mardi 2 février 2016

Le doux miel d'acacia

           

Vouloir changer de peau, aller vers l’autre enfin,
Rechercher sous l’aspect un horizon nouveau,
En avant, calme et droit, chevalier sans vaisseau,
Vouloir changer de peau, prendre un autre chemin…

Venir troubler le temple, altérer ses travaux,
En frappeur incongru tenaillé par la faim,
Perturber l’Occident et l’Orient humain,
Pour approcher le feu qui réchauffe plus haut...

Ils sont trop verts, dit-il, et bons pour des goujats !
On se ment du Midi jusqu’au Septentrion !
On voudrait croire enfin qu’Achille et son talon
Pour l’être paresseux valent pardon déjà.

On veut se raconter une histoire insolente,
De l’homme qui rêvait de conquérir le ciel,
Qu’un Architecte accueille à la planche de fiel…
Du nadir au zénith, il n’est que marche lente.

Vouloir changer de peau, aller vers l’éternel,
Oublier les métaux, et les voix qui les hantent
Pour le frappeur osé, celui qui le présente,
C’est courir l’évasion, pour être au naturel.

C’est de l’homme nouveau poursuivre l’éternel,
Éteindre la ténèbre, et scruter au-delà,
Tenter d’apercevoir le rayon du trépas,
Sans l’ombre de la fin et son conflit cruel.


Car frapper à la porte, attendre sur son pas,
Espérer du Midi gagner Septentrion,
Puis d’Occident vers l’Orient lever le front,
C’est goûter à la Source un doux miel d’acacia !

© Gilles Laporte 09 05 09 

  



 photos Pixabay.com

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Merci, Gilles pour ces magnifiques vers qui disent tellement de choses à qui les lit avec attention.
Je vous embrasse, à bientôt. J.C.