mardi 16 février 2010

Jeux Olympiques et... guerre !


C’est décidément une maladie chronique qui se réactive dès qu’on lui en offre les moyens ! Comme le rhume des foins, autrefois, au temps où les vaches portaient encore des cornes (aujourd’hui, on ne fait plus les foins puisqu’on… ensile !), l’allergie au pollen qui fait éternuer les journaux de printemps, la constipation des autoroutes sur indigestion de juillettistes et d’aoûtiens, les crises de nerfs de voyageurs retenus dans des TGV bloqués par des caténaires facétieux, la logorrhée de dingues de « glisse » sur des pentes sans neige, la danse de saint Guy des frappadingues des soldes devant un rideau de fer encore baissé… toutes maladies dites « saisonnières » qui alimentent de faits fraîchement frelatés nos « étranges lucarnes » à l’heure sacro-sainte du sacro-saint Jité.
Comme les doryphores, le phylloxera, l’oïdium, les aliments prédigérés, la scientologie, le créativisme (on peut confondre avec le crétinisme !), celle-là nous vient d’Amérique du Nord. Mais…du Canada, ouf ! Vancouver, ouf ! à quelques dizaines de kilomètres près, elle aurait été beaucoup plus grave ! Et elle a déjà touché fort les envoyés spéciaux de nos chaînes de télévision publique dès les premières épreuves des Jeux Olympiques d’hiver, envoyés très spéciaux qui confondent relation des exploits de nos sportifs avec… couverture des affrontements en Afghanistan ou en Irak.
N’ont-ils pas dit avec conviction des médaillés français que, pour l’un, l’entrée en compétition était une entrée « en guerre », que l’autre y allait « le couteau entre les dents », que le troisième avait « tué ses adversaires dès les premières secondes de descente » ?
Après les footeux qui « mettent le feu au stade ! », les joueurs de tennis qui servent des « boulets de canon », on peut craindre de connaître bientôt de remarquables spécialistes du ballon ovale (bravo aux deux équipes pour le beau match de samedi dernier, et aux vainqueurs pour leur jeu de qualité !) qui, dans la bouche de commentateurs terrassés par le terrible virus de la déconnomanie aiguë, « génocideront » leurs malheureux adversaires !
Etonnons-nous, maintenant, que la guerre si présente dans les manifestations créées pour célébrer la paix et la fraternité entre les peuples (n’est-ce pas cela, l’idéal olympique ?) s’infiltre chaque jour davantage dans nos… cours d’école !
A la grande tristesse d’un ministre de l’Education nationale qui, maniant la hache pour équarrir les effectifs de rentrée, s’en dit toujours très… affecté.
Pauvre Monsieur Chatel !
image Tony Ramoin champion olympique photo L'Equipe

1 commentaire:

micheline a dit…

N'était son odeur de vérité on se régalerait de ce morceau cuit à point