lundi 29 décembre 2008

Hôpital...

Voilà quelques mois, des centaines de malades ont été sur-irradiés dans le centre d’oncologie d’un hôpital de France…
Voilà quelques jours, un enfant est mort des suites d’une erreur de flacon dans un hôpital de France…
Voilà quelques heures, un homme, jeune encore, est mort des suites d’un accueil impossible dans un hôpital de France…
Bien sûr, l’erreur est humaine ! Bien sûr, le zéro défaut n’existe pas ! Bien sûr, l’organisation parfaite n’est pas de ce monde, quel que soit le domaine concerné !
Mais…
Le scénario consécutif à ces « accidents » est toujours le même : la machine à rechercher des responsables (voire des coupables) se met en marche, alimentant le déjà trop-plein des tribunaux tellement obèses (d’affaires à traiter) qu’ils disjonctent à leur tour, comme chez les malheureux Ch’tis d’Outreau !
Et si… au lieu de ripostes aussi ponctuelles et fragmentaires que celles-là, qui ne sont que moyens dérisoires et hypocrites de masquer la terrible réalité, notre société s’orientait vers une vraie analyse de la situation, en utilisant la fameuse et efficace méthode de «L’arbre des causes » mise au point par l’INRS voilà des décennies, peut-être nous apercevrions-nous que la cause mère de toutes les autres n’est autre que : l’insuffisance de formation des personnels aux matériels nouveaux, le rythme de travail infernal des équipes soignantes, les moyens dangereusement réduits des services d’urgence ! Qui, victime d’un malaise grave ou d’un accident n’a pas encore eu à passer plusieurs heures, une nuit, voire davantage, dans un couloir glacial en attendant d’être pris en charge, ne peut se rendre compte de l’état réel de notre hôpital public ! Cette cause mère : c’est la volonté, une fois de plus, d’aller vers la loi du marché qui, ne visant que le profit, n’investit que le minimum défini par l’observation des densités locales de population et des lois statistiques de… consommation !
Vouloir faire de l’hôpital une entreprise privée, c’est ouvrir la voie à d’autres catastrophes individuelles ou collectives, c’est vouloir ignorer (et faire ignorer) que certaines situations ainsi créées relèvent du simple délit de non-assistance à personne en danger !
Les bises ministérielles, si appuyées soient-elles, le dimanche après-midi, à la télévision nationale, ne suffisent pas à faire croire à la permanence de l'essentiel... respect de la VIE !
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5 commentaires:

orfeenix a dit…

tout autant que la notion de profit la notion de dévouement est aussi en cause, soigner est plus qu un métier...

Anonyme a dit…

Oh que vous avez raison. Amitiés. Jean.C

Anonyme a dit…

Dire que "les medecines men" sont devenus ringards!Ils seraient mieux que rien:la preuve!Pourtant,l'hopital me laisse le souvenir plein de gratitude de médecins et d'infirmières dévoués,épuisés et qui prenaient le temps de s'enquérir de mon état!A eux merci!Il a du se passer beaucoup de choses depuis...

LPX a dit…

Pour avoir passé 4 mois en chambre stérile,j'ai pu me rendre compte de la déshumanisation de l'hopital.On prefere investir dans la machine plutôt que dans l'humain.resultat,ça court dans tous les sens et on ne connait pas les dossiers des patients.les internes sont balancés dans les services et doivent se débrouiller par eux même.On traite la maladie,pas le malade.Mieux vaut être bien entouré

Gilles LAPORTE a dit…

Oui, chère Filledufeu, soigner est plus qu'un métier ! Et les soignants le savent, qui prennent le temps d'être encore humains, chère Béatrice, malgré la course permanente et l'impossibilité de connaître correctement les dossiers, cher LPX, car... c'est le système qui, ne fonctionnant plus parce que s'appuyant sur de vraies fausses valeurs d'ultralibéralisme adorées par l'"élite gouvernante", crucifie les uns et les autres, malades et médicaux !
Il s'agit d'une vraie vraie question d'éthique sociale : Y-a-t'il encore place dans notre pays de profit(eurs!) pour un service public digne de ce nom ?
N'est-ce pas, cher Jean ?
Amitiés.
Gilles