Mais, aujourd’hui, elle semble l’avoir oublié.
Rappel…
A la mort du roi Louis XIV qui, à force de se prendre pour le soleil, avait mis la France en faillite, le banquier écossais John LAW avait proposé d’encourager l’épargne populaire et de délivrer en retour des billets de banque dont la conversion en métal serait garantie par l’Etat. 1718 : la Banque Royale était née !
Cette banque prêterait à l’Etat moribond l’or nécessaire pour assurer sa survie. Mais, la dette publique étant abyssale, l’idée vint au banquier-escroc écossais de faire mettre sur le marché beaucoup plus de billets que prévu, pour des sommes beaucoup plus importantes que la garantie en métal détenue par cette banque !
En faillite pour avoir pété plus haut que son cul solaire, l’Etat s’était alors mis à vivre à crédit, sur du papier plus volatile que le vent, plus trompeur que son inventeur lui-même. Il avait misé sur des rentrées de fortune en provenance des colonies… Nous dirions aujourd’hui qu’il avait misé sur… la reprise de la croissance !
Patatras !
1720 : les épargnants ayant voulu récupérer le fruit de leur sueur (ou de leur spéculation !), le système s’effondra, provoquant ruines, misère et tragédie (sauf dans la famille royale, à la cour, et chez les vassaux, tous protégés…). Et le banquier LAW prit la fuite comme un malfaiteur qu’il était.
Qu’en est-il aujourd’hui ?
Etat surendetté (après que ses porte-voix aient, des années durant, expliqué aux simples citoyens qu’ « il n’est pas bien de vivre couvert de dettes… » !), banques bourrées de titres bidons, politiques prêts à s’en remettre au premier aventurier venu, épargnants pris par un doute de plus en plus angoissant, réunions téléphoniques d’exorcisme international depuis des lieux de villégiatures présidentielles ombragés par de frémissants palmiers, ouverts sur de douces perspectives maritimes…
Nul n’est plus aveugle que celui qui ne veut pas voir !
Qui, demain, après avoir protégé son magot, disparaîtra le plus discrètement possible comme l’a fait John Law voilà près de trois siècles ?
Qui, aujourd’hui, achevant de mettre en ruine le Pays, est déjà en train de faire ses valises ?
Qui, demain, prendra la fuite ?
Dommage que les dirigeants ne connaissent pas l’Histoire !
Dommage que les peuples aient la mémoire courte !
Souvenons-nous, et méditons :
"Qui pourrait, et qui en (le système de Law) voudrait raconter les effets, les transmissions de papiers, les marchés incroyables, les nombreuses fortunes dans leur immensité, et encore dans leur incroyable rapidité, la chute prompte de la plupart de ces enrichis par le luxe et leur démence, la ruine de tout le reste du royaume, et les plaies profondes qu’il en a reçues et qui ne guériront jamais, ferait sans doute la plus curieuse et la plus amusante histoire, mais la plus horrible en même temps, et la plus monstrueuse qui fut jamais." (Saint-Simon 1675-1755 Mémoires tome IV chap. 29)
Question subsidiaire :
Pourquoi nos dirigeants actuels suppriment-ils l’enseignement de l’Histoire des programmes scolaires ?
Vigilance et conscience citoyenne !
Salut et Fraternité.
images Billets de banque système de LAW copy. Musée de Poitiers
2 commentaires:
Ils réduisent l'enseignement de l'histoire parce que ce sont des illusionnistes qui croient pouvoir se passer de l'EXPERIENCE ! et surtout qu'on ne puisse leur reprocher de ne pas tenir compte des leçons du passé. Ceux qui ne veulent pas voir disent : "L'Histoire ne se répète pas !" mais si elle se répète adaptée bien sur aux époques.
Je vous embrasse tous deux. J.C.
Ah, les aveugles volontaires, cher Jean ! Ah, ces jeteurs de poudre aux yeux... des autres ! Mais ne les croient que ceux qui veulent bien croire.
Aucune excuse !
A bientôt.
Je t'embrasse.
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