Julie-Victoire DAUBIE (1824-1874) fut la première bachelière de France, en août 1861. Quelques années plus tard, elle devint la première licenciée ès Lettres. Au prix de grandes difficultés, elle força pour les femmes les portes de l'Université jusque là verrouillées par les hommes. Mais elle fit bien davantage encore. Toute sa vie, elle milita pacifiquement pour le respect de chacun par tous et de tous par chacun, écrivit et publia des textes, donna des conférences sur des sujets brûlants comme l'égalité homme-femme, l'amélioration des conditions de travail dans l'artisanat et les manufactures, les rôle et mission de l'école, la citoyenneté...
Ses engagements de ce temps, ses pensées et propositions sont toujours d'actualité. Tirées de son livre en trois volumes La Femme pauvre au 19ème siècle, les citations qui suivent en sont une preuve...
La Femme en politique :
Il est évident que la femme électeur se complète de la femme éligible, mais il y a loin de là à la femme élue, dans l'état de nos moeurs surtout...
Ecrivaines et écrivains :
Les écrivains hommes (...) en ne permettant aux femmes de prendre la parole que pour dire quelque chose, semblent réserver aux hommes seuls le droit de parler pour ne rien dire.
Education et principes républicains :
L'interdiction pour la femme de puiser l'instruction aux mêmes sources que l'homme est une négation de nos théories d'égalité civile qui établit un antagonisme déplorable entre nos principes et nos moeurs.
La nature et la folie des hommes :
La nature, qui fait reverdir les moissons sur les champs de carnage, est une force admirablement productive, puisqu'elle nous laisse survivre à de si grandes et si constantes folies.
Des droits et des devoirs :
Déchaînez ou enchaînez la presse dans une société où chacun peut vivre dans des unions sans droits pour les faibles et sans devoirs pour les forts, et vous verrez également partout l'anarchie des moeurs régner dans les idées ; l'ordre pourra être rétabli dans la rue et maintenu à l'aide du gendarme ; le désordre restera dans les esprits.
Du pouvoir :
L'homme qui ne sait pas se gouverner est incapable de gouverner les autres... Et pourtant on remarque, dans les familles comme dans la cité, qu'il veut prendre plus d'autorité sur autrui qu'il en a moins sur lui-même !
Economique et social :
Dans l'ordre, ou plutôt dans le désordre actuel, chacun fait produire le plus possible à ses capitaux sans s'inquiéter de l'ouvrier qui n'est qu'un être abstrait, incongru, un rouage dans la machine !
Répartition des fruits du travail :
Il est de fait que l'ordre économique ne serait pas troublé comme il l'est chez nous, si le scandale des fortunes illicites était soumis au contrôle de l'opinion."
Visionnaire, Julie-Victoire Daubié ?
Visionnaire !
Incurables, les maladies fondamentales de l'homme ?
A chacun de répondre, après méditation, hors des conditionnements économico-socio-religio-politiques... et d'en déduire ses choix pour l'avenir, en son âme et conscience !
Salut et Fraternité.
Images
Portrait de J-V Daubié (détail) par P. Petit (1861)
Couverture de Julie-Victoire, le roman de Julie-Victoire Daubié, première bachelière de France
Auteur Gilles Laporte Préface de Jean-Louis Debré (éd. Eska-Paris-2013)
4 commentaires:
UN beau livre à offrir pour les fêtes
quoi de plus beau que de recevoir un livre, et lorsque ce livre raconte l'histoire d'une femme si courageuse et si surprenante.
Alors à tous ceux qui ne l'ont pas encore lu
ALLEZ vite le chercher!!
bisoussssssss et BONNES FETES aux lecteurs de Gilles
katy
Merci, chère Katy, pour... Julie-Victoire ! Amitié et bises. Gilles
comme d'habitude, j'ai laissé à Katy la première place.
Ceci dit, je t'ai déjà écrit tout le bien que je pensais de ton livre remémorant avec brio les mérites de cette jeune femme courageuse. Je confirme !
Je vous embrasse tout deux. J.C.
JC je vous prend en flagrant-délit
"de bisous"car vous dites à Gilles
:"je vous embrasse tous les deux"
soit vos bisous sont sélectifs
soit en effet vous avez pris de l'âge et pour un coup c'est mieux!!
allez je vous taquine
katy
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