samedi 30 juillet 2022

Regarde ô peuple... Servitude et misère !

 

 

 


 "En passant sur cette terre, comme nous y passons tous, pauvres voyageurs d’un jour, j’ai entendu de grands gémissements : j’ai ouvert les yeux, et mes yeux ont vu des souffrances inouïes, des douleurs sans nombre. Pâle, malade, défaillante, couverte de vêtements de deuil parsemés de taches de sang, l’humanité s’est levée devant moi et je me suis demandé : Est-ce donc là l’homme ? Est-ce là lui tel que Dieu l’a fait ? Et mon âme s’est émue profondément et ce doute l’a remplie d’angoisse. (…)

Regarde ô peuple, s’il n’est pas temps de justifier l’Auteur des êtres, en te créant un sort plus conforme à sa justice, à sa bonté.

Tu dis : J’ai froid ; et, pour réchauffer tes membres amaigris, on les étreint de triples liens de fer.

Tu dis : J’ai faim ; et on te répond : mange les miettes balayées de nos salles de festin.

Tu dis : J’ai soif ; et l’on te répond : bois tes larmes.

Tu succombes sous le labeur, et tes maîtres s’en réjouissent ; ils appellent tes fatigues et ton épuisement le frein nécessaire du travail.

Tu te plains de ne pouvoir cultiver ton esprit, développer ton intelligence, et tes dominateurs disent : C’est bien ! il faut que le peuple soit abruti pour être gouvernable ! (…)

Peuple, écoute ce qu’ils t’ont dit, et à quoi ils t’ont comparé.

Ils ont dit que tu étais un troupeau et qu’ils en étaient les pasteurs : toi, la brute ; eux, l’homme. A eux donc ta toison, ton lait, ta chair. Pais sous leur houlette et multiplie, pour réchauffer leurs membres, étancher leur soif, assouvir leur faim.

Ils ont dit aussi que la puissance royale était celle d’un père sur ses enfants toujours mineurs, toujours en tutelle. Sans liberté dès-lors et sans propriété, le peuple éternellement incapable de raison, incapable de juger  de ce qui lui est bon ou mauvais, utile ou nuisible, vit dans une dépendance absolue du prince, qui dispose de lui et de toutes choses comme il lui plaît.

Servitude encore et misère."

Extraits de Le Livre du Peuple publié en 1837 par Félicité de La Mennais dit Félicité Lamennais (1782-1854). Prêtre, théologien, député, philosophe, emprisonné pour avoir défié la pensée unique de son temps, ce clerc est l’un des fondateurs du catholicisme social. Ses constats alimentèrent la révolte qui aboutit à la révolution de 1848, entraînant la chute de la Monarchie de Juillet et l’avènement de la IIème République. 

Où en sommes-nous, aujourd’hui ?


 

 

dimanche 10 juillet 2022

OTAN, suspends ton vol !


  OTAN, suspends ton vol !

Retour de Nancy au volant de ma vieille voiture thermique, voilà trois jours, longeant une Moselle indifférente aux convulsions humaines, j’ai vu flotter au fronton d’une mairie rurale deux drapeaux ukrainiens. Pas de drapeau français… pas de drapeau européen… encore moins de drapeau lorrain ! Les mêmes que ceux brandis dans le monde occidental dit « libre » par les facteurs de bonne conscience : deux drapeaux ukrainiens ! Comme si, du plus profond de nos campagnes au plus élevé de la Tour Eiffel, du Storting norvégien au Reichstag prussien, l’Europe entière était devenue la banlieue de Kiev !

Affirmation d’une méconnaissance crasse de notre histoire, de la négation de nos racines, de l’ignorance du passé -et du présent- de ce pays tumultueux riverain du Dniepr, cette exhibition jaune et bleue révèle une profonde haine de la diplomatie de paix et de notre avenir de peuples d’Europe !

Car…

Qui s’étripe là-bas ?

Quels psychopathes prétendus « chefs d’Etat »  poussent les somnambules que nous sommes vers le nez d’une falaise d’où ils nous précipiteront bientôt en masse si nous ne savons pas trouver les clés de la nasse qu’ils ont tressée pour nous ?

Au Couchant, en ces lieux que d’aucuns nous présentent encore comme le pays merveilleux du « rêve américain », entre d’inaudibles balbutiements, d’étranges errances mentales et une chute hollywoodienne de vélo, la momie Biden impose à la planète sa vision d’un monde cocacolisé et hamburgisé, fournit des armes et de la verte monnaie de singe biblique -In God we trust - à celles et ceux qu’il considère comme ses sujets naturels, vassaux dociles, les obligeant à la stratégie originelle des couards manipulateurs : « Prenez les outils, je prends les commandes ! »

Au Levant, sur des terres semées de graines communistes que les violents orages du pire siècle de tous les temps ont transmutées en toxiques plantes soviétiques, entre le bien mal nommé Pacifique et un Oural légendaire, l’ancien espion nouveau tsar Poutine tente de reconquérir les provinces perdues d’un empire russe peuplé de moujiks chrétiens orthodoxes et de tartares musulmans, à la manière de la France obsédée après 1871 par la reconquête de l’Alsace-Lorraine englouties par l’ogre Bismarck dont la volonté hégémonique Got mit uns vit encore de beaux jours.

Entre les deux, au centre névralgique d’une Europe imaginée par Victor Hugo, dessinée par Robert Schuman, massacrée par Jean Monnet, joue un acteur de quatre sous, aussi mauvais artiste comique qu’Hitler était mauvais peintre qui, poitrail moulé en kaki, au mépris de tous les accords internationaux laborieusement signés avant son avènement, a enfin trouvé le rôle de sa vie sur la scène d’un théâtre d’ombres arrosée de larmes et de sang, celui d’un incendiaire adulé par des pairs « élites autoproclamées » aveugles et incultes, acharnés à se surpasser les uns les autres dans la compétition du pire. Zelinski que tous les petits « grands » rencontrent, que chaque « parle-ment » mobilisé applaudit debout, que tous les plumitifs encensent par souci de conformité germanopratine jusqu’à dessiccation de la pensée !

 Autour de ces maléfiques Pieds nickelés, ronronne la cour des soupirants, affamés de reconnaissance universelle, malades d’amour d’eux-mêmes au point de s’oublier dotés de raison, conquérants d’un ridicule qui, contrairement à l’assertion populaire, peut, va tuer ! Présidents de républiques devenues bananières, maîtresse d’Union étoilée perdue dans les ténèbres de son ego, reines et rois d’opérette, tous monarques au socle d’argile… écoutent, admirent et se prosternent devant eux, chacun plus empressé que l’autre à leur laver puis baiser les pieds !

Avec tous ceux-là et la pièce écrite à six mains par les auteurs à succès de Massacres à l’école, de Gaffe… je sors mon nucléaire ! et de La Mer noire sera rouge, le vingt-et-unième siècle et sa nouvelle guerre de religions tient enfin son grand « théâtre d’opérations » dont le rideau tombera bientôt devant une salle pleine de cadavres irradiés.

Pauvres peuples !

Nul doute que, « Au bord d’un grand lac de sang / Sous un grand tas de morts » (Baudelaire), une fois remis en selle sur son vélo hollywoodien et stabilisé à la verticale par ses haubans bibliques, si les somnambules que nous sommes ne se réveillent pas, le momique metteur en scène états-unien aura réussi son annexion du monde et imposé aux rares survivants de la terre de s’abreuver à la cocaïne gazeuse et de s’obésifier à la malbouffe prédigérée !

Deux drapeaux sur une façade de mairie, quelque part en Lorraine…

OTAN, suspends ton vol… (Lamartine)

Il est temps !

GL 10 07 2022


 

 

jeudi 30 juin 2022

Des Fleurs à l'encre violette - Chronique de Denise TINTINGER - 27 06 2022


 
GILLES LAPORTE – Des fleurs à l'encre violette
Certains pensent, à tort peut-être, qu'un livre édité chez « Terres de France » est un simple roman du terroir, qui parle bien souvent des histoires de famille, des trucs pas trop compliqués, faciles à comprendre, des coutumes d'un autre temps… Que nenni : c'est bien plus que cela… J'en veux pour preuve « Des fleurs à l'encre violette » de Gilles Laporte ...
Dans ce récit, l'auteur raconte la famille Delhuis sur plusieurs génération. Les grands-parents, tout d'abord… Hermance et Justin Delhuis, avec toute la générosité qui caractérise les Lorrains… Leur travail de la terre, celle qui les a vu naître, qui les fait vivre… Les Dieudonné, le père de Rose-Victoire notamment, qui ne souffre pas l'attitude de sa fille, qui risque d'entacher une réélection tant voulue (Ah, ambition, quand tu nous tiens)…
Les enfants Delhuis… L'aîné mort à la Guerre de 1870… L'union civile de l'Aimé et de Rose-Victoire… Les enfants du couple : Victor, qui a fait un drôle de mariage à Nancy ; Clément, qui a fait la Guerre de 14-18 et rêve de devenir instituteur… Tout comme Mathilde qu'il finira par épouser et qui auront eux-même un fils prénommé Paul...
Mais « Des fleurs à l'encre violette », c'est aussi un texte fort de Gilles Laporte. Des mots efficaces pour dénoncer les horreurs de la guerre et l'absurdité des décisions prises en haut lieu… Des conséquences tragiques des combats et de la violence sur la vie de femmes et d'hommes, tant psychiques que physiques… Sur toute une population et région, tant économiquement que géographiquement, voire politiquement…
C'est aussi, à mon avis, une formidable ode à l'École de la République. Celle qui se veut libre et accessible à tous…
Rappelons-nous … L’école républicaine naît et se construit surtout et grâce à la création des écoles normales et à la loi qui laïcise le personnel enseignant. Durant cette période, elle devient gratuite, laïque et obligatoire pour les deux sexes dès l'âge 6 ans. L’école est pensée comme le ciment du projet d’unification de la nation. Instituteurs et institutrices sont chargés de porter le message républicain auprès de toutes les classes sociales…
Alors, dire qu'un Terre de France n'est que et uniquement une chronique familiale, je trouve ça un peu restrictif…
Je l'ai lu avec beaucoup d'émotions… Tout d'abord parce que je suis Lorraine de souche. J'aime ma région, j'en suis fière. Son Histoire également, mouvementée et riche, qui a sûrement forgé le caractère de tous les habitants… Parce que je condamne aussi toutes les guerres, qui sont source de tant de maux et ne représentent absolument pas le progrès… Et aussi parce que je pense que seules la Connaissance et l'Instruction peuvent servir à la population et peuvent la sortir de la misère et l'avilissement…
C'est une fierté que d'appartenir à la grande famille de l'École Républicaine. Pour donner des valeurs nobles et justes à des enfants. Qui deviendront adultes et pourront ainsi transmettre de si beaux propos à d'autres…
Et puis, Gilles Laporte nous propose un vocabulaire riche. Des mots minutieusement choisis. Des mots chantants et d'une grande poésie...
Vous l'aurez compris… J'ai apprécié ces quelques pages et vous invite à les lire dès que possible… Goûtez ce récit… Buvez les mots de Gilles Laporte et, vous aussi, vivez un grand moment de lecture...
Bonne semaine et à bientôt...
Denise Tintinger 27 06 2022

 

 

mardi 28 septembre 2021

 


 

Le Mur de Pantin

Les mêmes qui sermonnent le peuple à longueur de journée dans un esprit de bien-pensance recuit à la sauce électorale, qui nous bégaient de l’ « unité nationale » lors de toute prise de parole, qui nous promettent la lutte sans merci contre toutes les discriminations, et menacent de légiférer contre la pandémie plus grave que tous les virus réunis : le « séparatisme »… viennent d’ordonner la construction d’un mur entre la communauté des citoyens sains et celle des accros à la drogue ! Un mur construit en quelques heures ! Comme celui de Berlin autrefois quand il s’agissait de trancher à la hache dans un peuple balancé entre Occident « libéral » et Orient « soviétique », entre ce que d’aucuns présentaient comme le monde de la Lumière marchande et celui des ténèbres collectives, entre la loi de la jungle et l’Humanité encadrée !

Preuve en dur de l’échec cuisant de tous les enfants de l’ENA aux « affaires » depuis des décennies, ce nouveau mur sépare désormais Paris de Pantin, les toxicos parqués Porte de la Villette des amoureux de la vie saine établis depuis toujours en banlieue proche de la capitale dans l’ombre bienveillante des Grands Moulins. Le Préfet de police de Paris prétend qu’il s’agit d’empêcher les camés et leurs fournisseurs d’aller polluer l’autre côté et de mieux les contrôler, alors que le résultat le plus évident est de compliquer aux citoyens de la « Ville idéale » l’accès de Paris ! Aux fautifs la protection, aux innocents la sanction !

Or, je tiens pour honteux de séparer ainsi des humains ! Quelles qu’en soient les causes ! Tous les régimes qui érigent de telles barrières sont les produits de malades mentaux que le délire de pouvoir pousse toujours -sous le prétexte fallacieux d’efficacité politique- vers des comportements criminels de division à des fins de conquête de territoires ou d’électorat !

Comme si ne suffisaient pas les perversions dont notre société est victime désormais !

Conséquences des manipulations et censures devenues ordinaires, des murs se construisent chaque jour à notre insu de citoyens, entre la tête et le cœur, entre certains humains et d’autres humains que les premiers voient comme des empêcheurs de dominer en rond, entre les tragédies planétaires du Sud et le confort du Nord, entre les humains et les animaux considérés comme une sous-création tout juste bonne à être traitée comme simple objet de consommation, entre la société des prétendus « sapiens » et son environnement tant vivant qu’inerte ! Des murs virtuels construits par des marchands et leurs alliés résidants des palais nationaux, murs plus infranchissables que des murs de béton parce que faits de ce mauvais vent invisible qui ne se révèle que dans ses terribles conséquences.

Si nos machiavéliques gouvernants avaient bonne mémoire, peut-être se souviendraient-ils que c’est le fameux « Mur des Fermiers généraux » construit à Paris de 1784 à 1790 qui a produit la colère du peuple, engendré la Révolution française, produit la chute de la monarchie absolue et de milliers de têtes poudrées dans un panier d’osier.

Un mur à Paris… une révolution ?

Dans l’intérêt du Pays, il est temps de rendre tout son sens à l’expression tellement galvaudée « devoir de mémoire ».

Pour éviter d’aller dans le mur… souvenons-nous !

Salut et Fraternité.


 

 

vendredi 3 septembre 2021


 Laïcité !

Qu’un voile apparaisse dans l’espace public, une kipa, une croix ou un khata… le monde des « experts sociopolitiques » entre en convulsions ! Les relais et manipulateurs d’opinion -qui prétendent défendre la fameuse « liberté d’expression »- en appellent alors au sacro-saint principe républicain de laïcité, revendiquent l’interdiction de port, menacent de sanctions voire - chez les plus incurables- de mise au ban de la société. La violence qu’ils voudraient institutionnelle à l’encontre de ce qu’ils perçoivent comme une provocation répond ainsi au désir parfois innocent de respect d’une tradition ou d’affirmation d’une foi vécue le plus souvent sans arrière-pensée de prosélytisme. Or… la violence engendre toujours la violence !

Dans ce contexte, rappeler que la laïcité à la française s’enracine dans la tolérance de toute forme d’expression religieuse, spirituelle, philosophique ou autre -pourvu qu’elle ne trouble pas l’ordre public- relève de l’essentiel. Rappeler aussi que son objectif premier est le principe de séparation de l’Etat et des organisations de pensée ou de croyances quelles qu’elles soient. Principe seul capable de garantir la stabilité de l’équilibre social dans le respect de tous et de chacun. Définie par le peuple souverain dès 1905, cette laïcité affirme la liberté citoyenne de pratiquer et d’exprimer toute croyance ou conviction, hors la volonté avouée ou secrète de soumission de l’autre. Conséquence directe et juste : elle oblige à la neutralité la plus stricte l’Etat, ses collectivités territoriales et services publics. Elle exige donc cette neutralité de tous les représentants de cet Etat, mais pas de ses usagers, quoi qu’ils pensent,  quels qu’ils soient, et d’où qu’ils viennent !

Un signe d’appartenance religieuse porté récemment par une assesseure de bureau de vote est intolérable puisque, dans sa fonction occasionnelle, cette citoyenne représentait l’Etat. Mais l’audition par une commission parlementaire d’une présidente voilée d’association représentant ses seuls disciples, même dans les murs de l’Assemblée nationale, relève de la légitime liberté !

Souvenons-nous : La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte (Loi de 1905).

Si, plutôt que de concevoir une collection d'affiches absurdes destinées aux établissements d’Éducation nationale, ou d’agiter des épouvantails nés des fantasmes de « juristes » borgnes, les « experts » politiques familiers des palais républicains s’intéressaient au paléolithique concordat d’Alsace-Moselle, grave entorse à l’essence même de notre « République Indivisible » (art. 1er de la Constitution du 4 octobre 1958)… s’ils se scandalisaient de découvrir que, entre Rhin et Moselle, le contribuable français finance les cultes et rémunère leurs missionnaires… peut-être auraient-ils une conception plus ajustée du combat nécessaire contre les « séparatismes » contemporains. 

Au travail !