Adèle attend.
Son corps tout en courbes charnues, enrobé de féminité vigoureuse se languit doucement.
Derrière les paupières bleuies d’artifice, qu’imagine-t-elle, pour que tout à coup sa lèvre fardée esquisse un sourire…
Adèle attend. L’instant laisse son corps tranquille enivré seulement par une indolente et suave mélodie.
Il lui a dit : « je veux te contempler frémissante…respirer sur ta gorge le parfum des roses »…
Lasse, elle n’y croit plus tant elle sait le désir inconstant.
Dans la coupe, les fruits exhalent, déjà, la mélancolie de l’automne.
Lui, joue, enfermé dans son désir profond, les yeux clos.L’Hidalgo ne badine pas avec l’amour.
Soudain, une note ! la seule qui donne corps au désir !
L’archet glisse sur la corde, vibre d’émotion, invente des voluptés. La musique se fait houle et soupirs, s’emplit de lutte, s’étire et dépose sur le corps d’Adèle le long frisson velouté qu’elle attendait.
Un son exquis, comme une haleine tiède et douce, glisse et sinue de la gorge aux hanches, caresse les contours, effleure le visage.
Soudain le violon arrache à l’air moite une vibrante sonorité !
Les hanches de la belle incrédule et les flancs du violon se balancent à l’unisson.
Dans un évanouissement musical, la Fleur d’Or offre ses pétales. Le divin nectar coule comme un cristal d’opale et l’archet fait jaillir de l’ardente volute l’adagio en ré du Stradivarius de Crémone.
Katia Ferré
3 commentaires:
très sensuel oui bravo Katia !
Où la couleur se confond avec la forme pour devenir... poésie sensuelle.
Gilles
Very nice blogg you have here
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