lundi 14 mars 2011

Le débat est... tout vert !

Un nouveau débat est ouvert !
Un nouveau débat est tout vert !
De gauche à droite, de haut en bas, et d’avant en arrière, ils sont tous, aujourd’hui, à réclamer un nouveau débat à propos du nucléaire.
C’est le Japon qui, condamné à regarder s’emballer ses centrales après la double catastrophe tremblement de terre-tsunami, a remis bien malgré lui le feu aux poudres politiciennes françaises. A croire que, après s’être prise pour la conscience civique universelle, la mère des Droits de l’Homme (pas de la Femme !), la contrôleuse de la morale bancaire, la Lumière du G20, la « fille aînée de l’Eglise », la terreur des dictateurs… la France est devenue la spécialiste incontestable et incontestée de… la récupération des évènements mondiaux à des fins de basse cuisine électorale !
Un débat !
Un de plus !
Faut-il, ne faut-il pas, mettre le nucléaire au service de la production d’énergie ?
Au moment où Renault trompette à tout va son génie des voitures électriques (un génie tel qu’il déclenche de vraies-fausses campagnes d’ « espionnage industriel » !), où les spécialistes frelatés de l’économie n’ont à la bouche que l’injonction « Croissance ! Croissance ! Croissance ! », où EDF ne rêve que de s’approprier la planète énergétique, où la présidence et les grands patrons de notre pays, serviette de représentants de commerce en bandoulière, arpentent les tapis de cours étrangères pour vendre des centrales dont nul ne sait interrompre la fusion meurtrière en cas d’incident… se réunir, une fois de plus, sous les lambris dorés des palais nationaux et dans les palaces cinq étoiles de Biarritz, Nice, Deauville, ou des beaux quartiers de Paris, hommes seigneurs-femmes servantes, pour, plusieurs jours durant, boire les meilleurs vins, déguster les plus fins foies gras et les plus exotiques homards, et s’adonner aux plus torrides parties de jambes en l’air, le tout sur fonds publics, relève une fois de plus de la plus grossière manipulation et de la plus insupportable provocation.
Car la remise en question de la production d’énergie par le nucléaire, si elle devient urgente et vitale, n’est autre que la remise en question de notre fonctionnement social actuel, et de la vision d’avenir de nos politiques, pour notre pays, et pour l’Europe (à condition toutefois qu’ils en aient une !). Or… y sommes-nous prêts ? Ou, pour le moins, avons-nous l’intention de nous y préparer ?
Nous nous trouvons, là, face à un autre tsunami.
Car cette remise en question passe par l’examen puis l’abandon de nombre de nos habitudes de vie et de consommation, en même temps que par la présentation au peuple de toutes les solutions alternatives, même si elles ne plaisent pas aux grands prêtres argentés du prétendu « néolibéralisme ».
Y sommes-nous prêts ?
Il est permis d’en douter, car …
-fermer les écoles d’aujourd’hui, en alléger les programmes (quand elles existent encore) au prétexte qu’il ne faut pas fatiguer outre mesure les trop fragiles enfants du peuple…
-entendre deux ministres déclarer à propos des prix du carburant qu’il suffit au consommateur de base, pour sauver son pouvoir d’achat, d’apprendre à mieux rouler, et de choisir sa pompe au plus bas prix !
-voir s’installer le projet d’extension du stade de Roland Garros, (lieu de parade du tout Paris à lunettes fumées quinze jours pas an), au détriment de serres historiques et fort utiles à la connaissance de l’Histoire et de la biodiversité !
-repousser aux calendes grecques (voire japonaises) les mesures d’incitation au développement du photovoltaïque, de la géothermie, d’un éolien libéré des magouilles financières rurales…
-ruiner le ferroutage, géré par une entreprise hier encore publique, au profit exclusif des grandes entreprises de transport routier qui sont dorénavant autorisées à faire rouler des monstres privés sur des autoroutes privées !
-repousser les échéances en matière de lutte contre les nitrates dans l’eau et leurs produits « dérivés » les algues vertes…
-clamer haut et fort que les laboratoires pharmaceutiques sont altruistes, étrangers aux manipulations commerciales dont sont victimes médecins, pharmaciens et malades, et garants de la bonne santé du plus grand nombre…
ne prépare pas les esprits de demain à la remise en question nécessaire à cette mutation !
Un débat !
De même nature que le fameux débat d’hier sur « l’identité nationale française », ou l’autre, à venir, sur « la place des religions » dans notre vie sociale ?
Un débat !
Pourquoi pas une question directe aux citoyens ?
Pas sous forme de pseudo-sondage ! Mais une vraie question, franche, directe, claire, assortie d’explications déconnectées des arguties politiciennes industrielles et commerciales, une question qui redonnerait tout son sens au mot « démocratie » !
Le peuple de France est-il si inculte que nos dirigeants ne puissent tenir compte de ses avis sur des sujets aussi… brûlants, ou bien est-il si terrifiant qu’ils n’osent pas le mettre à contribution, après l’avoir anesthésié, autrement que par l’impôt ?
N’étaient l’horreur des catastrophes qui frappent la population japonaise, les douleurs, les tragédies individuelles et collectives, et l’ampleur du drame qui n’en finira pas de si tôt d’ébranler la planète des plus démunis, d’Asie et d’ailleurs, nous pourrions voir dans ce qui se passe aujourd’hui sous nos yeux la nécessité absolue de faire taire tous les menteurs et débateurs professionnels pour aller vers et exiger l’essentiel : le respect de la vie par les faiseurs de systèmes, et le respect de la planète par tous, pour tous !
Mais nous en sommes encore loin. Ne voit-on pas, déjà, les boursicoteurs et bandits de grands chemins financiers internationaux réfléchir à la manière de conquérir les marchés juteux de la reconstruction d’un Japon exsangue ? C’est l'état de la Bourse qui les chagrine déjà… pas la souffrance des peuples !
La Bourse !
Ils iront au Japon, ces conquérants en costume trois pièces, quand tous les risques, pour eux, auront été écartés. Comme ils sont allés en Haïti. Puis ils viendront chez nous quand la catastrophe nous aura frappés.
A moins qu’elle ne les frappe, eux, d’abord !
En attendant, pour tout le monde, à cause de, ou grâce à Fukushima, le débat est… tout vert… de trouille !
Salut et Fraternité !
Image explosion d'un réacteur de la centrale nucléaire de Kukushima AFP photos/HO/NHK

2 commentaires:

micheline a dit…

Salut et Fraternité

Gilles LAPORTE a dit…

Bonsoir, chère Micheline. Je vous embrasse.