre à Reims ? Mais que font donc nos députés et sénateurs, à part déjeuner en bavardant dans les prestigieux restaurants… parlementaires, encaisser leurs royales indemnités, distribuer des aumônes aux citoyens à la dérive, courir le micro et la caméra, et… s’étriper déjà en préparation de la prochaine présidentielle ?
Il serait temps que notre vie publique retrouve un semblant de sérieux et de fondements démocratiques.
Mais en prenons-nous la voie ?
À ce moment de notre histoire, moment crucial d’abandon par la France de l’espoir européen (qu'elle a pourtant porté sur les fonts baptismaux) au profit de la vision atlantiste du monde, moment curieux de désagrégation de la représentation nationale au bénéfice exclusif d’une présidence omnipuissante, peut-être serait-il utile que chaque électeur demande à ses élus les explications que ne lui donne pas le sommet de l’État ! À condition, bien sûr, qu’eux-mêmes soient informés (s’ils ne sont pas consultés !) autrement que par la presse anglaise rapportant le discours présidentiel français devant les Communes, à Londres !

Afghanistan !
Espérons que, dans quelques mois, le « bon plaisir » aventurier du Président n’obligera pas chaque Français (voire Européen, voire au-delà…) à soupirer, comme Géronte dans Les Fourberies de Scapin, la célèbre pièce de Molière :
Mais que diable allait-il faire dans cette galère ?
Espérons !
Espérons et… vigilons !

3 commentaires:

diplodocus continental a dit…

Un cadeau qui ne coute pas cher:le sang de la France!!!...Je suis effondrée!Ainsi on va voir dans les rues de nos villes les tuyaux métalliques remplaçant des membres perdus de nos chers enfants!"On pourra chanter"Ah!il fallait pas,il fallait pas qu'ils y aillent,Ah!Il fallait pas y aller!Pitié pour eux!

Anaïs a dit…

Merci pour ce message citoyen. J'ai plaisir à découvrir aussi cet espace... Bonne continuation.

micheline a dit…

rien à ajouter
que merci de nous prêter ta plume..
fût-t-elle comme la plume au vent!!
le vent ,parfois, aussi, charrie de l'air frais, balaie la pollution!