mercredi 14 octobre 2009

Jean, dauphin d'Augias.

Et dire que nombre de nos concitoyens pensaient que la France était un pays républicain, juste, égalitaire, fraternel… une société de liberté organisée dans laquelle chacun pouvait saisir sa chance puis, par son travail, son courage, son sens du devoir, son respect de l’autre et des institutions, aller jusqu’à une réussite méritée ! Elles et ils sont très nombreux, celles et ceux qui, des révoltes de serfs au Moyen Âge à la Libération du Pays, en passant par la Révolution, la Commune, le Chemin des Dames et bien d’autres lieux ou moments terribles, ont offert leur vie pour que nous puissions enfin connaître ce régime sans exploiteurs ni exploités, sans bourreaux ni victimes, sans privilèges : une République de la chose publique justement partagée ! Or voici que, précédée de mille et un signes discrets mais évidents, une manipulation monarchique prouve que tout (ou presque) est désormais, sinon à recommencer, du moins… menacé !
Voici que s’annonce au pays une volonté de nomination mise en forme d’élection, d’interprétation des règles démocratiques, le désir du plus haut niveau de poser sur une poubelle que d’aucuns disent nauséabonde (et qualifient d’ « Écuries d’Augias ») un couvercle… dynastique.
Voici que se prépare le couronnement, et l’installation sur un trône d’attente, d’un dauphin en culottes courtes tout juste entré dans la « grande école » !
Mais la fête promet d’être belle.
Chacun y sera associé !
Car…
Réjouissons-nous, Peuple de France ! Bientôt le carrosse officiel, traversant les rues de nos villes, comme autrefois après la cérémonie de Reims, lancera à la foule des chômeurs, étudiants bac + 5 (et au-delà) en savates, malades mal (ou pas) soignés, enfants des écoles sans maîtres, artisans ruinés et vieux édentés perdus dans leurs espoirs passés, blottie derrière de multiples cordons de policiers armurés, armés et casqués, de pleines poignées d’allocations de rentrée, de subventions d’installation, de primes à la cuve et de Noël, et quelques pièces en chocolat belge enveloppées dans du papier doré.
Et, du plus haut niveau, on nous invitera à admirer l’exemple du dauphin Jean, vautré sur son trône d’Augias, un « citoyen comme les autres », qui, par sa spectaculaire réussite, aura montré au pays tout entier des jeunes, des vieux, des riches, des pauvres, des ouvriers, des bourgeois, des athlètes et des malingres, des gros et des maigres, des petits et des grands, des malades et des bien portants, des tristes et des joyeux, des savants et des analphabètes, que, même quand on sort de la cuisse de… personne…
« Quand on veut… on peut ! »
La fête ?
J’ai honte !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Vous avez vraiment le don de mettre l'accent sur des événements qui ne sont pas à la gloire de notre Pays qui est réputé avoir colporté dans le monde entier..."La Démocratie" et "Liberté, Egalité" je n'ajoute pas "Fraternité" il y a longtemps que c'est révolu