mercredi 4 février 2009

EROS 2


EROS 2
Peux-tu me dire Eros

La neige se recouvre au front ridé d’un tronc
l’oiseau ébouriffé quémande
pour un grain
la flamme chante clair
la flamme chante haut
au mitan d’un cœur d’or en la grande maison
la flamme chante clair
la flamme rêve en vain
dans le cœur délabré d’une pauvre chaumière
le soupir de bois sec éclot le râle humain

Miséreuse ouvrière
la vie est en congé

Il cherche en elle un air d’existence vécue
imaginée pour rien
elle explore chez lui les soucis des jours morts

Eros
l’histoire a cru qu’ainsi se mouraient deux amours
et l’histoire avait tort

Et l’histoire avait tort
Poème en 5 chants extrait de mon recueil Sarments éd. Dieudonné 1972
image coucher de soleil sur le Saintois photo GL 2008

4 commentaires:

Rénica a dit…

et l'histoire avait tort ?

Anonyme a dit…

Il en faut de la pugnacité parfois pour donner tord à l'histoire ....

bisou gentil poête..

Karl Chaboum a dit…

L'amour est parfois langoureux, parfois douloureux. Il y a deux côtés à une médaille, les "deux" étant l'homme et la femme qui parfois... ne se touchent plus au lieu de se fondre l'un en l'autre.

Étonnant Gilles. Tu sors de ton coffre des trésors comme Eros 1. Ils m'ont inspiré "Hé ! Rosse Lo & La" dont voici quelques extraits ci-dessous. Ne voulant point accaparer ton espace, la substance de ce texte rosstique ainsi que de saisissantes images sont visibles sur http://karlchaboum.blogspot.com/

EXTRAITS:
Il la jeta au fond de la garde-robe comme une sale serviette (« pièce de linge dont on se sert à table, ou pour la toilette » P.R. (abréviation du Petit Robert).
Du coup, la tantôt princesse se transforma en mauviette (« L’alouette, lorsqu’elle est grasse et bonne à manger » P.R.)
Il l’avait arnaquée (« artifice, tromperie, filouter, gruger » P.R.) dans un bar sombre où les susurrements camouflent les arrangements pré-enterrement.
Eros, l’amour des dieux (comment les dieux peuvent-il s’aimer et être des modèles d’amour alors qu’Égyptiens, Grecs et Romains – pour ne parler que des puissances mondiales de l’Antiquité – les priaient selon la circonstance : guerre, tonnerre, pluie, mais amour profond et durable ? : ces pages de l’histoires ont probablement été brûlées dans la bibliothèque d’Alexandrie), Eros donc aux pattes de velours et griffes gorgées de venin, combien n’as-tu fait écorcher les trottoirs de Paris, Tokyo, New York ces poignardées par des véreux doucereux, profiteurs d’une poitrine avantagée par la nature ridée par la libidotimie, rose scalpel effilé par des années d’expérience patinamouristique.
Rosse Lo, ces hommes grelottants au bord du trottoir, se faisant rosser par un billet tombé du deuxième étage : « Je ne veux plus de toi. J’ai fait hier un autre choix. Quelqu’un est dans mon lit à la présente heure. Je n’ai plus froid. N’ai plus besoin de toi. » Du coup, sous le choc il tombe par terre, prie. Se secoue : « Comment prier Eros qui n’existe pas ? Dieu ? Je n’y crois même pas, c’est lui le responsable des guerres et des enfants mort-né. » Il vient de se faire mettre à la porte de l’anti-chambre de l’amour (c’est là qu’il vient de mordre la poussière), nettoie ses genoux mouillés par la pluie de ses larmes, se relève rapidement pour ne pas se prendre pour un prêtre ( ou pi, se faire prendre par un prêtre, ce qui serait le bouquet). En fait non : que ferait un prêtre à la porte d’une gueuse (« coquin, fripon. Femme de mauvaise vie. » P.R.). À moins que s’applique la première définition : « Personne qui vit d’aumônes, est réduite à mendier pour vivre. » P.R. C’e n’est pas cela non plus. C’est lui le gueux, le gros-bec (« Variété de moineaux qui se nourrit d’insecte(…) P.R.). Voilà, il est un insecte assoiffé de gueuses. Éclate en sanglots, se morfond sur son compte… « Non mais, n’avez pas fini de vous donner en spectacle, y a personne à vous regarder, et cessez donc de renifler si fort, y a assez de mon mari. », de dire la dame du rez-de-chaussée en bigoudis, sans son dentier.
* Suite et image sur mon blog.

Gilles LAPORTE a dit…

Oui, chère Rénica, l'histoire avait tort !
Mort
n'a jamais rimé avec...
Amour !
Mais c'est vrai, chère Jalhouse, qu'il faut parfois se battre pour le faire admettre !
Car certains, cher Karl, par délectation de victime, ne voient que l'avers de la médaille !
Je vais maintenant en visite chez vous.
A tout de suite.
Amitié.
Gilles