jeudi 20 mars 2008

FOOT... Carquefou

Dans les tribunes, sur la pelouse ou à la une des feuilles populaires, le football donne le plus souvent les exemples à ne pas suivre, comme (entre autres) le racisme, la violence-moyen d’expression, la provocation par le luxe affiché, les manipulations financières, les arrangements de résultats… Pas une semaine sans la révélation d’insultes entre joueurs, d’affrontements physiques entre supporteurs, ou de transfert millionnaire d’un club à l’autre ! Et les couleurs de guerre dont ses fanatiques se couvrent le visage (pour le moins), renvoient sans cesse à une gestuelle primale génératrice (ou fruit) des pires communautarismes (voire nationalismes). Mais cela est ainsi, et correspond sans doute à un besoin profond de l’être humain de se sentir appartenant à un groupe pour se connaître… vivant !
Pourtant…
Il arrive que cet univers troublant (pour ne pas dire trouble !) éclaire soudain un horizon social sombre et ravive quelques valeurs par trop oubliées !
Carquefou a proposé un de ces moments rares en sortant de la Coupe de France le super spécialiste de cette compétition, le bouillant Olympique de Marseille, dix fois vainqueur par le passé, dix fois (mille fois !) mieux payé, dix fois (dix mille fois !) plus médiatique, grand rival du Paris Saint-Germain sur le terrain de… la frime !
Les amateurs de ce club chouan ont en effet démontré, si besoin était, que qui veut peut, que la passion est à l’origine de tout, que le bonheur peut être de partager autre chose qu’un compte en banque, que l’amour de l’amateur (lat. amare : aimer) vaut bien toutes les motivations de notoriété, de gloire nationale voire planétaire, ou de richesse matérielle ! Ils ont fait cette preuve pour valoir en tous lieux et toutes disciplines, de la peinture au jardinage, du mandat politique à la démarche spirituelle, du voyage de découverte à la direction d’entreprise.
Car enfin, loin des cimaises professionnelles couvertes de croûtes estimées leur poids d’or, le Douanier Rousseau, commis de deuxième classe de l’Octroi de Paris, a posé sur la toile sa Charmeuse de serpents, libre de toute école d’architecture consacrée, Ferdinand Cheval (dit Facteur Cheval), piéton des Postes, a construit son Palais Idéal, et, intact de toute fréquentation de l’ENA, le garagiste-président du Sénat René Maunoury a créé en 1978 la juste taxation des plus values boursières !
La cuisse de Jupiter n’est pas seule capable de produire qualité et talent ! Souvent même elle stérilise !
C’est la passion qui anime (lat. anima : âme)… toujours !
Et c’est Carquefou qui le rappelle.
Merci !

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