Rien, pour l’heure, ne permet de déterminer avec exactitude les causes de cette mort, ni les responsabilités.
Toutefois, il est permis -de notre devoir !- de se poser quelques questions concernant le respect dû par l’autorité nationale à tout citoyen. D’abord, se demander si la présomption d’innocence, base de notre droit, n’est pas devenue pour les gardiens de notre ordre républicain une systématique présomption de culpabilité (Outreau -qui n’a eu aucune conséquence pour les fauteurs de troubles, voire de drames- en est une preuve terrible). Ensuite, interroger ces mêmes gardiens et leur hiérarchie sur les conditions de leur recrutement, leur formation, les valeurs qui sous-tendent leur action, et les méthodes préconisées pour faire mettre au pas social un délinquant. Enfin (il y en aurait d’autres !) rechercher, derrière de tels comportements, dans un pays éternel donneur de leçons en matière de droits de l’homme, les motivations sociales et politiques de nos dirigeants, traduites en consignes et objectifs, qui génèrent de telles dérives…
En outre, il convient de se poser courageusement cette question : pourquoi appellerait-on crime partout ailleurs ce que, chez nous, nous nommons généralement et pudiquement bavure ?
Certes, un cas isolé ne fait pas généralité. Mais une mort d’homme, au moment précis ou cet homme est placé sous la responsabilité directe de notre pays (par ses fonctionnaires de l’ordre), donc sous notre responsabilité directe de citoyens, pose un problème que nul n’est autorisé à évacuer d’un mot dérisoire. Chacun de nous, parce que cette action policière s’est faite en notre nom, est concerné par cette mort !
La vigilance est de mise car, d’après la presse, le préfet, représentant de l’État, aurait déjà donné le ton, du genre : « Aucun élément ne permet actuellement de mettre en cause l’action des fonctionnaires » !
Il faudra que les témoins soient sérieusement entendus, que l’enquête soit menée par d’autres fonctionnaires que ceux de la grande famille, que la justice agisse en toute indépendance et conscience de sa mission (oubliant les promotions possibles et souhaitées), que les sanctions (si sanctions il doit y avoir) soient exemplaires et connues, pour que nous puissions nous dire que, dans notre pays des droits de l’Homme, c’est le délinquant qui est à craindre, pas… le policier !
1 commentaire:
Si ce jeune est vraiment un malade mental comme le reconnait son père,cela aggrave vraiment cette intervention.La maladie mentale exige tant de compassion,de soin certainement pas des coups mortels!Où allons-nous?
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