Jusque là l’égalité de tous les citoyens devant la loi était un principe fondamental de notre République respecté tant bien que mal. Mais il fonctionnait suffisamment encore pour permettre au peuple d’y croire.
8 mars 2011. Ce mardi noir restera une date historique : celle de l’assassinat public de l’une des valeurs essentielles de notre prétendue démocratie, cette fameuse égalité de toutes et de tous devant la loi.
Que le président de la République bénéficie d’une immunité efficace durant son mandat peut se comprendre, dans l’intérêt supérieur du Pays. Mais que, une fois redevenu (selon ses propres termes) un "citoyen ordinaire", il soit encore couvert par des comportements, gesticulations, postures de quelques manipulateurs de textes en costume de grand prêtre décoré de pendeloques et d’hermine, relève du deni de justice et du passe-droit féodal.
Au pays qui se veut maître dans le conseil moral au monde entier, que l’art oratoire soit devenu seul moteur de gouvernement a de quoi inquiéter, voire révolter. Surtout si cet art oratoire ne se donne plus pour objectif que de protéger les puissants complices de la politique et de la finance.
On nous promet une reprise de l’audience après examen de la "Question Prioritaire de Constitutionnalité" par les instances spécialisées, dont le Conseil constitutionnel (dont est membre le prévenu… juge et partie !), puis après la campagne présidentielle à venir. Soit aux… calendes grecques !
Mais, si le recours à ce fameux Conseil constitutionnel peut se comprendre dans le cadre d’un fonctionnement « normal » des institutions, qu’a donc à voir la campagne présidentielle avec ce procès si le prévenu est effectivement redevenu un "citoyen ordinaire" ? La machine judiciaire va-t-elle s’arrêter durant tous ces mois de campagne pour tous les « citoyens ordinaires » (égalité républicaine qui permettrait à tous les justiciers professionnels de partir ensemble en vacances à Marrakech), ou bien ne s’arrêtera-t-elle que pour quelques propriétaires de prébendes (privilège féodal) ?
Les gouvernants actuels n’ont pas besoin de donner aux citoyens une nouvelle preuve de leur attachement à l’ancien régime. La décision du 8 mars 2011 suffit !
Mais une question se pose maintenant, tragique, inquiétante...
Jusqu’où le peuple de France acceptera-t-il d’aller derrière ses élus, grands patrons et actionnaires, hommes de robe -qu’ils soient de loi ou d’églises- sur le chemin du mépris et de la violence subie ?
J’ai honte.
2 commentaires:
"Selon que vous serez puissant ou misérables les jugements de cours vous rendront blanc ou noir"..
(La Fontaine)
hélas!
Oui, chère Micheline ! Nos dirigeants actuels n'ont même pas réussi à inventer... l'injustice ! C'est dire.
A bientôt.
Amitié.
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