lundi 28 janvier 2008

Société Générale... et société !


La Société Générale est sous les projecteurs de l'actualité. Comme, autrefois, le Crédit Lyonnais qui, pour survivre, a dû faire les fonds de poches des contribuables avec la complicité du pouvoir politique (son dirigeant d'alors a été relogé au chaud dans une autre sinécure !), puis changer de nom, espérant ainsi se refaire facilement une virginité bancaire. La collusion entre les uns (responsables politiques) et les autres (gens des affaires) était alors apparue évidente !
En sera-t-il de même avec la Société Générale ?
Dès les premières heures, avant même le démarrage de l'enquête, son dirigeant désigna le seul responsable de la catastrophe : un petit employé spécialiste des marchés boursiers. Tout l'état-major de la banque, dont lui : blanc comme neige ! Comme hier, le CL !
Et l'Etat, comme autrefois, s'est précipité au secours des bons dirigeants de la Société Générale, affirmant par la voix de la Ministre de l'économie et des finances (Madame Lagarde) que rien dans le fonctionnement de la banque ne présentait de caractère incorrect ou illégal !
Une fois de plus, jugement immédiat et sans appel :

salariés malhonnêtes et saints patrons !
Or, dans le même temps ou presque (à quelques heures près), la presse nous apprenait que certains administrateurs auraient liquidé des montagnes d'actions, juste avant le précipice. Auraient-ils eu vent de la situation avant tout le monde (dont l'Etat et la justice) ? Y aurait-il délit d'initié ? Auraient-ils monté toute cette affaire pour pouvoir réaliser des bénéfices personnels colossaux ? Seule l'enquête pourra le dire. Pas Madame Lagarde qui, semble-t-il, a volé naturellement et bien trop vite au secours d'une classe amie.
Seule l'enquête pourra le dire...
Espoir... mais pas certitude ! Car, ne l'oublions pas, notre pays donneur de leçons de démocratie au monde entier, est aussi celui dont le Président de la République est... Président du Conseil supérieur de la magistrature (qui a pour vice-président le ministre de la justice, garde des sceaux). Etat juge et partie !
L'affaire n'est donc pas close. Elle ne fait que commencer !
Curieux ce temps (le nôtre), et ce pays (le nôtre) de l'Egalité et des Droits de l'Homme, des
patrons spontanement présumés innocents, et des... salariés aussitôt présumés coupables !
Curieux... n'est-il pas ?

2 commentaires:

micheline a dit…

De récente connaissance , vos écrits sont dans ma ligne..en dehors des livres, les blogs deviennent des moyens de diffusion des idées, nouveaux et complémentaires qui n'ont pas fini de faire leur chemin , j'espère. J'ai mis votre lien chez moi .
voici un comment:
"je suis allé voir ce lien.
c'est un homme qui dit avec beaucoup de retenue (du moins je l'ai ressenti ainsi) ce que tout le monde gueule en ce moment. C'est beau. merci du renseignement"

continuons....je pense que vous êtes de ceux qui lisent aussi le canard enchaîné: voir l'aticle:
"hommage à André Goorz par jean luc Parquet"du dernier numéro , qui rééclaire bien les évènements financiers actuels.
en toute sympathie.

Dodo a dit…

Effectivement. J'ai été choquée qu'on relache ce monsieur dont j'ai oublié le nom sans la moindre égratinure, lui qui risquait 3ans de prison et près de 300 milles euros d'amende... Vive le gouvernement de Sarko et la justice française...