Il était temps ! Nous craignions de n’avoir plus de références civiques, morales, sociales. Le séjour en cellule d’une adolescente du 20ème (arrondissement, pas siècle !) nous rassure enfin. Elle y aura appris que, dans ces situations-là, tu « fermes ta gueule » (comprendre : « réfléchis avant de parler »), que « tu dois arrêter de te foutre de ma gueule » (comprendre : « respecte l’autre, et, en retour, il te respectera »), que, si tu ne comprends pas ce langage simple et généreux, tu dois « aller te faire foutre ! » (comprendre : « retourner auprès de tes maîtres qui sauront te faire recevoir et admettre les bonnes pratiques de vie sociale »). Autant de préceptes sans lesquels la relation avec l’autre se heurte aux pires incompréhensions capables de dégénérer en conflits. Les rappeler est donc indispensable, tout comme il était indispensable de signifier, voilà quelques mois, à un citoyen encombrant « Casse-toi, pauvre con ! » (comprendre « veuillez circuler, mon ami, vous que la vie n’a pas épargné. Votre immobilité sur la voie publique crée un embouteillage préjudiciable à tous. Or l’intérêt particulier doit s’effacer devant l’intérêt général. »). De même qu’il fallait affirmer que « la racaille sera nettoyée au karcher » (comprendre que « les déshérités de banlieues bénéficieront, comme les autres citoyens, de moyens d’hygiène modernes et efficaces afin d’accéder à des conditions de vie dignes d’un pays égalitaire et fraternel »)
Quelques têtes à l’envers on du mal à saisir toute la portée de cette nouvelle pédagogie d’Etat qui, à terme, devrait remplacer l’ancienne, désuète, cette fille d’un ancien régime sans doute trop… libertaire !
Qu’elles fassent l’effort de se mettre d’elles-mêmes aux nouvelles pratiques de transmission des règles d’humanité et des connaissances, ces têtes à la renverse, ou…
Qu’elles aillent se faire foutre !
4 commentaires:
Ab-so-lu-ment! Le "kärcher" n'est-il pas ce nouveau moyen d'accèder à l'eau courante? Blague à part, cette systémisation de la garde à vue, pour un oui ou un nom, à des relents nauséabonds.
...Et nous sommes loin de Sautet!
On dépouille l'école de ses professeurs et on systématise la garde à vue: c'est en effet un symptôme grave de notre société!
Petit commentaire sans rapport direct avec cet article: merci pour ce blog riche et stimulant!
Evidemment, cher Valéry... rien de tout cela n'est... du cinéma !
Grave, chère Lysiane, oui... grave ! D'autant plus grave que devenu... banal.
Amitiés.
Gilles
voyons, voyons "Il" l'as bien dit: on ne peut pas être à la fois en liberté et en sécurité
Tous en prison , NA!!!
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