De l’esprit des lois.
Du luxe
Le luxe est toujours en proposition avec l’inégalité des fortunes. Si, dans un État, les richesses sont également partagée, il n’y aura point de luxe ; car il n’est fondé que sur les commodités qu’on se donne par le travail des autres.
Pour que les richesses restent également partagées, il faut que la loi ne donne à chacun que le nécessaire physique. Si l’on a au-delà, les uns dépenseront, les autres acquerront, et l’inégalité s’établira (Livre VII chapitre 1).
Je viens de dire que, dans les républiques, où les richesses sont également partagées, il ne peut point y avoir de luxe : et, comme on a vu au livre cinquième que cette égalité de distribution faisait l’excellence d’une république, il suit que, moins il y a de luxe dans une république, plus elle est parfaite (…) À mesure que le luxe s’établit dans une république, l’esprit se tourne vers l’intérêt particulier. À des gens à qui il ne faut rien que le nécessaire, il ne reste à désirer que la gloire de la patrie et la sienne propre. Mais une âme corrompue par le luxe a bien d’autres désirs ; bientôt elle devient ennemie des lois qui la gênent. Le luxe que la garnison de Rhège commença à connaître, fit qu’elle en égorgea les habitants (…) Les républiques finissent pas le luxe : les monarchies par la pauvreté (Livre VII chapitre 2).
1 commentaire:
Ta causticité m'enchante. Surtout lorsqu'elle vise des personnages dont on attend autre chose
Je t'embrasse. J.C.
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