vendredi 3 septembre 2021


 Laïcité !

Qu’un voile apparaisse dans l’espace public, une kipa, une croix ou un khata… le monde des « experts sociopolitiques » entre en convulsions ! Les relais et manipulateurs d’opinion -qui prétendent défendre la fameuse « liberté d’expression »- en appellent alors au sacro-saint principe républicain de laïcité, revendiquent l’interdiction de port, menacent de sanctions voire - chez les plus incurables- de mise au ban de la société. La violence qu’ils voudraient institutionnelle à l’encontre de ce qu’ils perçoivent comme une provocation répond ainsi au désir parfois innocent de respect d’une tradition ou d’affirmation d’une foi vécue le plus souvent sans arrière-pensée de prosélytisme. Or… la violence engendre toujours la violence !

Dans ce contexte, rappeler que la laïcité à la française s’enracine dans la tolérance de toute forme d’expression religieuse, spirituelle, philosophique ou autre -pourvu qu’elle ne trouble pas l’ordre public- relève de l’essentiel. Rappeler aussi que son objectif premier est le principe de séparation de l’Etat et des organisations de pensée ou de croyances quelles qu’elles soient. Principe seul capable de garantir la stabilité de l’équilibre social dans le respect de tous et de chacun. Définie par le peuple souverain dès 1905, cette laïcité affirme la liberté citoyenne de pratiquer et d’exprimer toute croyance ou conviction, hors la volonté avouée ou secrète de soumission de l’autre. Conséquence directe et juste : elle oblige à la neutralité la plus stricte l’Etat, ses collectivités territoriales et services publics. Elle exige donc cette neutralité de tous les représentants de cet Etat, mais pas de ses usagers, quoi qu’ils pensent,  quels qu’ils soient, et d’où qu’ils viennent !

Un signe d’appartenance religieuse porté récemment par une assesseure de bureau de vote est intolérable puisque, dans sa fonction occasionnelle, cette citoyenne représentait l’Etat. Mais l’audition par une commission parlementaire d’une présidente voilée d’association représentant ses seuls disciples, même dans les murs de l’Assemblée nationale, relève de la légitime liberté !

Souvenons-nous : La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte (Loi de 1905).

Si, plutôt que de concevoir une collection d'affiches absurdes destinées aux établissements d’Éducation nationale, ou d’agiter des épouvantails nés des fantasmes de « juristes » borgnes, les « experts » politiques familiers des palais républicains s’intéressaient au paléolithique concordat d’Alsace-Moselle, grave entorse à l’essence même de notre « République Indivisible » (art. 1er de la Constitution du 4 octobre 1958)… s’ils se scandalisaient de découvrir que, entre Rhin et Moselle, le contribuable français finance les cultes et rémunère leurs missionnaires… peut-être auraient-ils une conception plus ajustée du combat nécessaire contre les « séparatismes » contemporains. 

Au travail !


 

 

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