mardi 15 avril 2008

Rigueur printanière...


Le printemps de la rigueur est là !
Même si nos gouvernants se jouent Les femmes Savantes (qui nommaient les pieds ces chers souffrants, et le nez les écluses du cerveau !) en interdisant l’usage du mot (comme sont interdits les mots balayeur : technicien de surface, aveugle : non-voyant, chômeur : demandeur d’emploi, cancer : longue et douloureuse maladie, sourd : malentendant, inculpé : mis en examen…), force est de constater que nous sommes bien entrés dans une période de RIGUEUR. On aura beau nous donner du plan d’économie budgétaire, politique de résorption de la dette, ou d’une décision de gestion raisonnable et saine des deniers publics, c’est bel et bien de rigueur qu’il s’agit !
Nul ne devrait s’en offusquer, tant notre situation est désastreuse ! Tous devraient s’en réjouir, cette politique de rigueur étant destinée à assurer notre avenir immédiat et, à terme, celui de nos enfants !
Mais voilà…
Décider que la Sécurité sociale ne remboursera plus les lunettes, que 16 à 17000 postes devront disparaître demain de l’Education nationale, que les chômeurs qui n’accepteront pas deux heures de déplacement par jour pour aller au travail seront radiés, ou que les soins dentaires ne seront accessibles qu’à quelques-uns… ne vise toujours que cette rafarineuse France du bas.
Qui, en ce moment, parle (entre autres) de taxer les plus values boursières, les grandes fortunes (chaque jour plus grandes) ou les indemnités d’élus ? Qui ose remettre en question désormais le fameux bouclier fiscal qui coûte tellement au pays ? Qui dénonce la hausse du prix du gaz (en dépit des promesses faites quelques semaines plus tôt) accordée par l’Etat pour conforter la seule rémunération des actionnaires de GDF ? Qui, en ce moment, pose des questions sur le train de vie des occupants de nos palais nationaux ? Qui propose d’assujettir le montant des allocations familiales au niveau de ressources des familles ? Qui ?
Rigueur nécessaire ? Evidemment !
Mais rigueur pour tous !
Il ne sera possible de la soutenir, cette indispensable rigueur budgétaire, que lorsqu’elle concernera tous les citoyens, ceux du bas comme… ceux du haut, lorsque le ministère des finances, ou le premier ministre, nous expliquera la nécessité de maintenir à son niveau et sous sa forme actuelle (héritée de la monarchie royale) la rémunération des trésoriers-payeurs-généraux, celle des conservateurs des hypothèques, des membres de la Cour des Comptes, des directeurs régionaux et départementaux des impôts…
Il sera possible de soutenir cette indispensable rigueur budgétaire lorsque les services de l’Etat nous présenteront un état détaillé des indemnités et primes de maires, adjoints, conseillers généraux, conseillers régionaux, qui se cumulent avec celles de présidence de communautés de communes, syndicats intercommunaux et autres couches du millefeuille politique actuel, celles aussi des députés et sénateurs, sans oublier les diplomates permanents ou occasionnels, planqués d'ambassade ou recasés d'office, ministres, secrétaires d’Etat, chargés de mission et autres porteurs de valise de tout poil, primes et indemnités pour la plupart défiscalisées. Quant à la retraite de ces citoyens-là… qui ose demander des précisions sur les niveaux atteints et les modalités d’attribution ?
Rigueur, certainement, sous peine d’aggraver une situation déjà très préoccupante, mais rigueur dans le respect de l’égalité républicaine !
Ou alors il faudra demander à nos Femmes Savantes de trouver, pour désigner l' EGALITE, cette belle notion issue de l’histoire de notre démocratie... un autre mot !

Bon courage !
photo fotosearch

5 commentaires:

Anonyme a dit…

D’après certaines études récentes il semblerait qu’aujourd’hui une personne sur 1 millions sache encore penser et que seulement une personne sur 100 millions aient encore une vie intérieure artistique et/ou spirituelle.
C’est un véritable drame au sens humaniste ; le drame de devenir stérile, de perdre la part de vie qui est en chacun de nous, de transformer notre vie intérieur en désert. - Atlantide Research -

Gilles LAPORTE a dit…

Merci pour ce constat terrifiant mais Ô combien réel.
Faisons, chaque jour, tout ce qui est en notre pouvoir sur nous et avec les autres, par la circulation des idées, pour retarder cette échéance annoncée !
Gilles

diplodocus continental a dit…

René Guenon disait que cela suffisait.En somme, nous pouvons nous dire "humanistes guénoniens".Nous revendiquons une intériorité,alors nous l'avons,c'est pourquoi nous communiquons. Plus élitiste ,tu meurs!

joelle a dit…

nouvelle venue sur vote blog, après que vous ayez visité le mien, j'en partage complètement les idées....
mais j'ai peur que la rigueur ne soit pas que printanière !
serrons nous les coudes, il n'y a plus que ça à faire... on est plus forts quand on est nombreux... non seulement à penser mais également à agir.

bonne journée

micheline a dit…

lu et approuvé, bien sûr!!! et merci pour votre visite.
amitiés
micheline