dimanche 8 novembre 2009

Le MUR... les murs !

Et voilà ! Nous y sommes !
Le monde entier célèbre en ce moment la chute du Mur de Berlin, le « Mur de la honte ! », y allant de tout son poids politico-médiatique, à grand renfort de mots d’escalade, contre un communisme volontairement confondu avec le stalinisme. La marmelade prétendue intellectuelle a encore de beaux jours devant elle, avec le secours des « experts » de tout poil, pour nous convaincre du caractère indispensable de ce nouveau « devoir de mémoire » !
Oui, il y avait un mur ! Oui, il était honteux de séparer ainsi des humains ! Oui, tous les régimes qui érigent de telles barrières sont les produits de malades mentaux que la paranoïa pousse toujours vers des comportements criminels de conquête ! Oui, regardons ces vestiges du « Mur de la honte » exhibés maintenant partout où veut s’imposer la bonne conscience achetée à peu de frais : le Centre du Commerce Mondial de Montréal, le Parlement Européen à Strasbourg, le Mémorial de la Paix à Caen… regardons-les sans oublier d’élargir notre champ de vision. Car, des murs, il s’en construit chaque jour dans notre tête, entre la tête et le cœur, entre certains humains et d’autres humains que les premiers voient comme des empêcheurs de dominer en rond, entre les humains et les animaux considérés comme une sous-création tout juste bonne à être consommée ! Des murs virtuels construits par des marchands et leurs alliés résidants de palais… murs plus infranchissables que des murs de béton parce que faits de ce mauvais vent invisible qui n’existe que par ses terribles conséquences.
Il s’en construit partout, mais surtout là-bas, sur le bord de la Méditerranée. Le même mur que celui de la honte berlinoise, de même béton, de même volonté d’exclusion, couvert des mêmes graffitis de colombe tentant vainement d’offrir un rameau d’olivier, arrosé par les mêmes larmes d’une mère d’un côté, d’un fils de l’autre. Haut de huit mètres, il coupe en deux une ville, un pays, un continent, une planète, le ciel même ! Par ses tonnes de caillasse agglomérée coulées entre des populations souffrantes, il anéantit tout espoir partout dans le monde d’une vie meilleure. Mur symbole du pire voulu par quelques haineux de ses deux côtés : mur de Jérusalem !
Au diable les feux d’artifice, émissions spéciales, reconstitutions en plâtre, polystyrène et carton-pâte ! Au diable cette pitoyable mise en scène de notre renoncement ! Au diable les rediffusions de séquences érodées tout justes bonnes à réalimenter le compte bancaire de leurs auteurs ! Au diable cette relance de l’économie par le commerce des produits dérivés et grands mouvements de foule avide de tourisme à sensation…
Les bons sentiments affichés par quelques-uns masquent le désir d’anesthésier le plus grand nombre ! La comédie masque le drame ! La chute du mur de Berlin devenue spectacle masque la construction du mur de Jérusalem !
La réelle bonne volonté des auteurs de la pantalonnade actuelle ne deviendrait évidente que si, en célébrant la chute d’un mur, ils condamnaient sans appel la construction d’un autre mur !
Nous n’en sommes pas là, semble-t-il !
Ah… manipulation, quand tu nous tiens !

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci Gilles pour ce billet d'humeur qui n'existerait pas dans nos médias bien pensants. Tu me redonnes de l'oxygène...et à beaucoup d'autres, s'ils prennent le temps de te lire.
Gilles Henry

Gilles LAPORTE a dit…

Respirons, mon cher Gilles !
Respirons, respirons, respirons tant que l'air est encore respirable et... gratuit !
Amitié.
Gilles