Plaimont s’éveille.
J’ai écrit, puis dormi au couvent des Oblats, dans la cellule étriquée que la communauté réserve d’ordinaire au malade. Au bout du couloir. Derrière la cuisine. Face à l’enclos que cultivaient jadis les Tertiaires réguliers de saint François d’Assise familièrement appelés par les Lorrains « Tiercelins ». Une fouine m’a vu derrière ma fenêtre, hier au soir. Dressée sur ses postérieures entre deux groseilliers faméliques, immobile, elle m’a salué. Peut-être, ce soir… ou demain… je suis là pour une semaine. C’était juste après la discussion avec le Père Supérieur*. Comme chaque soir durant mes séjours sur la Colline. Je l’avais rejoint. Il m’attendait, dans son fauteuil. L’autre fauteuil, bras ouverts. Sur la table basse, l’éternel paquet de Gitanes. Et la bouteille de whisky. Et deux verres qu’il avait emplis aussitôt. La fumée et l’alcool avaient vite troublé nos perspectives. En deux lampées écossaises et trois bouffées de tabac brun, nous avions refait le monde. J’aimais la douce présence de cet homme-là, sa générosité vraie, sa connaissance du monde que, comme tous les Oblats, il avait parcouru à pied, à cheval et en voiture, et sa culture immense qu’il savait n’appeler qu’au bon moment en se gardant bien d’en réduire le visiteur.
Peut-être reviendra-t-elle, ce soir… me faire l’hommage de son plastron blanc… la belle fouine !
1 commentaire:
Superbe ce ciel...magie des couleurs flamboyantes...Voilà des petits bonheurs qu'il faut savoir déguster...merci de nous les faire partager ! Amitiés a vous et votre nouvelle amie la fouine...
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