jeudi 12 juillet 2012

PSA : L'automobile menée en... bateau !

Voilà ! Nous y sommes !
Après les années de goinfrerie des actionnaires encouragés à l’obésité financière par un pouvoir politique complice et bénéficiaire de leurs largesses, l’heure est au (dépôt de) bilan !
Peugeot-Citroën vient d’annoncer ce qui était prévu (et annoncé par la CGT !) depuis des mois : la fermeture de son site de production d’Aulnay, et l’amputation de celui de Rennes. Motif avancé : la Krise !
Huit mille ouvriers, techniciens et cadres vont se trouver sur la paille de leur lotissement périurbain, tandis que les spéculateurs, leurs ex-patrons, seront sur les plages de Californie ou des Seychelles d’où ils veilleront avec tendresse sur leur magot planqué dans l’un ou l’autre des paradis fiscaux (dont la City, à Londres… n’est-elle pas Monsieur Cameron ?)
Ces salariés sacrifiés sur l’autel du profit de quelques-uns au détriment de tous, auront donc bientôt tout le temps de méditer sur les avantages du « néo-libéralisme » à la Bush-Obama-Sarko, de l’économie au service de la finance, de la prétendue libre entreprise entretenue à grand frais par un Etat discrètement complaisant.
Ils auront ainsi tout le loisir de tenter de savoir où sont passés les prodigieux bénéfices du groupe réalisés grâce à leur travail de tous les jours, de visiter les centres de recherche technique vides depuis plus de dix ans, de relire les discours rassurants de leurs grands chefs assis sur la réputation d’insubmersibilité de l’entreprise comme l’était en son temps, dans son fauteuil de cabine dorée, le commandant galonné jusqu’aux yeux du Titanic.
Ils auront aussi, peut-être, la possibilité d’ouvrir les livres de comptes dans lesquels devraient encore apparaître les sommes considérables de capitaux publics offerts par nos anciens responsables politiques aux dirigeants de ce groupe automobile, et d’explorer dans les sous-sols bancaires internationaux, les traces (si elles n’ont pas été effacées !) de leur utilisation. Les citoyens contribuables que nous sommes pourraient/pourront les y aider !
Au pays du Festival de Cannes, on devrait pourtant savoir que les mêmes scénarios produisent toujours les mêmes films, et que changer d’acteurs ne suffit pas à modifier l’histoire.
Souvenons-nous de la sidérurgie liquidée sans ménagement pour les ouvriers métallos, leurs techniciens et cadres, des personnels de filature et tissage ruinés par un « entrepreneur » devenu grâce à eux la plus grosse fortune de France, de tous les travailleurs et créateurs de notre pays entre les mains, aujourd’hui, de fonds de pension et/ou d’investissement états-uniens ou royaume-uniens… Observons aussi l’avenir très proche de toutes celles et tous ceux qui, en ce moment, travaillent dans des sociétés hier encore publiques, aujourd’hui privées après avoir été vendues (bradées ?!?) à des « amis » fortunés en mal de bonnes affaires.
Et ce sont ceux qui ont encouragé, soutenu, participé à ces politiques désastreuses d’hier qui ce matin, viennent donner des leçons de bonne conduite à nos nouveaux élus !
Un certain Copé (Jean-François pour les rares intimes) bat des ailes sur un tas de fumier qu’il a largement contribué à développer en poussant des gémissements de porcelet malmené… Pourquoi n’a-t-il pas alerté sa basse-cour en son temps ?
Un certain Xavier Bertrand arrondit la voix en prenant des poses de politicien philosophe pour donner des conseils à celles et ceux chargés de gérer aujourd’hui ses choix pernicieux d’hier. Pourquoi n’a-t-il pas, par exemple, voilà quelques mois, mieux conseillé Monsieur Servier ?
La catastrophe annoncée par l’état-major de PSA va, c’est certain, la faire ouvrir à bon nombre de celles et ceux qui devraient bien la fermer. Après les deux déjà cités, nous entendrons bientôt les Raffarin (champion de France d’humour toutes catégories), Bachelot (soutien inconditionnel des Bleus, spécialiste du vaccin anti-grippe), Mehaignerie (porte parole aphone des cœurs d’artichauts), Fillion (saturé de rillettes, amateur maintenant du caviar de Fauchon), Woerth (roi des hippodromes), Longuet (droit dans ses rangers), Barouin (le veilleur de l’Aube)… J’en oublie, et des… pires !
Ils vont tenter de nous persuader, tous ces refoulés du suffrage, que les nouvelles orientations politico-économiques sont seules à l’origine du désastre.
Les croira qui voudra !
Certes, les nouveaux élus ne sont pas tous des enfants de chœur.
Mais, eu égard au respect dû à celles et ceux qui sont dans la souffrance, tandis que ceux qui les flagellent partent en vacances, il est de notre responsabilité de citoyen de n’avoir pas la mémoire trop courte, et de ne laisser personne mener l’automobile… en bateau !
Salut et Fraternité.